Bonjour à toutes et à tous,

Il y a quelques jours, j’échangeais avec Grégory Lamesta, graphiste et gérant de son agence Graphicstyle au sujet des petites et moyennes agences de communication. Comme cela fait bientôt dix ans que je fréquente le monde du travail, j’ai croisé beaucoup d’agences de communication, j’ai pu plonger parfois dans leurs bureaux, dans leur façon de travailler, dans leur économie, dans leur structure, etc. Mais voilà, l’on dénombre trois mille agences et sociétés de conseils en communication qui voient le jour chaque année et également 3000 agences qui ferment (selon les chiffres de l’association des agences conseils en communication – AACC).

Drôle de ratio.

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Les agences de communication sont généralement réparties en deux types assez simples : les grands groupes (filiales spécialisées dans les différents domaines de la communication, qui concentrent 80% de la marge brute) et les petites agences qui doivent faire preuve de souplesse et de réactivité pour concurrencer les géants de la communication. Un secteur globalement concentré en région parisienne et dans les grandes agglomérations comme Bordeaux, Lille, Nantes, Lyon ou Marseille.

C’est sur ce deuxième type d’agences que nous allons réfléchir aujourd’hui. Sur ces agences « à taille humaine » comme celle de Grégory, basée à Grenoble près de Lyon. Elle propose des compétences techniques, visuelles et stratégiques. Ces compétences sont apparemment les ingrédients de base de beaucoup d’agences qui ne sont pas dans des secteurs de niche.

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Alors j’ai demandé à Grégory quelles étaient pour lui les atouts d’une petite agence comme la sienne :

« Je suis un passionné, au service des projets de mes clients et non de leur porte-monnaie ! Je me donne corps et âme pour répondre à leurs attentes en terme de créativité, de délais et de résultat. Je pense que les grandes agences s’intéressent à leur rentabilité sur le long terme plutôt qu’au projet lui-même et elles sont alors dirigées principalement par des hommes d’affaires, pas des créatifs. Je souhaite rester un créatif passionné par mon métier, pour cette raison, je ne souhaite pas devenir un homme d’affaire avec une grande agence ».

Un discours fort et engagé ! Mais évidemment, d’un autre côté certaines faiblesses existent parfois, de part la taille de l’agence et sa disposition forte à rester une agence à visage humain :

« En effet, la passion ne suffit pas pour exercer au sein d’une petite agence, nous sommes obligés de payer nos frais de structure, nous sommes plus fragiles en terme de trésorerie qu’une grande agence et nous intégrons moins d’effectifs en interne. Pour rester une petite agence nous sommes aussi obligés de conserver un portefeuille client restreint. Nous nous devons donc de sélectionner nos clients en fonction de l’importance de leurs projets afin de ne pas être submergé »

Heureusement, lorsque certaines faiblesses existent, il est beaucoup plus facile d’y palier dans les petites agences. Voici ainsi quelques conseils sur comment palier aux faiblesses présentées ci-dessus :

  • Sélectionner vos clients et leurs projets
  • Conservez des frais de structure les plus faibles pour pallier aux baisses d’activité
  • Ne sous-estimez pas vos prestations
  • Entourez vous de partenaires freelances fiables pour compléter votre équipe et vos surcroîts d’activités.

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Ajoutons enfin à cela deux aspects :

Dans la vie d’une agence de communication, il arrive parfois que le passage de petite ou moyenne agence à grande agence se présente ou encore que le rachat par un mastodonte de la communication se profile. Alors comment choisir et surtout, pourquoi faire le choix de rester une petite agence de communication tout en la
faisant évoluer. Pour cela, Grégory nous expose sa vision :

« En restant petit, je reste maître du destin de mon agence, je reste au service des projets de mes clients et non l’inverse. Personnellement, je préfère être moins riche mais prendre du plaisir dans mon métier »

Le second aspect est centré sur le commanditaire et sur son choix vis à vis d’une agence à dimension petite ou moyenne. Cela évidemment peut questionner mais certains verront en l’agence un rapport direct, plus simple, une prise en compte plus forte des projets soumis par le commanditaire ou encore également une créativité beaucoup plus libérée et innovante.

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Vers un nouveau modèle ?

Enfin, pour ma part, je crois à un nouveau modèle d’agence. Les agences en communication comme celle de Grégory doivent fonctionner de façon organique. Ainsi structurées en réseau, à l’image d’Internet, elles peuvent se composer différemment. Si l’ancien modèle était une structure pyramidale, le modèle organique contemporain serait fluide et se concentrerait sur « le projet ». Ainsi, c’est le projet qui vient adapter l’équipe, c’est le projet qui vient changer la temporalité de l’agence, c’est le projet qui vient rassembler des compétences et des éléments de créativité, enfin, c’est le projet qui détermine la méthodologie créative qui se cache derrière la question qu’il apporte. Cela permet, à mon sens, d’être beaucoup plus souple et plus intelligent dans la manière d’aborder les questions posées aux agences de communication et ainsi, d’offrir une réponse plus adaptée au client, qu’elle soit belle et riche de sens pour les utilisateurs, pour les humains qui observent, interagissent et utilisent les créations.

Merci à Grégory et son agence Graphicstyle 🙂




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