Peut-être avez-vous connu à l’école lorsque vous étiez enfant, ce camarade de classe qui mettait son livre entre lui et vous pour éviter que vous recopiez ses réponses ? Peut-être plus tard, au bac, vous vous êtes sentis bien seul devant votre copie, sur votre table d’examen, isolée des autres et en train de chercher au plus profond de votre mémoire la bonne réponse ? Peut-être, encore plus tard, en prépa, en école d’art, de design ou toute autre école, tous vos professeurs vous ont religieusement enseigné ces deux choses qui semblent contradictoires :

  • une idée ça ne vaut rien car il faut absolument la formaliser
  • ne donnez jamais vos idées gratuitement, ne vous faites pas voler vos idées.

Tout cela m’est arrivé. Plus tard encore, j’ai même rencontré des startups qui, persuadées du génie de leur travail, ne voulait absolument pas filtrer la quelconque information de leur stratégie, de leur techno, de leur idée révolutionnaire ou encore de leur vision à court, moyen ou long terme, restaient opaques à un quelconque échange. Difficile de travailler dans ces conditions. Et pourtant, je constate que toutes ces attitudes se retrouvent confrontées avec certains principes très actuels comme l’open-source, les licences libres, l’économie du partage, les échanges non-marchands ou encore… la générosité, l’entraide et toutes ces valeurs qui semblent parfois désuètes.

Alors, lorsque j’ai écouté ce TEDx de Ben Uyeda le co-fondateur de l’agence d’architecture ZeroEnergy design, j’ai rapidement compris que la volonté de garder une idée créative secrète, personnelle, d’essayer de ne surtout pas la partager allait à l’encontre de ce dont nous avons besoin aujourd’hui. Ben raconte bien les choses et nous partage dans sa conférence le processus classique de la production en design à savoir : l’idée, le prototype, la fabrication, le transport, la mise en rayon, la vente… et enfin, l’accessibilité aux utilisateurs. Un processus qu’il juge long, coûteux et qui ne rapporte pas tant que ça au final. Pourtant, la majeure partie de l’économie repose sur ce principe. Son idée ? Raccourcir ce long processus grâce à Youtube et aux réseaux sociaux.

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Vous allez le voir, lorsque Ben Uyeda est sur la scène TEDxJamaicaPlain, on comprend alors sa façon de répondre à la question suivante : « comment concevoir pour les personnes qui ne peuvent pas se permettre de vous payer ?« . Sa réponse se trouve sur Internet et se situe dans le libre partage de ses créations et de la façon dont il les réalise.

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Designers, comment donner vos idées gratuitement ?

Pour finir cette histoire qui me donne beaucoup d’espoir sur les nouveaux modèles du design, je me dis qu’évidemment, cela semble délicat de passer du jour au lendemain dans un système où tous les designers conçoivent de cette façon. Mais si chacun d’entre-nous – pouvant se le permettre – pouvait passer 10 à 15% de son temps (ou plus?) à réaliser des projets de design à destination des gens qui en ont réellement besoin – et ainsi donner librement ce travail à chacun, nous pourrions peut-être agir sur les causes qui nous tiennent à cœur ?

Faites comme Ben, partagez ! 🙂




2 commentaires

  1. Excellent ce TEDx!!

    C’est drôle, je tombe sur ton article au moment où je me pose moi-même cette question : comment faire profiter au reste du monde de mes idées, et des idées en général? Comment réussir à monétiser des idées et des compétences qui vont avec, sans avoir besoin d’une maxi infrastructure ou d’être « connu »?
    J’aime ton approche Geoffroy, j’espère que tu suis cet idéal autant que faire se peux. Ca me donne envie de jeter un oeil un peu plus attentif à ce que tu fais via Design & Human.
    Et de fabriquer un tabouret en béton aussi ^^

  2. Merci à toi Christophe 🙂 En effet ce sont des questions que chacun peut venir à se poser. Ce que tu décris par cet « idéal » et à mes yeux une solution à bien des problèmes que je rencontre. Au tout départ, je travaillais sur les projets de Design & Human uniquement le vendredi. Je bloquais ma journée, c’était la façon d’avancer sur les choses. Aujourd’hui, chaque projet sur lequel je m’embarque (avec des clients ou d’autres types de partenaires) ou que je conçois (très récemment http://Refugeye.com) sont des projets que je distingue avec Design & Human. L’idée étant de faire de moins en moins de choses que je juge inutiles ou qui n’ont pas d’impact 🙂

    Et vive les tabourets en béton \o/


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