Entrepreneuriat, militantisme, design et design thinking sont des mots dont on entend souvent parler avec parfois beaucoup de confusion (pourquoi un entrepreneur devrait-il être militant ? pourquoi y aurait-il un design thinking et un design doing ?) et sur lesquels, je pense, il y a des enjeux passionnants. À mes yeux, le design se doit d’entreprendre, de militer aussi parfois et toujours, se doit de penser (enfin, c’est plutôt au designer de penser…).

C’est pourquoi je vous partage aujourd’hui le travail de Aurélie Landon, Doctorante au Centre de Recherches sur l’Habitat à l’Université Paris 8. Dans son travail de recherche, Aurélie s’intéresse à la ville de demain, à l’empowerment, la question de l’impact social dans l’innovation, la question du libéralisme et l’idéologie libertaire. Un sujet riche dans lequel le design a sa place toute trouvée puisqu’il adresse notamment les enjeux du vivre ensemble (notamment ici, sur la question du projet urbain « Réinventer Paris »), les enjeux des méthodologies (le fameux « design thinking ») ainsi que l’innovation, bien évidemment.

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Présentation

Ma recherche porte sur une nouvelle catégorie d’acteurs du processus de fabrique de la ville, que nous avons désigné sous le terme d’ « entrepreneurs militants » avec François Bottollier-Depois (2015). Ils ont en commun d’à la fois mobiliser un certain nombre de revendications issues des mouvements sociaux tout en inscrivant leur registre d’action dans une activité entrepreneuriale. Dans le cadre de ma thèse en contrat CIFRE à la Fabrique des Territoires Innovants, j’ai eu l’occasion de participer à la première phase du concours Réinventer Paris. Dans cet article, j’aborderai donc à travers ce cas la façon dont les entrepreneurs militants se saisissent de la participation. Je proposerai tout d’abord de s’intéresser au cadre du concours qui articule les notions d’innovation et de participation à la fois comme vecteur d’amélioration des politiques publiques, mais également d’encouragement à l’entrée de ces entrepreneurs militants dans le projet urbain. Par ailleurs, la littérature sur la participation ne s’est pas beaucoup intéressée jusqu’à présent à la figure de l’acteur entrepreneurial. J’aborderai donc dans un deuxième temps, le dispositif de design thinking de conduite de projet mis en place par la Fabrique, prise comme exemple d’entrepreneur militant en proposant une exploration d’une grille d’analyse sur la participation comme instrument d’action publique.

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Entrepreneurs militants & design thinking

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De son travail de recherche, j’en retiens différents points marquants comme le mélange entre innovation et participation et le fait que cela reconfigure le rôle des acteurs traditionnels et laisse une place aux entrepreneurs. Sur ce même modèle il serait intéressant d’imaginer des formes qui laissent la place à des acteurs encore plus différents. Aurélie Landon souligne également la complémentarité entre les « do-tank » et les « think-tank » et l’injonction à la participation des utilisateurs. Cette injonction est-elle nécessaire ? En tous les cas, elle est difficile à mettre en place puisque très souvent les utilisateurs sont déjà sur-sollicités. Enfin, on apprendra aussi plusieurs choses intéressantes sur le détail de l’organisation et de la tenue des ateliers de réflexion et création qui sont décrits et présentés dans ce document.




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