En cette calme après-midi de travail, je tombe sur Glitchwear, un projet qui interroge notre relation à l’erreur numérique et à la mode. Dan Zeeeman, artiste textile, transforme les bugs informatiques en motifs textiles. Sa démarche questionne : pourquoi valoriser ce qui dysfonctionne plutôt que l’harmonie de notre monde ? L’artiste capture des moments où ses shaders plantent, où l’image se désintègre, ou le glitch se transforme en poésie… Ces accidents deviennent la matière première de ses vêtements tricotés sur demande. Ce qui m’interpelle dans cette approche, c’est cette inversion des valeurs habituelles… Plutôt que de corriger le glitch, Zeeeman l’archive tranquillement et le sublime. Ses forêts numériques créées sur Unity se dissolvent en pixels, les arbres deviennent du bruit, de la lumière… et l’ensemble se fragmente. Je me souviens de mes premières expériences avec les logiciels de création (Paint, Paint Shop Pro, puis Photoshop…), cette frustration face aux plantages (Windows 95, toi-même tu sais) qui détruisaient des heures de travail. Ici, vu que ça ne plante presque plus : l’erreur devient ressource créative, et voici le résultat :







Le processus technique révèle une philosophie du design textile : rejeter la production de masse au profit de l’unicité de l’accident. Chaque pièce porte en elle l’empreinte d’un moment où la machine a dérapé. Cette esthétique de l’imprévu me rappelle que la beauté naît souvent de l’inattendu, du non-maîtrisé… Et j’y pense depuis mes études aux Arts Décos de Paris.

En bref, Glitchwear matérialise pour moi une réflexion sur notre époque numérique : comment habiter poétiquement un monde de code et d’IA ? En portant ces vêtements, on devient à sa manière, témoin mais aussi acteur de cette fragilité numérique qui nous entoure.
Pour en savoir plus c’est sur https://glitchwear.store/