Apprendre, toujours apprendre. Il n’y a pas de petit apprentissage. Tout est à apprendre et c’est à soi-même qu’il faut confier quoi apprendre, quoi retenir, ce qui nous sera utile mais aussi ce qui nous permettra de nous épanouir. Je distingue quatre formes d’apprentissages (même s’il en existe sûrement d’autres) :

  • l’apprentissage théorique : un manuel m’apprend des choses tout comme une vidéo tuto Youtube par exemple
  • l’apprentissage pratique : une formation pratique m’apprend des choses, par le travail de la main liée à la mémoire
  • l’apprentissage en immersion : une expérience de vie à l’étranger par exemple peut m’apprendre des choses
  • l’apprentissage par petits pas : un apprentissage long, individuel et répété comme pour la musique ou les arts.

Je souhaitais donc vous partager l’apprentissage par petits pas qui est quelque chose de laborieux et qui pourtant permet d’acquérir un savoir-faire sans trop de peine sur une durée très longue. Pour ma part, j’utilise cet apprentissage pour le dessin. J’ai essayé pour la musique mais je n’ai pas réussi. Certains l’utilisent pour l’écriture (écrire tous les jours), d’autres pour une activité sportive, etc. Comme souvent, on peut imaginer apprendre quelque chose en ne faisant que ça pendant 1 mois, 3 mois, 12 mois ou plus… mais devant de telles durées, la réalité de la vie nous rattrape souvent et pour ma part, si je m’arrête de travailler sur des périodes longues, je ne pourrais plus payer mon loyer 😉

Combien de temps pour apprendre la gravure ?

Il y a quelques années, j’ai entrepris de faire un dessin par jour pendant un an. Le but ? Exprimer de nouvelles choses et apprendre l’usage du pastel gras. Les débuts étaient difficiles, les couleurs se mélangeaient, je repartais parfois sur des choses très simples pour m’éviter des difficultés techniques, puis je réattaquais des choses plus difficiles quand j’en avais l’énergie et donc, j’apprenais à nouveau de façon empirique. Après, une année et donc 365 dessins au pastel, je n’ai plus eu de difficultés ni de peur avec cet outil et même si cet apprentissage artistique et technique ne sera jamais terminé, j’ai quand même progressé et j’ai retracé cette progression dans un livre (toujours dispo à la vente par ailleurs).

J’ai laissé deux ans avant de me re-lancer dans un pareil challenge mais cette fois-ci avec l’aquarelle, un outil extrêmement difficile à mes yeux puisque c’est vivant, ça sèche, le papier absorbe, tout va assez vite et une erreur est vite arrivée. Bref, aujourd’hui je suis à mon 53e dessin, la route est donc très longue mais qu’importe, j’apprends, j’échoue, j’essaye, je réussie parfois, je découvre, je cherche, je tente… On verra où tout cela me mène.

L’important à retenir c’est qu’il faut parfois se planter. Parce qu’on ne peut évidemment pas être bon tous les jours, parfois on rate (et donc on apprend), mais qu’importe, on recommence le lendemain. C’est là aussi l’intérêt de créer chaque jour.

Quelques-une de mes aquarelles

L’apprentissage par petits pas est une façon pour moi d’intégrer de nouveaux savoir-faire dans mon quotidien sans venir tout perturber et ainsi, faire une transition douce vers d’autres choses ou tout simplement me changer les idées. À cela on peut imaginer :

  • Jouer et apprendre chaque jour d’un instrument
  • Pratiquer chaque jour le même sport
  • Écrire chaque jour quelques lignes d’un livre
  • Pratiquer le jeu de go chaque jour
  • Découvrir le travail d’un nouveau designer chaque jour
  • Inventer et enregistrer chaque jour une histoire
  • Dessiner un mot (lettering) chaque jour
  • Cuisiner chaque jour un nouveau plat
  • Lire quelques pages d’un livre chaque jour
  • Faire un pixel art par jour (pour Olivier !)
  • Faire une photo argentique par jour
  • Filmer chaque jour quelques minutes et en faire un montage
  • Apprendre chaque jour quelques mots et grammaire d’une langue étrangère
  • Cultiver chaque jour son jardin

Ajoutons à cela, que si on le souhaite, le partage quotidien sur Internet est une sorte d’archive, de rituel et une façon de recevoir – ou pas – les encouragements et la critique de ses proches. À force de faire, on apprend, à force d’apprendre on retrouve l’envie de faire, de créer. Je me réserve le temps de réfléchir quant à l’objet de mon prochain challenge de 365 jours mais je serais curieux de connaître celui que vous aimeriez entreprendre.




16 commentaires

  1. Je n’ai pas la rigueur quotidienne, mais depuis janvier 2015 je publie chaque mois un édito sur mon blog qui exprime mon ressenti sur l’actualité.
    A travers cet exercice je révise mon vocabulaire, je donne de la rythmique à ma syntaxe et je me force à avoir une opinion propre sur ce qui se passe.
    En trois ans l’évolution est visible et le temps d’écriture à fortement diminué. Pourtant, l’exercice est toujours aussi difficile, mais les mots viennent plus facilement.

    https://camillecoquet.com/category/edito/

  2. Cet article tombe à pic pour confirmer mon envie de me lancer petit à petit dans le « miracle morning ». Un besoin assez fort de prendre du temps pour moi le matin avant d’aller travailler. Difficile à croire moi qui étais une vraie marmotte lol !

  3. J’avais suivi sur Instagram ta belle série de pastels, en me disant, quel courage, quel talent tu as ! Et depuis quelques semaines, l’un de mes plaisirs est de découvrir tes aquarelles. La encore, quel courage, quel talent Geoffrey !

    Il y a longtemps je faisais du dessin – alors que la plupart des gens me connaissent plus la photographie comme passion – l’envie de m’y remettre était la, puis non, je suis trop rouillée, ca va pas, c’est pas bon. L’arrêt du dessin correspond à l’époque où le cancer de mon père a gagné. C’est lui qui m’avait toujours poussé à dessiner, mon père d’ailleurs dessinait aussi, il aimait travailler à la mine graphite. Un soir, en rentrant du travail, j’avais 13 ans, il est venu les bras chargé de matériel de dessin, du papier Canson format raisin et certainement le plus cadeau qu’on m’est jamais fait : ma première boîte de beaux crayons de couleurs, des Caran d’Ache – marque à laquelle je suis depuis fidèle. Mon père était comme ça, il savait faire plaisir.
    Après son décès, à chaque fois que j’ouvrais ma boite de crayons, c’était trop douloureux, le dessin c’est cette part d’enfance qui est morte avec lui. C’est comme ça que je me suis mise à la photo sans avoir jamais fait avant, parce que j’avais besoin malgré tout de créer et de travailler sur un médium vierge d’affect familial. J’ai appris sur le tas, j’ai participé à des ateliers photos, j’ai aussi rencontré des photographes dont certains j’admirais le travail avant de les connaître. La photo, c’est beaucoup de rencontres, beaucoup d’échanges, ca m’apporte toujours beaucoup.

    En découvrant ta nouvelle série d’aquarelle, ca m’a donne envie de reprendre, vraiment. J’ai ouvert ma vieille boite de crayon, souri en pensant à mon père, en me disant qu’il serait content que je reprenne. A vrai dire, j’avais peur de le décevoir.

    Evidemment, le premier dessin était loin à la hauteur de mes attentes, le plaisir était à nouveau la. Les gestes appris il y a plus de 20 ans, peut-être 25, reviennent petit à petit, je sens mon cerveau travailler dur pour se souvenir. Pour le moment, je travaille en petit format, des sujets simples, qui me font plaisir. J’en ai publié quelques uns sur mon Instagram, je suis étonnée d’avoir quelques « like ».

    Donc plus simplement, merci à toi Geoffrey de m’avoir (re)donné l’envie et le plaisir du dessin.

    1. Tes mots me touchent beaucoup et je suis très honoré que tu les partages sur mon blog. Je pense en effet que l’expression artistique est bien plus qu’une maîtrise technique mais c’est une histoire personnelle qui se crée avec ses envies, ses craintes, ses rêves, ses défis… c’est humainement plus fort qu’on ne le pense. Je suis tes dessins avec plaisir et curiosité et d’autant plus que je sais l’histoire familiale qu’il y a derrière.

      Merci à toi.

    1. Pas forcément, tu peux en fair un peu tous les jours, partir sur des projets simples ou découper les projets en étapes (ce que je fais).

      Je fais de la photo depuis plus de 10 ans, j’en fait quasiment tous les jours pourtant je ne sors pas mon réflex automatiquement, mon iPhone suffit – l’idée étant d’exercer mon oeil et d’explorer. Ca ne me prend que quelques minutes par jour.

      Et quand j’ai envie de consacrer plus de temps, j’arrive toujours en à en trouver 😉

  4. Prochain défi, la bd.
    Je suis actuellement sur un défi « 365 dessins ou presque » (en prévision des réalités de la vie) http://bit.ly/2eFQ0Kh
    En parallèle j’ai commencé la guitare (avec Yousician, si tu veux retenter l’expérience c’est très bien).
    Pour ma part ce qui est le plus dur au delà de la motivation et de trouver le temps. C’est comme tu l’as dit, de se planter, mais surtout se planter UTILE, ne pas faire pour faire, arriver à trouver la bonne difficulté pour progresser et surtout comprendre pourquoi on s’est planté.
    Pour moi l’apprentissage, c’est comme un hardcore game, faut se planter POUR trouver la solution sinon ça sert à rien et on rate toujours au même endroit ^^

  5. Je suis en train d’apprendre français (je suis colombienne, et parle seulement espagnol et anglais) et j’étude la langue vers un heure tous les jours. Je commencais il y a deux mois, et bien que j’ai beaucoup pour apprendre, je suis très fière de combien j’ai appris jusque aujourd’hui.

    C’est un très bon conseil, de pratiquer frequentement.
    Oh, et j’ai aimé tes dessins tellement, et tes aquarelles 🙂

  6. Commentaires très encourageants tout en simplicité et courtois.
    j’ai soixante-quatre ans et le projet de créer un « cours » d’art (peinture spontanée) enfants ou adultes
    grâce à un ami, j’ai commencé il y a 10 ans à peindre sans avoir jamais appris de façon académique. je voudrais transmettre ce que j’ai reçu car ça m’a « sauvé la vie ». Aujourd’hui, je suis l’auteur de plus de 35 tableaux que je viens d’exposer pour connaître le ressenti en ayant grande crainte, j’ai été heureusement surprise d’entendre que mes tableaux procuraient de la joie. Je les ai alors reçus moi-même dans un élan de joie et de reconnaissance et cela m’encourage à continuer et donc à transmettre. et, j’aimerai continuer le partage une fois l’exposition terminée


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