Aujourd’hui, pour ce sixième épisode de ma série de carnets de designers, d’artistes, de créatifs, je vous présente Rgsone, alias Rudy Marc, un camarade designer de talent et qui a accepté de répondre à mes questions ainsi que de m’ouvrir les pages de ses carnets. Son univers est très graphique, souvent sombre et parfois street art J’en profite pour vous dire que si vous voulez relire les épisodes de « Dans le Carnet de… » ils sont accessibles à la fin de l’article.

Hello Rudy, pourrais-tu te présenter à mes lecteurs qui ne te connaissent pas ? 

Salut Geoffrey ! Je suis rgsone de mon vrai nom Rudy Marc, j’ai 34 ans. J’ai obtenu un DNSEP (Master) en design graphique à l’École Supérieure d’Art de Cambrai en 2012 et depuis 2013 je suis auteur indépendant. J’enseigne également le design graphique et la création numérique dans la petite école de dessin Maurice Quentin de La Tour à Saint-Quentin. Comme je suis curieux et que j’aime toucher à tout, il m’est toujours compliqué de mettre des mots exacts sur ce que je fais au quotidien. Je me qualifierai d’auteur développeur créatif (arg…). Je conçois, design et développe, de A à Z très souvent, des applications et des expériences interactives pour des musées et autres. Mais aussi des sites web, quelques petits jeux vidéos, des applications mobiles parfois et, cela m’arrivent de temps en temps, de travailler sur des projets de graphisme papier.

Le stylo bic semble être ton outil de prédilection, peux-tu nous en dire plus ? Et quels sont tes autres matériaux d’expression ?

Merci à toi pour l’invitation. En effet, j’affectionne particulièrement le stylo Bic. Je ne sais pas s’il y a une raison particulière à ça, peut-être la sensation de glisse sur le papier et aussi le côté increvable du stylo. J’utilise également beaucoup de critériums, j’en ai 5 ou 6, des Rotring Tikky en 0,5 souvent. Et j’ai pas mal d’autres feutres et stylos en tous genres suivant ce que je recherche comme rendu, pour le lettering par exemple. Des Tombow, des Uni pin en 0,1 et 0,3, des Parallel Pens pour la calligraphie, des Pilot en pagaille, des Posca, des marqueurs rechargeables à grosse mèche type Grog, Montana, etc.

Tu dessines des formes organiques, des personnages, des motifs vivants, sais-tu d’où cela te vient ? Est-ce que cet univers sort de tes carnets pour atterrir sur d’autres supports ?

Ce doit être la conjonction de plusieurs choses, j’imagine. J’ai un fort attrait pour les sciences de la nature déjà et la nature tout simplement. J’aime beaucoup les représentations du monde microscopique, des bactéries, etc. Et durant mes études, j’ai travaillé sur le nœud, dans toutes ses formes, le nœud réseau, le nœud en tant que lien, le nœud mathématique et également sur l’art génératif. D’ailleurs, l’art génératif s’inspire beaucoup de la nature. Je suppose que ça m’inspire beaucoup de ce côté, c’est souvent ce qui me vient en tête quand j’ai des idées et que j’ouvre mon carnet. Et comme souvent, c’est le côté jouissif à se laisser aller à dessiner des formes organiques abstraites qui me plaît. Quelques croquis sont sortis de mon carnet, soit sous forme de dessin dans des formats plus grands, soit sous forme de petite application visuelle générative.

Tu réalises aussi parfois du dessin de caractères, on y retrouve des choses classiques (du Bodoni, des garaldes, des égyptiennes, etc.) mais aussi du lettrage type street-art et même des langages codés… Mais d’où vient cet amour des belles lettres ?

Je me suis pris d’amour pour la culture hip-hop il y a longtemps et le graffiti est sûrement ce qui m’a le plus mis une claque à ce moment-là. Du coup à l’époque, j’ai acheté quelques bouquins là dessus puis pas mal de magazine. Puis j’ai commencé à gribouiller des lettrages et c’est devenu un peu frénétique, j’en faisais vraiment beaucoup. Ça s’est calmé par la suite, mais j’ai toujours continué d’en faire. Puis quand j’ai repris mes études j’ai découvert la typographie un peu plus en profondeur et il y a eu un lien évident entre tout ça. On dessine toujours des lettres, des signes. Donc cela ne m’a jamais vraiment quitté. Du coup, j’ai une grande appétence pour les lettres, les signes et les formes. J’aime également les visuels et les textes cryptiques, chiffrés, qui te poussent à chercher, à comprendre. Ce qui explique les quelques gribouillis de langages codés que j’ai pu faire. J’ai un gros bouquin que j’adore et que m’avait fait découvrir un enseignant, livre que l’on m’a offert depuis, c’est le Codex Seraphinianus, ce livre est fascinant.

Enfin, tes carnets forment aussi un support de réflexion sur le webdesign, sur les interfaces… le carnet est-il pour toi un passage indispensable à ce type de création ? Juste un support ?

Presque indispensable, je dirais. Pour deux raisons. La première : pour noter des idées régulièrement, des bribes d’idées, de visuels, que je pourrai récupérer plus tard. La deuxième : je commence toujours un projet, quel qu’il soit, par des croquis. Cela me permet de mettre en place rapidement et simplement mes idées. Quelque chose que j’aurai du mal à faire en ouvrant directement un logiciel et en me lançant. J’ai besoin de noter, mettre des mots, esquisser des formes comme base de travail. Ça me sert également lors des rencontres pré-projet. Je pose des idées directement en discutant, sur le vif tant que c’est frais.

Pour conclure, aurais-tu un conseil, un petit mot, une idée pour tous les gens qui dessinent de temps en temps dans un carnet ?

Si vous avez déjà un carnet dans lequel vous gribouillez, dessinez, notez, raturez, je n’ai pas grand-chose à conseiller de plus. L’essentiel est déjà là. 🙂 Sinon je ne peux qu’encourager toutes les personnes, créatives ou non, à avoir un carnet et un stylo. Pour noter des mots, des réflexions, gratter des petits dessins, prendre des notes, etc. Ça crée de vrais petits univers uniques, propres à chacun et c’est toujours très agréable de se plonger là dedans.

Merci !

Merci encore à Rudy pour avoir pris le temps de prendre en photo ses carnets en photo et de répondre à mes questions ! Vous pouvez le retrouver sur twitter,  sur instagram mais aussi sur son site Internet (Rudy me souffle qu’il doit le mettre à jour 😉 Bienvenue au club!) . Il a également un profil sur Github et sur 500px !

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