Bonsoir 🙂
Ce soir un projet qui s’inscrit parfaitement dans la tendance de la réappropriation de l’espace urbain et notamment de son amélioration par le design. Fabrique Hacktion est un projet mené par Raphaël Pluvinage, Sylvain Chassériaux et Léa Bardin et propose donc des petites intervention pour améliorer notre quotidien. Entre le design et le situationnisme, ce genre de projet permet également au public de prendre conscience du design et aux designer de prendre conscience de son public. Voici quelques exemples :
Il existe également un « manifeste » (en ce moment j’en vois beaucoup.. ce doit être un truc de designer je pense :D) et je vous invite à le lire, cela retrace et construit leur pensée et leur processus :
« Fabrique / Hacktion intervient dans les espaces publics et collectifs en installant des greffes, compléments d’objets, qui favorisent un usage, augmentent ou questionnent les dispositifs existants.
Le design de ces greffes tire parti des technologies de fabrication du Fab-Lab (Ensci), dites de prototypages rapides, ou de machines de production plus traditionnelles. Ces processus de fabrication permettent de réaliser des pièces sur mesure lesquelles peuvent s’adapter et s’ajuster très précisément aux standards urbains. Cette production réactive, vise des contextes particuliers en associant et en comparant les productions des Fab-Labs à celles des industries classiques qui aménagent les villes, les écoles, les réseaux de transports, etc… Les interventions sont catégorisées sur une plateforme web afin de permettre aux citadins de les retrouver et de les localiser. A chaque intervention correspond une fiche détaillée du projet (vidéo explicative du processus de fabrication, plans de construction, fichiers 3D) et invite de nouveaux intervenants à partager les données et devenir acteur de la production. La production industrielle est très souvent contrainte par des processus de fabrication lourds. Elle se doit de proposer des objets pérennes, raisonnables, pratiques et dans des quantités assez importantes pour que la production soit économiquement viable. Utiliser le Fablab de l’ENSCI comme un laboratoire de ré-appropriation des espaces collectifs permet de donner la parole à différents concepteurs et d’intervenir sur des produits standardisés pour les améliorer et les diversifier.
Et pour finir quelques vidéos de leurs interventions :
Une petite conclusion sur le projet que je trouve vraiment intéressant notamment dans cette vision décallée de l’espace public. Je pense que pour aller plus loin il serait peut-être pertinent de travailler de pair avec les collectivités, les entreprises, les mairies, etc. mais également intervenir pour « former » les citoyens à la vision décallée et à l’amélioration de ce même espace. Un peu comme des bêta-testeurs de la ville quoi… ;-)
Alors ça, c’est génial !
Il devrait exister un site recensant les hacks de matériels urbains qui, à force de grossir, deviendrait une référence pour tous les designers des-dits matériels. Cela permettrait de mutualiser et d’éviter les erreurs de conception de ce genre !
C’est super intéressant !
Je vois pas pourquoi tu dis que c’est décalé Geoffrey, je trouve que c’est une vision au contraire très pragmatique des problèmes.
Je trouve toutefois que ça manque un peu de poésie.
@Carl M.: « Décalé »… par rapport à ce qu’on voit tous les jours en fait, une vision « aware » des problèmes, je partage tout à fait ton avis 🙂
Alors la couleur orange fluo m’a surtout fait repenser à « sugru », cette pâte silicone extraordinaire qui permet de réparer, améliorer, hacker vos objets (surtout pour augmenter l’ergonomie). Si vous connaissez pas, allez y jeter un coup d’oeil (d’ailleurs un petit article dessus serait top ici!) je laisse le soins à geoffrey de mettre un lien, je voudrais pas spammer.
Alors, je pense qu’il n’est pas nécessaire de rappeler que de nombreux espaces et mobiliers sont conçu par des designer, le problème avec le design c’est qu’il est sériel alors si c’est mal fait c’est assez gênant pour un grand nombres, je pense que l’espace de personnalisation est une contrainte de plus en plus pris en compte chez les designer. Mais c’est quand même dur à admettre pour certains (le créateur comme le commanditaire) qu’on puisse modifié sa création par ses usagers (par exemple les architectes ont une sainte horreur des graffiti).
@carl, l’absence de poésie ne me manque pas, quand je répare ou améliore un objet avec de la colle ou de l’adhésif, je ne pense pas à la poésie.
Des idées simples, intelligentes, pas chères et pratiques.
Le genre de trucs qui devraient être pensés d’origine.
Pour l’indication des stations velib, ça parait complètement indispensable !
Bravo Hacktion
Oui mais là c’est un peu plus qu’un fix, c’est une démarche de hack-design !
« Mais c’est quand même dur à admettre pour certains (le créateur comme le commanditaire) qu’on puisse modifié sa création par ses usagers (par exemple les architectes ont une sainte horreur des graffiti) »
Parce qu’il y a perte de cohérence, donc un amoindrissement de l’efficacité, au moins visuelle.
Je trouve que leur démarche est au contraire très symbiotique, ils n’altèrent pas la réception première de l’objet, ils la prolongent.
Ces “greffes” et autre prothèses ergonomiques sont pour la plupart des réussites, des bonnes idées. Il serait intéressant de savoir si ces “propositions” sont des commandes (notamment par la RATP), ou si ce ne sont juste que des prototypes, juste des bancs d’essais “hacker” (mais au bon sens du terme). Qui finance ces recherches et ces produits en fait ?
J’adore l’idée, cela parait simple, mais c’est d’une grande efficacité, comme quoi un simple détail peut tout changer dans l’utilité d’une chose. bravo