L’architecture, nous la vivons au quotidien, parfois nous la subissons, parfois nous l’explorons, parfois elle nous aide ou nous rassemble, parfois aussi elle nous sépare, nous isole. Cependant, pour certains, l’isolement n’est pas toujours spatial mais il est parfois physique, notamment pour les personnes qui ne voient pas ou n’entendent pas. En général, lorsque l’on crée quelque chose, on pense énormément à son/ses utilisateur(s) et rares sont les projets qui englobent la question de l’accessibilité, que ce soit pour des projets numériques, d’objets, d’urbanisme ou d’architecture.

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C’est justement cette question que le projet Deaf Space de l’Université Gallaudet (à Washington) aborde. L’Université Gallaudet a été fondée en 1864 et elle est destinée aux sourds et malentendants. Elle fut la première institution d’enseignement supérieur destinée aux sourds et est toujours la seule université au monde dans laquelle tous les programmes et services sont spécifiquement conçus pour les sourds et malentendants. L’approche de l’architecture de cette Université est innovante, intégralement conçue autour de l’expérience sensorielle destinée à ceux qui n’entendent pas. Dans la vidéo ci-dessous, on découvre comment est réalisé ce lieu !

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Une architecture, enfin pensée pour les sourds

On appréciera donc tous ces détails qui font de cet endroit un lieu adapté : avec des classes en U pour que chacun puisse se voir, avec des couloirs larges pour que chacun puisse discuter en étant côte à côte, avec des espaces visuels confortables, larges pour anticiper l’environnement que chacun a autour de soi, avec des codes couleurs et un travail sur la lumière pour bien voir et comprendre la langue des signes ou encore avec des espaces réfléchissants et transparents pour informer de l’arrivée de quelqu’un derrière ou devant soi par exemple. En bref, autant d’idées qui rendent la vie meilleure, plus simple et réellement adaptée à l’homme, quel qu’il soit.

Merci Tobias




6 commentaires

  1. Sans forcément répondre à des besoins pour les sourds je trouve ces aménagements bien pensés, ils créent un lieu agréable et reposant.
    En passant on pourrait dire que cet espace a été créé seulement pour des personnes qui peuvent voir… 🙂

    Répondre à tous les handicaps est assez difficile, il faut souvent multiplier les canaux pour que l’information puisse passer, le son est par exemple très important pour une personne aveugle alors que pour les sourds ce n’est pas important. Pour les mal-entendant un volume accentué pourrait convenir mais il dérangerait les personnes dont l’audition n’est pas déficiente.

    Il existe quelques normes en architecture pour l’accessibilité d’un lieu mais je ne crois qu’il existe des recommandations officielles pour conseiller les architectes sur les handicap. Bonnes pratiques ou normes, un portail publique serait une bonne idée (peu comme Opquast.com pour le web 🙂 ).

    Merci pour la découverte !

  2. @JackNUMBER : Hello ! Oui c’est très juste ce que tu décris là. En effet, la multiplication des canaux n’est pas forcément la solution, au contraire. Excellente idée pour le Opquast de l’architecture ou du design… ça devrait exister !

  3. Il existe plusieurs guides rendant intelligibles de long articles de lois au sujet des normes relatives à l’Accessibilité des constructions. Il y a par exemple le très bon guide papier réalisé par le CSTB (https://boutique.cstb.fr/Product/guide-d-application-des-regles-d-accessibilite) et parfaitement illustré ; ou encore le site http://www.accessibilite-batiment.fr, lui peu illustré mais regroupant l’ensemble de la réglementation en vigueur dans le bâtiment.
    Souvent c’est l’accessibilité au personnes en fauteuils roulants qui est mise au premier plan mais il est bon de rappeler comme tu le fais que d’autres types de handicaps sont à prendre en compte. Il y a par exemple les réglementations concernant les rampes d’accès (déclivités en fonction de la distance parcourue), l’éclairement minimum des circulations extérieures et intérieures, l’installation de bandes podotactiles au sol (devant les passages piétons et en haut des escaliers), l’installation de visiophones dans les logements, la nécessité d’un contrastage marqué lorsque l’on change de surface au sol, la mise en valeur du vitrage lorsqu’on a une grande baie dans un espace public… Bref, beaucoup de règles d’appliques tant au niveau urbain qu’architectural, c’est toujours perfectible mais il faut veiller à ne pas étouffer l’architecture par ces réglementation. L’architecte habile doit s’en accommoder et permettre au projet de transcender la pesanteur de la réglementation qu’il veille à appliquer.

  4. @Arnaud Rubio: merci pour ces ressources.
    Je donnais l’exemple d’Opquast qui est un guide de recommandations et non un regroupement de réglementations. Toute la différence est là, si l’architecte en a les moyens et l’envie il pourrait suivre ce guide. De projet en projet il pourrait respecter de plus en plus de recommandations ou si un projet porte sur un domaine précis il pourrait consulter les bonnes pratiques correspondantes.

  5. Un sujet très intéressant, comme vous le dites très justement Arnaud, les architectes ont souvent tendance à penser « fauteuil roulant » en priorité quand on parle d’accessibilité mais ce n’est pas le seul handicap à prendre en compte. Des agences spécialistes des ERP comme la nôtre sont plus habituées à ces problématiques, qui sont de fait inclues dès la première réflexion sur la faisabilité des projets.


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