J’espère que vous allez bien, que vos familles et proches aussi. Ici, en cette période de confinement, je travaille (même si beaucoup de clients ont annulé leurs projets), j’en profite pour approfondir mes lectures, pour peaufiner ce plugin, et je tente comme depuis des années de me diriger vers un avenir un peu plus résilient.
Bref, je ne suis pas le seul, et avec la pandémie gravissime que nous traversons, j’ai cherché un peu sur Internet, sur Twitter et via quelques contacts, les projets de designers, d’artistes, de makers, en lien avec le coronavirus. L’idée n’étant pas de dire « ils vont nous sauver », mais si, modestement, certains de ces projets peuvent aider à moins souffrir, à se changer les idées, à œuvrer à une action d’amélioration d’habitabilité du monde (et on en a bien besoin en ce moment), ils méritent qu’on en parle.
Le masque de Décathlon
La nouvelle a fait le tour du web, avec le masque « Snorkeling Easybreath » de Décathlon (qui sert habituellement à faire de l’observation en eaux peu profondes), il est possible de faire un masque respiratoire pour les hôpitaux en y ajoutant un petit dispositif réalisé grâce à une imprimante 3D. Ce masque intégral a la particularité de couvrir l’ensemble du visage des plongeurs et permet de respirer dans l’eau par le nez et par la bouche.
Le jeu de la grenouille
Réalisé par Eline Snel et inspiré de son livre « Calme et attentif comme une grenouille », voici un jeu de l’oie version grenouille ! Il suffit de télécharger l’illustration, de prendre un dé et d’appeler vos enfants 😉 Les cases sont l’occasion de faire des petits exercices d’attention, de relaxation ou d’empathie. Il y a beaucoup de projets mis en place pour les enfants (notamment pour France4 qui met en place des cours pour les enfants) mais celui-ci m’a tapé dans l’œil 🙂
→ voir la source du projet [téléchargement]
Ouvrir les poignées de porte avec son coude
Toujours dans la famille « impression 3D », voici un projet qui sert à ouvrir les poignées de porte avec son coude. Ce genre de dispositif est très utilisé dans les hôpitaux mais jamais à domicile. En effet, les professionnels de la santé ont clairement indiqué que l’une des meilleures façons de rester en bonne santé est d’éviter de toucher, avec ses mains, les surfaces publiques, telles que les poignées de porte. Les poignées de porte sont parmi les objets les plus infestés de germes dans les maisons, les hôpitaux, les usines, les maisons de retraite, etc. et ces germes peuvent facilement pénétrer dans votre corps si vous touchez votre visage après avoir ouvert ou fermé les portes avec vos mains.
Le masque NanoHack à imprimer en 3D
Les hôpitaux du monde entier sont en manque de masques N95 (et FFP2, FFP3, etc.) et l’objectif de ce projet est de proposer une réponse à ce problème de manière économique, rapide et décentralisée grâce à la conception distribuée et non propriétaire. Ce masque, une fois imprimé vous permettra ensuite d’y ajouter un système de filtration et un joint d’isolation afin de pouvoir l’utiliser et le distribuer à ceux qui en ont besoin.
Un masque anti-projection pour les yeux
Encore un masque, mais cette fois-ci, un masque anti-projection qui permet de protéger les yeux. Le design de ce projet est très simple et sa fabrication aussi. Son objectif ? Proposer un système de protection oculaire pour les personnels de santé.
Le coronavirus tricoté (pour se détendre)
En cette période de stress dû à l’épidémie de COVID-19, voici un projet pour soulager le stress et la peur. La distanciation sociale et l’auto-quarantaine peuvent commencer à devenir ennuyeuses… alors pourquoi ne pas passer un ou deux heures à réaliser soi-même son propre coronavirus en laine ? Une fois réalisé, la conceptrice de ce projet nous invite aussi à nous en servir comme de poupée vaudou ! Chaque fois que vous êtes stressé ou frustré par cette situation : plantez-y une épingle !
Le coronavirus expliqué aux enfants
Les enfants se questionnent eux aussi sur ce virus, cette pandémie, sur pourquoi il faut rester à la maison.. Ainsi, une très belle initiative signée par Élise Gravel vous permet d’échanger avec les enfants à ce sujet via une petite bande-dessinée.
Un kit d’affichage pour soutenir le service public
En France, on a des graphistes fabuleux, et Gérard Paris-Clavel en fait partie. Il œuvre pour les luttes sociales depuis de nombreuses années en donnant des mots et des images aux causes sociales, engagées et engageantes. Pour soutenir le Service Public, il a créé ce kit de fenêtre à imprimer… Ça reste plus longtemps que les applaudissement à 20h.
Une boîte en plexi pour intuber sans risque
À Taiwan, Lai Hsien-yung (賴賢勇), anesthésiste du Mennonite Christian Hospital à Hualien, a imaginé ce cube en acrylique (marche aussi avec du polycarbonate) pour diminuer drastiquement le risque de transmission du virus lors de l’intubation endotrachéale des patients. C’est simple, efficace, ça peut être fabriqué en environ une demi-heure pour une cinquantaine d’euros. On remarquera les deux trous dans la vitre qui permettent de laisser passer ses mains tout en étant protégé.
Un projet (fictif pour l’instant) de
Les architectes italiens Carlo Ratti et Italo Rota se sont associés au studio d’ingénierie Jacobs et au studio numérique Squint / Opera pour concevoir cette capsule de soins intensifs dans un conteneur de transport. L’objectif de ce conteneur-unités de soin est de délester un peu les hôpitaux luttant contre la pandémie de coronavirus. L’objectif est qu’ils puissent être rapidement déployés dans des villes du monde entier, répondant rapidement à la pénurie d’espace et à la propagation de la maladie. Le prototype est en cours de construction dans un hôpital de Milan. Affaire à suivre donc.
Un respirateur artificiel… en bois !
Un groupe de concepteurs espagnols tente à son tour de soulager la crise des ventilateurs qui servent aux patients atteints du Covid-19. Ainsi, ils ont développé une machine ultra-simple qui utilise un moteur d’essuie-glace de voiture pour transformer une poche de réanimation manuelle en aide respiratoire automatisée. La machine peut être fabriquée en quatre heures par une personne non formée, en utilisant des matériaux simples comme le bois, l’acrylique ou l’aluminium. «Vous n’avez pas besoin d’outils spéciaux. Tout ce dont vous avez besoin, c’est d’une scie », explique Lluís Rovira Leranoz, l’un des créateur du projet OxyGEN.
→ accéder à la source du projet
Et pour la suite ?
Vous l’aurez compris, j’ai fait une sélection et je n’ai volontairement pas montré les détournements de logos des grosses entreprises, les gens qui vendent des t-shirts et des badges sur le Coronavirus, les milliers de blagounettes diffusées sur les réseaux sociaux, les journaux de bord de personnes bourgeoisement confinées, etc. tout ceci est un peu hors propos à mes yeux.
Un peu comme si, en tant de crise, les soignants soignaient, les journalistes allaient sur le terrain, les photographes offraient un regard sur le monde, les boulangers nourrissaient la population et les designers… divertissaient les gens et les faisant marrer. On vaut mieux que ça non ? 😉 Évidemment, si vous avez des projets intéressants à partager, les commentaires sont ouverts pour cela !
Sachez qu’iil y a aussi énormément d’appels à projets (sanitiser design competition, appels à solutions innovantes, hacking health camp 2020, j’en passe…) sur lesquels vous engager.
Aussi, certaines personnes (étudiants en design, designers, etc.) m’ont aussi écrit pour savoir ce qu’elles pouvaient, ce qu’elles devaient faire faire. Elles n’avaient pas trop de travail et voulaient se rendre utile. Tout d’abord, dans cette question, j’y vois une occasion de se rendre utile, pour les autres, sincèrement, et pas pour se faire mousser sur les réseaux sociaux. Tout ça, simplement, sans technologie, sans surplus de moyens… Ensuite, j’y vois aussi une occasion de questionner son rapport à soi, son rapport à son utilité aux autres, son utilité au monde (je parle de tout ça ici) et son rapport au temps aussi : beaucoup retrouvent cette sensation de « temps long » et avouent qu’ils n’arrivent pourtant pas à être « productifs ».
Comprenez : « Chic, je suis confiné pendant 2 mois chez moi ! Vite vite, je vais apprendre le violon, le Python, écrire un livre, en lire cinq et faire tous ces projets dont je rêve depuis des années mais pour lesquels je n’ai jamais pu consacrer une après-midi ». De quoi se rendre compte qu’on n’y arrivera pas, de quoi se rendre compte surtout que beaucoup d’entre nous gèrent déjà leur travail, mais aussi leurs enfants à la maison, leur foyer, leur couple, leurs parents, leur maladie, leurs angoisses, leur fatigue de l’année… (certains viennent aussi d’installer Animal Crossing, bon courage ;-)) Ne culpabilisons pas de ne pas tout faire ni de ne pas inventer ce projet génial qui va endiguer le Coronavirus et rassurer les gens.
Enfin, essayons de prendre conscience que ce « temps long » imposé est peut-être finalement une bonne chose. Qu’on pourra peut-être en garder un peu, garder ce rythme, garder cette décroissance, cette vie parfois un peu plus simple. Pensons à tous ces achats qu’on ne fait plus, tous ces voyages en avion qu’on ne prend plus, toutes ces photos Instagram de sa vie passionnante qu’on ne poste plus, mais aussi ces liens familiaux que l’on ressert, ces choses que l’on fait de ses propres mains, ces moments de calme à écouter les oiseaux en ville…
Bref, essayons.
Pour expliquer le coronavirus aux enfants, je vous conseille également l’excellente initiative de Marguerite et Paul de Livron, qui mettent leur BD traduite en plusieurs langues en libre accès sur un site dédié. Testé et approuvé par mes collègues (et leurs enfants).
https://www.cocovirus.net/
Super, mille mercis ! 🙂
Bonjour Mr Geoffrey,
Je suis un Designer humanitaire et chercheur scientifique en sciences de design de l’humanité et la solidarité.
Comment je peux vous contacter svp ?
CORDIALEMENT
Bonjour et merci pour ce bel article.
La fin résonne pour moi. J’espère que l’on va poursuivre ce ralentissement afin de focaliser sur des choses plus importantes.
et coronavirus est passée par là,
l article est tres interessant et plein d idees !