Hop c’est la conférence de design à écouter pour ce midi 🙂

Cette année, l’événement Webdagene a eu le plaisir d’accueillir le conférencier spécialiste du design Mike Monteiro. Mike Monteiro est un personnage très intéressant car il offre un regard légèrement décalé sur le design. En réalité, je dirais que c’est un regard qui « se veut décalé » mais avec lequel tout le monde est d’accord et dans lequel tout le monde retrouve son propre discours.

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Je suis très bon public pour ce genre de conférence masochiste dans laquelle un type nous dit qu’il vous aime car vous êtes designer, qu’il vous raconte une histoire à laquelle on croit… pour nous dire qu’à la fin, « nous, designers, nous avons tout merdé… ou presque ». ;-)

Présentation de la conférence

« Partout où je regarde, des entreprises embauchent des designers! Deux cent par ici, un millier par là… Nous avons besoin de beaucoup d’entre eux et nous en avons besoin rapidement. Alors ça y est ? Les entreprises auraient-elles enfin compris l’importance du design dans la construction de produits et de services réussis ? N’est-ce pas formidable? Mais comment allons-nous trouver un millier de designers? Et comment les entreprises vont-elles intégrer les dizaines, centaines, milliers de designers qu’elles vont embaucher ? »

This is the golden age of design… and we’re screwed!

Au final, Mike Monteiro résume ces 10 points :

  • Les designers doivent agir comme des professionnels (vous n’êtes pas des artistes!)
  • Les designers doivent résoudre des problèmes
  • Les designers doivent travailler en faveur des utilisateurs
  • Les designers doivent bien travailler avec les autres.
  • Les designers doivent avoir raison.
  • Les designers doivent avoir la peau dure.
  • Les designers doivent définir ce dont ils ont besoin.
  • Les designers doivent poser des questions.
  • Les designers doivent argumenter et affirmer.
  • Les designers ne se soucient pas si ils sont aimés.

Si vous l’avez regardé en entier… je serais très curieux de savoir ce que vous pensez de cette conférence ?




5 commentaires

  1. Merci !!!

    C’est une pensée que je partage et que j’ai également développé récemment. Suite à tout les débats autour des logos comme pour la cop 21, les JO de Tokyo, ou autres que je trouve stérile puisque tout le monde y jette un regard d’artiste, donnant leur avis basés sur des considérations subjectives (des goûts et des couleurs…) je trouvais qu’il y avait matière à réfléchir différemment sur ce qu’est le design. Pour moi le design à réduire dans sa plus simple utilisation c’est ce qui vous aide à vous retrouver dans un metro par exemple (la lisibilité d’une typo, les panneaux, ou les placer, leur taille leur couleur), on ne va pas en faire de l’art puisque l’important c’est que l’usager sache se repérer facilement et efficacement dans le labyrinthe souterrain. On peut apporter une sensibilité artistique lorsqu’on fait un matériel de communication pour une exposition mais là encore l’expression artistique du designer ne doit pas remplacer celle de l’artiste !

    Je vais suivre ce monsieur de prêt parce que je crois qu’il a bien raison. Un designer c’est un ingénieur. Un problème est défini et il doit trouver une solution.

  2. J’adore ce gars. Il a une vision ultra pratique du métier. Son bouquin « Design is a job » reste une super introduction au métier de designer. Il tient un podcast « Let’s make mistakes » assez intéressant et déroutant…
    Mike Monteiro le dit et le répète, le quotidien de (Web) Designer reste de fournir une réponse à un problème, de présenter cette solution au client et de pouvoir l’argumenter. Et, je sais pas si le fais bien, mais ça me semble une vision assez proche de mon quotidien.

  3. @Jeremy: Ça me semble être une vision un peu trop pragmatique des choses. Pourquoi les designers ont-ils une formation artistique, si ça n’a au bout du compte rien à voir avec leur métier ? Nous sommes là pour apporter une solution à un problème, certes, mais aussi pour garantir une esthétique, une élégance, un style ! Sinon, à quoi bon ? Autant laissez faire ça à des ingénieurs.

  4. @Quentin: Je comprends ce ton point de vue, je pense que la formation est artistique parce que la plupart des designers viennent des écoles d’arts et qu’en ce sens on offre la possibilité aux étudiants de choisir une formation créative.

    L’esthétique et l’élégance sont pour moi des choses que l’on ne peut pas rationaliser. Or si on souhaite que la valeur d’un designer soit reconnu il faut qu’il puisse tout rationaliser par l’objectivité. Sinon nous n’en finirons jamais des débats sur « ma femme n’aime pas cette couleur, pouvez vous essayer avec un bleu turquoise? ». Tout a une esthétique et une certaine élégance, seulement une chose que je trouve belle ne le sera peut être pas pour toi. Et c’est là où l’artiste a sa place, plus le designer.

    Tu as très bien fait de parler d’ingénieur car oui je me considère aujourd’hui plus comme un ingénieur visuel (Il y a quelque temps je revendiquais l’aspect artistique de mon travail refusant de prendre en compte l’utilisateur, disant qu’au nom de la création il fallait que mon travail soit le plus original et décalé possible). La contrainte fait le designer tout comme l’ingénieur. On a un projet et on doit trouver une solution pour réaliser ce projet selon certaines contraintes, dont la plus importante de toutes est que notre design soit « utile » (utile est aussi av voir dans le sens « utilisable »).

    Quant au style c’est pareil, on développe un style d’identité pour une compagnie afin qu’à travers l’ensemble de ses outils de communication l’usager comprend bien qu’il s’agit d’une compagnie qui offre tel type de service et qu’il s’agit toujours de la même compagnie de la carte de visite au stand d’exposition en passant par le site et la plaquette… Ton choix de couleur, typo, expression visuel ne doit être qu’une résultante logique à ce que l’usager doit comprendre lorsqu’il regarde ton design.

    Mais je suis intéressé d’entendre un peu plus sur ce que tu penses justement de l’implication de la création artistique dans le design graphique, comment envisages-tu la cohabitation entre la liberté artistique et la contrainte du design ? Bien sur que cela existe, seulement dans le propos de Mike c’est comment le designer puisse atteindre une certaine forme d’autorité dans le business (on ne va pas contredire l’autorité d’un architecte, d’un avocat, ou d’un médecin).

    (PS: Tout ça n’est qu’une discussion hein 🙂 je ne cherche pas à convaincre, je trouve que c’est intéressant de placer le designer dans une position différente pour une fois. Donc j’attends vivement d’autre commentaires !)

  5. Tout d’abord. J’aimerai savoir si je suis un graphiste ou un designer…
    Depuis plusieurs années maintenant ce terme de design fleuri partout et est même devenu le terme « officiel ».
    Je pratique mon métier depuis 20 ans, j’ai toujours dit que j’étais un graphiste, certains comprennent, d’autres non (un graphiste, c’est quoi ? Un graphologue ? / Ou encore « Graphiste ? Les logos vous faites ? »).
    Déjà que notre profession a beaucoup de mal à se fédérer, cette non-unanimité du nom fait débat…

    Bref. Je réagis :
    > Les designers doivent agir comme des professionnels (vous n’êtes pas des artistes!)
    S’il l’entend sur le plan de la fermeté, de l’assurance, c’est plutôt vrai. Un graphiste est sensible, car artiste (Julien Moya parle très bien de l’abus des clients profitant de la sensibilité des graphistes).
    Mais la phrase de Mike sous-entendrait qu’un artiste n’est forcément pas un pro ? C’est con non ?

    Le reste ne me hérisse pas le poil plus que ça…


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