Encore une conférence sur le web ?
Blend est bien plus qu’un ensemble de conférences. Cette année, je participe pour la deuxième fois à BlendWebMix, une des plus importantes conférences web francophone. En direct de la jolie ville de Lyon, Blend est avant tout un bon esprit, une vision du web partagée et une façon pour moi d’apprendre de nouvelles choses sur le web, de comprendre aussi certains enjeux émergents et surtout de rencontrer ceux qui font le web français, les bidouilleurs de pixels et de lignes de code.
Ce que je vous propose cette année :
Cette année j’avais envie de partager un peu plus mon expérience avec vous et vous proposer au travers de mon blog et particulièrement de cette page :
• Des résumés des conférences sur le design
• Mes photos des moments de Blend 2014
• Quelques vidéos des coulisses
• Et puis je donnerai deux conférences aussi ;-)
L’an dernier c’était comment ?
L’an dernier c’était pour moi une excellente surprise, j’étais invité avec mes camarades de The Walking Web pour présenter une conférence sur le design avec un invité remarquable : Patrice Cassard. J’ai pu découvrir d’excellentes conférences sur le design, les méthodologies de travail, j’ai aussi pris ma dose de code html / css / php / javascript pour l’année. À noter que l’organisation était sans faille puisque nous étions logés à bonne enseigne sur une péniche et que nous avons pu nous réunir avec les conférenciers et participants au Mama Shelter, célèbre restaurant lyonnais totalement décoré par Philippe Starck.
Souvenirs de Blend 2013
Bon et cette année, il y a quoi au programme ?
Cette année, l’équilibre entre les conférences design, tech et business semble presque parfait. À noter qu’il y aussi des conférences « Recherche », peu nombreuses mais qui semblent passionnantes. Côté invités, je suis très curieux de découvrir mes amis Jérémie Fontana & Darja Gartner au sujet du design et du sport, la talentueuse et passionnante Marie-Cécile Paccard sur la relation designer et intégrateur, l’incontournable star Tristan Nitot au sujet du web, Damien Gosset au sujet de Swift ce fameux tout nouveau langage d’Apple ou encore Jean-Philippe Cabaroc sur les identités visuelles sans oublier les conférences de Bertrand Cochet, de Raphaël Yharrassarry, de Francis Chouquet, de Xavier Blot et aussi de Clément Muletier.
Évidemment, je ne pourrais pas assister à tout mais avec Twitter et le hashtag #BlendWebMix, j’aurais quand même un aperçu :)
Mes photos de Blend 2014
Résumé des conférences de BlendWebMix 2014 :
1. Designers VS Sportifs... quel athlète êtes-vous ?
Darja & Jérémie sont tous les deux designers mais aussi sportifs. Baskeball, plongée, freesbie. Il y avait une majeure partie de designers dans la salle mais Jérémie a rappelé qu'il considère les développeurs comme des designers. Au début de leur conférence, Jérémie & Darja ont invité le public à se lever et s'échauffer pour introduire la question de la passion pour le sport. Citant James Victore Jérémie & Darja nous rappellent qu'il faut commencer avant d'être prêt ! En effet, il ne faut pas forcément acheter énormément de matériel, il faut commencer avec quasiment rien, juste avec la passion... Ainsi, avec des choses de base, il est possible d'aller très loin. Et c'est pareil pour le design, il faut commencer par la base, avec trois fois rien.
Pour grandir sur ces bases... il faut pratiquer, pratiquer, pratiquer. Cependant, la pratique ne suffit pas, il faut s'ouvrir aussi à d'autres choses. Comme en sport, un basketeur fait également de la natation, de la course, etc. Un designer doit également pratiquer d'autres techniques, d'autres apprentissages. Enfin, si on arrive à développer tout cela, il nous faut de la stratégie. Travailler le design comme le sport c'est développer son intelligence pour arriver à avancer.
Pour reprendre la question de l'esprit d'équipe qui est une des raisons des sports collectifs... c'est aussi la garantie d'un bon fonctionnement dans une agence, dans un projet, etc. Enfin, comme dans le sport, les designers doivent perséver. Le sport nous apprend cela. L'exemple avec James Dyson qui a travaillé pendant 15 ans sur son aspirateur qui ne fonctionnait jamais. Un jour, cela a fonctionné, techniquement, commercialement, auprès du grand public également et il a pu créer le meilleur aspirateur au monde.
Enfin, l'énergie est primordiale pour un sportif comme un designer. Il faut dormir, se reposer, se regénérer. Mais aussi partager, savoir passer la main, devenir coach un jour à son tour et se réunir entre créatifs.
En conclusion, Darja & Jérémie nous rappellent plusieurs points : il faut avoir un but, il faut s'entraîner, il faut trouver son équilibre, il faut gérer son équipe, devenir un mentor et... ayez confiance en vous !
2. Icônes, il faut qu'on parle
Dans sa conférence, Sébastien Desbenoit aborde le sujet passionnant de l'icône comme vecteur de message non comme illustration. Avec beaucoup d'humour et de passion, Sébastien est revenu sur les origines des pétroglyphes, sur la pré-écriture. Il précise ensuite que l'invention de l'écriture a stoppé l'utilisation des pictogrammes. Mais voilà, avec la démocratisation de l'automobile (les signes sur les panneaux par exemple) ainsi que l'importance de l'esprit international des jeux olympiques, les pictogrammes reviennent sur le devant de la création graphique.
Revenant sur les cinq formes fondamentales décrites par Adrian Frutiger, Sébastien Desbenoit aborde tour à tour les icônes de nos vêtements, le hamburger menu, et en précise les avantages. Gain de place, compréhension multiculturelle, compréhension simplifiée, compréhension immédiate... les pictogrammes passent par un autre moteur cérébral que celui que le langage. La vitesse de reconnaissance de ce circuit cérébral est beaucoup plus rapide que celui de la lecture.
Les icônes sont cependant sources de contraintes. Il faut tenir compte du contexte géographique, du contexte socio-économique, du contexte psychoscopique, le contexte technologique (l'affichage notamment), de l'interface globale aussi (contexte graphique d'iOS vs celui d'Android par exemple).
Pour conclure, Sébastien Desbenoit précise que l'intégration technique PRIME sur l'aspect esthétique de l'icône en elle-même. En effet, que ce soit de la signaliétique routière, que ce soit de la lecture web, etc. Il faut que ce soit l'icône qui renvoie le bon message et non le lecteur qui aille chercher le message affirmé derrière l'icône.
3. Identités visuelles et numériques humaines
Jean-Philippe Cabaroc est graphiste et présente tout d'abord le visage bien réel des entreprises. Monsieur Google, Monsieur Spotify, Monsieur Wikipedia... Toutes ces personnes sont sources d'identité. L'identité visuelle est donc un signe pour se démarquer de la concurrence mais aussi pour être remémoré par les clients.
Jean-Philippe nous rappelle qu'une identité visuelle est une source d'économie. En effet, une charte graphique est une façon de rendre autonome une entreprise dans sa communication, dans la création de ses nouveaux visuels. Au travers de différents exemples, comme celui d'un Diner (ces restaurants américains typiques des États-Unis), Jean-Philippe développe son propos.
Dans cet exemple du design d'identité d'un Diner, Jean-Philippe a présenté ses pistes de recherches, son approche graphique basée sur la couleur de la nourriture, sur la typographie de l'époque (lettering) mais aussi sur les pictogrammes de l'époque. L'esprit de l'ensemble est donc unique, très différent des autres Diners et de leur univers bien souvent cliché.
Pour conclure, Jean-Philippe nous invite à nous poser la question suivante : "Si vous étiez une entreprise... quel serait votre meilleur ami?"
4. L'art indémodable du dessin de caractères
Francis Chouquet est designer graphique et démarre sa conférence en distanguant le dessin de caractère du lettering et de la typographie. La typographie est, selon lui, la manipulation et l'organisation des caractères. Le type design quant à lui est la création de lettres mais ces lettres doivent faire partie d'un système, d'une police d'écriture. Enfin, le lettering est quelque chose d'unique pour un mot bien particulier. Généralement, le lettering est fait à la main ou sur un logiciel comme Illustrator.
Selon Francis, le lettering n'est pas vraiment de la calligraphie. Le lettering étant du dessin et la calligraphie de l'écriture. À l'exception prêt du Sign Painting et du Brush Lettering. La typographie est donc de l'ingénierie, le lettering de l'artisanat et la calligraphie est de l'art. Cette approche amène Francis à revenir sur les origines de l'écriture (les scribes et les moines), l'importance de l'imprimerie (Gutenberg) et de la culture dans l'écriture.
Au XVIe siècle, l'écriture évolue, les lettres deviennent plus en plus travaillées, courbes et élancées, jusqu'à atteindre son apogée au XVIIIe siècle avec le développement du script, de la rococo typographie, rendue possible notamment grâce à la commercialisation des plumes souples notamment. Avec beaucoup d'humour et d'aisance, Francis présente ensuite le Spencerian Script en 1840 (qui donna naissance au logo de Ford et de Coca-Cola par exemple) et enfin, l'apogée du sign painting.
Aujourd'hui, il y a un regain d'intérêt pour le lettering pour ajouter de l'authenticité, un côté humain, plus historique et sensible tout en s'inspirant des dessins de lettres contemporains. Francis termine sa conférence en présentant des travaux de Jessica Hische, Jon Contino, Sergei Shapiro, Matthew Tapia ou encore Joseph Alessio, le français Tyrsa et des livres comme le "Mastering Copperplate Calligraphy" et le livre de référence "Brush Lettering".
5. Pourquoi le design ne sauvera pas le monde
Le sujet de la table ronde que j'animais avec ma camarades du Podcast The Walking Web portait sur le rôle du designer, sur sa mission, ses limites, savoir si il allait changer le monde, s'il devait changer le monde et si oui... comment ? Plutôt que de vous écrire un résumé, cette fois-ci, je vous invite à regarder l'intégralité de la table ronde (une petite heure seulement).
Dans les coulisses de Blend 2014
Mes vidéos Vines des petits moments de Blend 2014
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