Hello !
Je vois souvent des petits billets sur la typographie. Souvent certaines personnes adorent une typo en particulier, ou pensent qu’on a rien fait de mieux que la Helvetica.. Cependant, sur Velvetyne ce matin, je découvre quelqu’un qui déteste totalement une typo, la Din ! Je vous présente son texte car c’est assez inhabituel (sauf pour la Comic sans .. mais bon)
Je n’ai pas honte de le dire : je n’aime pas FF Din.
Je dois dire désormais que je n’aime pas Din tout court.Je n’aime pas l’usage outrancier, tapageur et putassier qui en est fait. Je n’aime pas sa fausse neutralité. Sa façon d’hanter un jour la signalétique de la Reichsbahn, le lendemain de servir de guide typographique à l’Europe occupé de Paris à Auschwitz et le surlendemain de servir d’expédient à l’identité graphique du mémorial de la Shoah.
C’est aliéner le lecteur, niveler les contextes, annihiler toute hiérarchie des causes et desconséquences.
Je ne donne pas cher de la peau des créateurs de caractères et des graphistes dans un monde dominé par Din.
L’esthétique-ingénierie faussement scientifique de Din, non merci.
C’est l’abolition pure et simple de la fonction expressive de la typographie.Linotype, en sortant Din Next, veut en croquer, tout simplement. D’un point de vue strictement typographique, cette sortie est sans intérêt. Linotype veut simplement concurrencer Fontfont sur le terrain très lucratif du Din, qui est un marché en soi.
Cela entérine sans doute un basculement de tendance amorcé depuis la sortie du FF Din en 1995 : Helvetica n’était plus seule sur le terrain de la police « bonne à tout faire ».
Linotype sort à son tour son revival de la DIN 1451 Mittelschrift et Engschrift et vend aux graphistes ce qu’ils veulent sans chercher ailleurs.
On pourrait aussi bien parler du projet OpenDin.
Mais là n’est pas la question. Le point est simplement que ce manque d’imagination navrant doit rappeler instamment que le marché de la typographie est, au même titre que celui du livre, un marché de l’offre.
Un tel pamphlet fait réfléchir sur la typo, son lien historique, sa forme et là où elle a été utilisé auparavant… à méditer donc !