Second life s’ancre dans la vie réelle : des artistes comme Doug Anderson participent à cette redéfinition des limites entre monde virtuel et vie quotidienne.

Doug Anderson, étudiant au Beaux Arts du Massachusetts College of Art, a validé sa thèse grâce à un travail sur Seconde Life. Une première : on n’avait jamais délivré de diplôme de ce niveau pour une création dans l’univers virtuel. Une reconnaissance qui affaiblit un peu plus la frontière entre monde réel et monde virtuel. ” Si on part du postulat que l’art est le reflet de la réalité perçue par les artistes, alors Second Life n’est pas virtuel, mais vraiment de l’ordre du réel,” explique Mary-NoelleDana, directrice éditoriale du site Art and You. ” On est loin des cyberespaces déconnectés de notre quotidien, SL est une dimension supplémentaire qui s’ajoute aur dimensions que nous connaissons et est totalement intégrée à notre vie de tous les jours.” La directrice éditoriale précise que l’on peut comparer l’intrusion de cet univers dans notre quotidien avec celui des jeux vidéos :” les jeux ont désormais une réelle esthétique, certains sont de véritables œuvres d’art, et les gens se connectent entre eux à travers ce support.”

Le monde virtuel n’est plus virtuel

Le fait que cet étudiant ait vu son travail dans un monde virtuel récompensé démontre que l’interpénétration entre virtuel et réel est de plus en plus acceptée et assumée. Mary-Noelle Dana commente :”Il est fabuleux de constater que le fossé qui a pu se creuser entre les avancées de l’art virtuel et numérique et les mentalités se comble peu à peu.” Car si jusque là de grandes institutions telles le MOMA à New York avaient déjà pris le parti de créer des identités virtuelles dans ce monde, les initiatives à titre individuel étaient plus rares. On a l’exemple d’artistes comme Kaori Kinoshita et Alain Della Negra qui exploitent leurs expériences avec Second Life. Mais la reconnaissance de cet univers par le Massachusetts College of Art est significative. Et de continuer : “certains sont en effet réticents à la représentation de l’Art sur le Net. Ce qui les inquiète, c’est la perception de l’œuvre qu’aura le spectateur ”.

Une appréhension artistique différente

Sur cette question du rapport à l’œuvre, on peut se référer à l’exemple de la musique. Avec l’apparition des disques, les gens se sont mis à écouter des reproductions. Une musique compressée qui certes ne remplacera jamais l’expérience physique et sensorielle d’un groupe ou d’un orchestre, mais qui crée une émotion. Mary-Noelle Dana précise : “il en est de même des oeuvres d’art visuelles. L’appréhension d’une œuvre est une expérience de l’ordre du personnel, du sensoriel.. Cette expérience ne sera certainement pas la même à travers le filtre d’un écran. Mais on peut découvrir une certaine dimension de l’œuvre.” Reste que ce rapport entre le spectateur et l’œuvre virtuelle est récent et a le temps d’évoluer. D’autant plus que la nouvelle génération est beaucoup plus habituée à appréhender le monde qui l’entoure virtuellement. Et de conclure : “jusque là plein d’adolescents découvraient l’art par les reproductions dans les livres, demain ce sera à travers les mondes virtuels.”

 via l’atelier




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