Hello 🙂
Ce matin, je voulais vous parler de ce « Code de déontologie du designer professionnel » qui a été rédigé et publié par l’AFD, l’Alliance Française des Designers. Ce travail concerté a donné naissance a une suite de d’articles pour une éthique, le tout a été publié le 26 juin 2012. Jusqu’à présent, il n’existait en France que la traduction du code d’éthique de l’ICSID. Ce code de déontologie est comparable à celui des architectes et, au-delà d’une ligne de conduite éthique généraliste, il se veut ancré dans une éthique appliquée, appuyé sur des pratiques professionnelles précises et actualisées.
C’est donc pour moi quelque chose d’assez intéressant à lire même si les codes de déontologie et autres codes imposés sont à prendre avec des pincettes géantes avec quatre paires de gant ;-)
La lecture vaut cependant le coup d’oeil.
Découvrez le code de déontologie du designer professionnel :
La profession de designer
Article 1
Contribuer par ses compétences et son savoir faire au mieux-être des personnes, à l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, et à la protection de leur santé et de leur environnement. [Voir Charte AFD des écodesigners.]
Article 2
Répertorier et prendre en compte tous les acteurs dans l’usage qui sera fait du produit ou du service offerts, au delà des aspects et des qualités essentiellement fonctionnels.
Article 3
Favoriser la qualité et la probité dans l’exercice professionnel du designer.
Article 4
Parvenir à l’objectivité et faire preuve d’équité pour justifier une appréciation sur la compétence ou la qualité d’un fournisseur auprès d’un commanditaire.
Article 5
Renforcer et développer ses compétences, et pour ce faire, contribuer et participer à des activités d’information, de formation et de perfectionnement, dans une démarche d’amélioration continue.
Article 6
Faire valoir que seul le designer qui a directement participé à l’élaboration d’une œuvre de design peut y apposer sa signature et prétendre à une rémunération à ce titre.
Imposer que le nom de tout designer ayant participé à l’élaboration d’un projet ou d’une œuvre de design soit explicitement mentionné, après accord de l’intéressé, sur les éléments du projet ou de l’œuvre de design qui correspondent à son intervention.
Refuser toute signature de complaisance.
Article 7
Avant de signer un contrat, vérifier qu’aucune clause ne risque de contraindre à des choix ou des décisions contraires à la conscience professionnelle.
Article 8
S’il y a exercice de plusieurs activités de natures différentes, déclarer qu’elles sont parfaitement distinctes, indépendantes et de notoriété publique. Proscrire toute confusion d’activités, de fonctions, de responsabilités dont l’ambiguïté peut entraîner méprise ou tromperie, ou procurer des avantages matériels à l’insu du commanditaire ou de l’employeur. Exclure toute collusion entre designer et quelque personne que ce soit.
Article 9
S’abstenir d’intervenir dans les situations où le designer se retrouve juge et partie.
Article 10
Mentionner en les distinguant ses diplômes, certificats, titres français ou étrangers, et se prévaloir de son inscription à un syndicat professionnel.
(j’ai mis un cheval, car les chevaux, c’est beau :D)
L’exercice de la profession de designer
Article 11
Travailler objectivement dans l’intérêt du commanditaire, lui proposer des créations originales génératrices de valeur ajoutée à son bénéfice exclusif.
Article 12
Intervenir auprès du commanditaire dans le périmètre de la profession de designer, de manière globale avec mise en œuvre des meilleures pratiques professionnelles. [Voir Charte AFD des marchés publics de design.]
Article 13
Appeler à la rédaction d’un contrat1 préalable à tout engagement professionnel, afin de définir la nature et l’étendue des missions ou interventions et spécifier les modalités de rémunération.
Intégrer à cette convention les dispositions du présent code pour mettre en exergue les règles fondamentales qui établissent les rapports designer/commanditaire ou employeur.
Article 14
Assumer les missions en toute intégrité et transparence. Éviter toute situation ou attitude incompatibles avec les obligations professionnelles, ou susceptibles d’induire un doute sur l’intégrité d’une démarche et de discréditer d’autant la profession de designer.
Pendant toute la durée du contrat, apporter au commanditaire ou employeur, le concours de son savoir et de son expérience.
Article 15
S’abstraire de toute situation où les intérêts privés en présence sont si influents qu’ils peuvent être privilégiés au détriment du commanditaire ou employeur, ou que le jugement et la loyauté vis à vis du donneur d’ordre puissent en être altérés.
Article 16
Respecter strictement la confidentialité telle que définie avec le commanditaire ou employeur, dans le cadre de la mission : tout manquement à cette obligation constitue une faute, sauf si les informations sont tombées dans le domaine public.
Article 17
Si manifestement les disponibilités dont dispose le commanditaire sont insuffisantes pour la mission projetée, l’en informer dans les meilleurs délais.
Article 18
Offrir au commanditaire avis, conseils et tout explication utile à la compréhension et à l’appréciation des services rendus.
Si nécessaire, rendre compte par écrit de l’exécution de la mission.
Article 19
Ne mentionner aucune appréciation erronée à propos de son niveau de qualification ou de l’efficacité des moyens propres à sa disposition.
Article 20
Dans la perspective de sous-traiter des missions de design, le designer qui entend recourir à un ou plusieurs sous-traitants doit, au moment de la conclusion et pendant toute la durée du contrat ou du marché, faire accepter chaque sous-traitant et agréer les conditions de paiement de chaque contrat de sous-traitance par le maître de l’ouvrage ; il est tenu de communiquer le ou les contrats de sous-traitance au maître de l’ouvrage lorsque celui-ci en fait la demande. Une convention devra être établie entre le designer et le sous-traitant.
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1. Article 1101 du Code Civil : « le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou plusieurs autres,
à donner à faire ou à ne pas faire quelque chose. »
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Cela fait beaucoup d’articles à lire mais on y décrit bien le métier. Cependant, comme toujours, je me demande qui va appliquer tous ces articles et si les designers qui ont écrit ce code appliquent eux-même ce qu’ils écrivent. Bref, hier je vous parlais méthodologie, et bien, aujourd’hui, c’est à vous de me parler déontologie ;-)
Je trouve cela intéressant dans le sens ou cela peut-être inclus dans un argumentaire de vente sous la forme suivante :
« Nous agence Y, respectons le code de déontologie des designer pro … bla bla bla … stratégie du caca … bla bla bla »
Après dans l’application cela me parait pas toujours évident 😳
Bonjour,
20 articles pour avoir un compte « rond » d’articles est pour moi le contraire du design. C’est du stylisme, l’ennemi juré du design.
En tout cas, merci pour ton travail et pour le partage.