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Bonjour à toutes & à tous !

On démarre la journée sur de la riche lecture afin d’ouvrir nos yeux, nos idées et notre esprit ! Il y a une semaine, Oriane Juster, une fervente lectrice de Graphism.fr, m’a fait part d’une réflexion écrite sur le graphisme en France. Cette jeune femme issue d’une prépa littéraire et d’une école de commerce s’est retrouvée, après trois années de freelancing, dans une formation de Directrice Artistique à l’ESAG Penninghen  graphiste en France. Un passage important dans sa carrière, passage qui lui aura permis d’écrire cette réflexion.

C’est très rare que je le fasse, mais j’ai proposé à Oriane cette tribune ouverte sur mon blog afin d’échanger, de partager, de réagir sur ce délicat sujet qu’est le graphisme. Voici donc son récit que je vous partage.

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Tu seras ingénieur, mon fils

Premier constat : la France n’est pas la mère-patrie du design.

Résultat, sans doute, d’une histoire économique portée par l’industrie lourde et les quelques mastodontes du secteur qui ont réussi à transformer leur petite entreprise locale en firmes transnationales. L’Ingénieur Français ferait-il l’objet d’un culte ? Pensez-y : les écoles d’ingé françaises ne coûtent quasiment rien à leurs étudiants, mais extrêmement cher à l’Etat — contrairement à leurs homologues commerciales, qui coûtent très cher à tout le monde. La filière S est fortement plébiscitée pour tout lycéen bon élève un tantinet indécis (« Il faut rester généraliste ! »), dans la perspective d’une prépa scientifique (« Il faut rester généraliste ! ») et de l’école d’ingé (« Il faut rester généra… Ah, ben non, tu n’as plus qu’à choisir maintenant que tu es obligé. »).

La France est bien la mère-patrie de l’ingénierie et des sciences dures. Or, je suppute — peut-être à tort — que le designer est l’archenemy de l’ingénieur, encore plus que le marketeux ou le communiquant. Et pour cause : là où ces fameuses sciences dures sont sur-valorisées, l’éducation du regard est toujours au point mort.

« Éduquer le regard » : derrière l’expression, l’ambition des enseignants de matières artistiques, profs d’Histoire de l’Art en tête, de faire rentrer l’étude des images à l’école — jusqu’ici sans succès. L’image est la grande absente des programmes scolaires, à tous les niveaux : aucune matière ne lui est dédiée ; c’est tout juste si, parfois, l’enseignant d’une matière de tronc commun (Histoire, Lettres, Philosophie) se risque à effleurer le sujet. Les plaintes de Perrottet dans l’article de Télérama sont justifiées : faute d’une culture de l’image, c’est l’amateurisme qui domine. Du coup, entre professionnels et non-professionnels de l’image, l’écart est immense : rares sont les graphistes indépendants qui peuvent se targuer de n’avoir jamais eu à « éduquer leurs clients ».

Or, nous le savons : nous sommes passés d’une société de l’écrit à une société de l’image, d’une société intellectuelle à une société émotionnelle. Il est aberrant que nous soyons encore mieux équipés intellectuellement pour analyser un texte qu’une photo.

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French, Graphic, Design — Pick Two

Ce titre est compliqué, mais pas autant que la vocation de designer. D’abord, quand vous dites « je veux devenir designer » dans un dîner, la première chose à laquelle les gens pensent, c’est à des meubles.

Comme dans « un meuble de designer », à savoir donc : un produit très cher, statutaire, qu’on met chez soi en lieu et place d’un bon vieux canap’ Ikea parce qu’on ne sait pas quoi faire de sa tune, ou (éventuellement) qu’on se pique de design (design de meubles, toujours), et qui a été fait par un mec qui se préoccupe davantage du look de votre canap’ que de savoir s’il est confortable.

Eh oui : le design, en France, c’est avant tout le design mobilier, au sens large. Pourquoi ? Peut-être parce que le nombre de figures médiatiques et internationales produites par notre aimable patrie dans ce domaine est non négligeable. La page Wikipédia en français des Designers Français vous en donnera un petit aperçu (en vrac pour ceux qui ont la flemme de cliquer : Hector Guimard, Jean Prouvé, Charlotte Perriand, Philippe Starck, Matali Crasset, Andrée Putman, Ora Ito, les frères Bouroullec, etc.)

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Petit jeu rigolo : si on se rend sur la page Wikipedia en anglais des Designers Français, une catégorie « French Graphic Designers » apparait — là où, sur la page française, on n’avait que le lien « Designer Français de matériel ferroviaire ». (Je vous renvoie à mon introduction sur le Culte de l’Ingénieur.) Ce n’est donc pas faute d’avoir des French graphic designers de renommée internationale : Toulouse-Lautrec, Auriol, Cassandre, Cieslewicz, plus récemment M/M ou encore So Me, pour ne citer qu’eux.

Le design à l’anglaise englobe indifféremment le graphisme (graphic design) et la scénographie (scenic design), l’urbanisme (urban design) et la bijouterie (jewelry design), et j’en passe. L’acte de designer, c’est d’abord l’acte de concevoir quelque chose, un objet, une image, un lieu, peu importe. Si je résume, pour les Français, Leonard de Vinci est le premier ingénieur ; pour un Anglais, il est designer.

Graphiste & graphistes

Le graphiste français, en particulier print, n’est donc pas un designer. Alors, qui est-il ? Véronique Vienne, membre honoraire de l’AIGA, grande productrice de livres sur le sujet et French-lover, a écrit un article là-dessus : French Graphic Design, a contradiction in terms?

Extraits.

[Evaluating] the work of French graphic designers by my American standards […] feels like trying to fit a square peg in a round hole.
> Evaluer le travail des designers graphiques français d’après mes standards américains me donne l’impression d’essayer de faire passer un cube à travers un cercle.

***

Let’s face it : the French have never truly embraced graphic functionality.
> Admettons-le : les Français n’ont jamais vraiment adhéré à la fonctionnalité graphique.

***

French graphistes are proposing compositions that subvert the now-universal (and safe) graphic language of codes and tropes. They take chances with unconventional imagery in an attempt to provoke an emotional release, a gut-level reaction, something not unlike a coup de cœur.
> Les graphistes français proposent des compositions qui subvertissent le langage graphique de codes et de tropes dorénavant universels (et sans danger). Ils se risquent à une imagerie non-conventionnelle, dans une tentative de créer une réponse émotionnelle, une réaction d’ordre viscéral, pas très différente d’un coup de cœur.

***

[French graphic design is about] experimental work by designers-as-authors
> [Le travail des graphistes français tient du] travail expérimental d’un designer-comme-auteur

***

Far from being anti-functional, graphic designers in France are embracing a much larger functionality. Schweizer and his contemporaries see the role of graphic design as « branding » ideas (though they would never, ever use this crass term to describe what they do!).
> Loin d’être contre le fonctionnel, les designers graphiques en France embrassent la fonctionnalité dans un sens bien plus large. Schweizer et ses contemporains voient le graphisme comme le fait de « brander » des idées (même s’ils n’utiliseraient jamais, au grand jamais, ce mot vulgaire pour décrire ce qu’ils font !)

***

Effectivement : le graphiste français, celui qui a du galon, tient davantage de ce que Véronique Vienne appelle un « auteur », mais que personnellement j’appellerais plutôt un artiste ; il s’est fait un nom sur le marché. Devenu un presque-Philippe Starck du graphisme, c’est-à-dire un Vincent Perrottet ou un M/M, c’est une star qu’on vient chercher pour sa touche. Les marques qui collaborent avec lui sont dans une optique de co-branding ou de partenariat ; rarement de design.

Sur le marché de la production d’images se trouvent aussi d’autres « graphistes », parfois appelés de façon un peu désuète « infographistes ». Leur métier tient plus de l’exécution que de la création : dotés d’une compétence technique, logicielle, que leur client n’a pas, ils sont souvent intégrés aux services informatiques ou de communication de l’entreprise. Tout les distingue du graphiste star, et pourtant : leurs métiers portent le même nom.

Enfin, il y a les Directeurs Artistiques. On pourrait imaginer qu’ils s’engouffrent dans le vide entre les exécutants et les superstars, mais la réalité est plus complexe.

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Le dilemme du D.A.

On attribue la première direction artistique à Peter Behrens, en 1907 : en tant que « conseiller artistique », il réalise le logo d’AEG et supervise l’ensemble de la communication de la firme. Behrens fait partie du Werkbund, une association pour la promotion des arts appliqués.

De fait, la plupart des grands personnages qui ont marqué le design, notamment à travers des courants comme le Werkbund, Bauhaus, De Stijl, l’Art Nouveau / Jugenstil, avaient une double casquette artiste / designer. Lorsque Behrens met ses compétences au service de la firme, son travail d’artiste tient pour autant dans la qualité de son travail que celui de designer. Mais le premier s’efface au profit de la tâche pour laquelle il a été embauché : construire une identité de marque propre à AEG. Un vrai travail de branding, en somme.

Véronique Vienne le dit à sa manière : les designers français n’utiliseraient jamais, au grand jamais, un terme aussi vulgaire pour parler de ce qu’ils font. Le DA français a le cul entre deux chaises : il est ce qu’il y a de plus proche du designer, au sens anglo-saxon du terme. Mais s’il souhaite, plutôt que de s’ériger lui-même en marque, continuer de mettre ses compétences au service des marques, il se retrouvera rapidement en mal d’estime et de reconnaissance. On est loin de la glorieuse « problem-solving activity » défendue par Paul Rand dans The Politics of Design.

Voici, grossièrement, le tableau : les graphistes-stars sont en fait des artistes ; les graphistes non-stars, des exécutants ; et les graphistes entre les deux ne gagnent la reconnaissance du public, et les pépettes qui vont avec, que lorsqu’ils accèdent enfin au statut de graphiste-star. J’ai beau chercher, je ne trouve pas de Peter Behrens français et actuel.

Certes, en ce moment, le graphisme en France bouge. La pétition Partager le regard en est la preuve. Mais, écrite par Vincent Perrottet et mise en image par les Graphiquants, elle fait la part belle au graphiste-artiste, et ce faisant, laisse bien peu de place au graphiste-designer. C’est dommage, car les enjeux de l’expérience utilisateur et du branding sont désormais connus. Les besoins des entreprises croissent. Faire connaître et reconnaître les métiers du graphisme est un enjeu pour tout le monde sur le marché. Alors, pourquoi laisser la moitié des passagers sur le bord de la route ?

 

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Voilà, j’espère que cette lecture et cette réflexion vous aura intéressé, j’invite chaque graphiste, designer, webdesigner, etc. à rester attentif à l’état du métier, à ses camarades, collègues et concurrents pour bien comprendre les enjeux de ce très beau métier qu’est le notre. En tous les cas, je remercie également Oriane Juster pour sa prise de parole, il n’y a qu’en avançant à visage découvert et en « plongeant dans le grand bain » que les choses avancent et avanceront.




64 commentaires

  1. Encore un article au top, mais qui fiche un peu les boules, tout comme la réalité du métier.

    Ma dernière « brouille » remonte à il y a une semaine, quand un -pourtant ami- developpeur, m’a froidement assuré que les designers (dont je ne me réclame pas, je suis exé) « ne sont pas si importants que ça » dans la mesure ou « tout le monde peut faire du design soi-même, en y passant juste plus de temps que les pros (sic !)  »

    Pour lui, l’essentiel c’est le texte. Le designer n’est là que pour ajouter un ou deux éléments chouettes mais facultatifs « là où le dev peu très bien tout faire sur Notepad » (re-sic). Je précise qu’il ne s’agit pas d’un clampin moyen, ni d’un stagiaire informatique de première année qui se la joue un peu, mais bel et bien d’un dev/archi/codeur freelance, qui bosse sur des projets à 10K€ voir +, donc quelqu’un qui a vu un peu de métier quand même.

    Pantois je suis resté, à l’écouter en prenant chaque argument comme une enclume sur la caboche, persuadé qu’il avait tort, mais dans la quasi-impossibilité de rétorquer quelque chose de vraiment concret…

    Et le plus triste (on en a eu la preuve la semaine dernière avec cet article : http://www.telerama.fr/scenes/graphistes-en-colere-pourquoi-ils-ne-veulent-plus-fermer-leur-gueule,99666.php#xtor=EPR-126-newsletter_tra-20130702) c’est que cet avis est plutôt général…

    Merci pour cet article en tout cas, c’est bon d’avoir un avis de « l’extérieur ».

    P.S. : Vivement le prochain « The Walking Web », que je puisse me réconcilier avec mon pote !

  2. Geoffrey, tu m’énerves… Ton article a l’air passionnant et entre trajets, mômes et boulot, je sais que je n’aurais encore pas le temps de le lire avant une éternité. Pourtant, ça me démange… 😉

  3. Bonjour,

    D’abord bravo, et merci pour la référence au billet de Véronique Vienne.

    Depuis que je travaille en freelance, j’ai commencé à élaborer une typologie de ma clientèle. Et j’ai constaté que l’ignorance des fondamentaux de la lecture graphique n’est pas forcément un problème. Où plutôt disons que c’en est un dans la mesure où le designer/graphiste (il faudrait parvenir à une batterie de définitions des métiers plus stricte) ne jouit pas de l’autorité nécessaire pour faire valoir cette connaissance auprès du client. Je pense qu’on irait plus vite et mieux avec un client qui appréhende l’étendue de son ignorance, plutôt qu’avec un autre qui pense que notre domaine d’application n’est que  du dessin/du rendu de mon idée de logo/du code auquel je ne comprend rien, de toute façon (rayer les mentions inutiles).
    Mais comment faire comprendre au client les tenants et aboutissants du métier ? J’applique quelques méthodes, au nez, souvent. Prendre le temps d’expliquer la théorie des couleurs, ses implications sur les supports web et print, en allant carrément parler de longueurs d’ondes, ça marche assez bien. Si mon interlocuteur pense qu’on a fait le tour de la question, insister sur la méthode de création, et soulever les problèmes : non, je ne ferai pas de rendu final tant que les roughs ne seront pas validés, il faut d’abord une forme, avant d’appliquer un dégradé. Oui, je veux que tu t’impliques en déterminant les valeurs fondamentales de ta marque. Enfin, si j’ai la chance de connaître un brin le métier de mon client, faire dans l’analogie : tu as besoin d’un plastique précis pour ton emballage alimentaire, il te faut aussi une typo web-safe propre et complète pour la version grecque ou tchèque de ton site.
    Ça ne marche pas toujours. J’en suis à développer, sur mon temps libre, quelques sites et logos foireux, qui illustrent bien les problèmes que je rencontre. Pour pouvoir les montrer à mes futurs clients (en espérant qu’ils ne trouvent pas ça génial, hum…)
    Nous vivons dans une société où la somme de connaissance est gigantesque, l’information constante, les nouveautés pléthoriques. C’est déjà très chronophage pour nous de rester à jour dans les innovations de notre propre métier. Je pense qu’il serait souhaitable de donner des éléments de bases d’une éducation graphique, mais cela ne nous sera profitable que dans la mesure où cela nous confèrera l’autorité nécessaire à une bonne pratique du métier, la confiance de nos clients, en somme.

  4. @panjidrama: Yes. Je comprends très bien la démarche qui consiste à faire une démonstration d’expertise : je la fais aussi. D’ailleurs, je suis convaincue que les clients qui ont accepté de payer un designer ont déjà fait un bon bout du chemin. Après, il faut aussi être réaliste : quand on travaille à son compte, on fait en permanence un arbitrage entre le temps passé à réaliser une prestation et son tarif. Le temps consacré à « éduquer » un client, idéalement, devrait être compris dans le tarif des prestations, même s’il n’est pas forcément suivi d’un retour sur investissement. Ça n’empêche pas qu’au final, c’est un travail de fourmi, qui pourrait être vachement simplifié, allégé, si on avait une meilleure culture collective du design.

  5. Vaste sujet qui soulève à mon avis plusieurs questions.
    • la dénomination de notre métier et de ses différentes facettes ou sous-catégories : infographiste, graphiste, maquettiste, PAOiste (oui oui), designer…
    • de mauvaises mauvaises ou troubles dénomination pourrait peut être aussi venir les soucis rencontrés avec certains clients qui viennent chercher quelqu’un de créatif alors qu’ils ne voulaient qu’un éxecutant
    • les soucis que j’ai rencontré viennent aussi d’une méconnaissance du métier. Personne n’irait voir son dentiste en lui disant «il faut passer la fraise de 4 sur la dent du fond à droite, puis reboucher le trou avec du ciment rose». Le dentiste on lui expose son problème et on le laisse trouver la solution.
    • sur la culture de l’image, c’est sûr que c’est le désert. N’en parlons pas pour des adultes qui souhaiteraient l’acquérir au cours de leur formation professionnel, c’est carrément le vide intersidéral.
    • sur l’opposition designer/ingénieur, à mon avis, ça montre encore une fois la méconnaissance du métier de designer. Car pour avoir une formation d’ingénieur et une pratique du design graphique, je sais à quel point ces métiers sont proches : analyser, être créatif pour résoudre des problèmes, produire, fabriquer.
    Et merci pour cette idée de tribune !

  6. Graphiste exécutant en freelance, je me trouve souvent confronté à la confusion des termes qui règne dans ce milieu. Quand un prospect me contacte spontanément, il est finalement assez rare que je sois en mesure de répondre à ses attentes : il a besoin d’un DA, pas d’un exé (ou le plus souvent d’un webdesigner, mais c’est une autre histoire).

    Difficile de se vendre quand son métier n’a pas de nom… « graphiste exécutant » décrit bien le job, mais est mal perçu (je suis un artisan, pas un outil !) ; « graphiste » est trop imprécis ; « designer graphique » sonne bien, mais n’est pas très à propos.

    Merci pour cet article qui a le mérite de débroussailler un peu le terrain 😉

  7. Bonnes définitions des différents termes du métier. L’infographiste n’étant pas le graphiste qui lui, travaille avec un ordinateur…
    Le plus difficile dans notre métier est l’éducation de nos clients, surtout lorsque nous n’avons pas la renommée des graphistes star. Rares sont les clients qui se laissent réellement guider, loin des codes fermés de leur secteur d’activité.

  8. @ojpoint: La question qui me noue le cerveau, c’est comment diffuser la culture de l’image (ou de l’objet, d’ailleurs). Et là, je ne sais pas. Je verrais bien des initiatives comme celles du blogde Geoffrey, finalement, qui vulgariserait la discipline, comme ça se fait beaucoup en ce moment dans les sciences dites « dures » (avec succès, il semble). J’ai un peu cherché, mais je ne trouve pas de porte d’entrée du design graphique sur le web, pour le commun des mortels.

    Il y a aussi des initiatives chouettes comme le blog Actulogo qui, dans sa rédaction, ouvre un peu les problématiques du design au grand public. Mais dans le domaine francophone, je ne vois rien qui se distingue comme on peut trouver en science, genre les Strange Stuff and Funky Things (ssaft.com) ou ce groupe de chercheurs en physique fondamentale dont le nom m’échappe mais dont Geoffrey a parlé récemment…

    J’ai commencé à retravailler mon port-folio dans ce sens : intégrer des éléments de pédagogie à destination du prospect. (Mais à trop expliquer j’ai aussi parfois des réponses du type : « Ah bah je peux le faire moi-même, alors ». Bon, de toute façon il y a un niveau de mauvaise foi contre lequel on ne peut plus lutter 🙂

    Rrah, je parle et je réfléchis en même temps. Bon, je reviendrai.

  9. La culture de l’image, c’est tout à fait ça. On est nombreux à penser que se pays n’en a pas ou peu.
    Voici juste mon expérience personnelle. La Prof de mon fils nous a carrément balancé qu’il avait trop d’imagination, oui vous avez bien lu, qu’il fallait qu’il revienne sur terre. Alors c’est pas une prof au lycée ni au collège qui lui a dit ça, non en classe de 3ème année de maternelle. Nous venions de déménager, il avait perdu ses copains et s’était réfugié dans le dessin, sa passion. Il dessinait tout le temps des dragons, des monstres…
    Quand j’ai appris ça, j’étais furieux, comment peut-on dire à un enfant de 5 ans qu’il a trop d’imagination. Son imagination lui permet d’avoir un beau coup de crayon pour son âge. Cela montre qu’à l’école, il y a un moule et qu’il faut rentrer dedans, pas de place pour les autres. Il veut faire ses jeux vidéo et il a déjà des idées, j’espère qu’il y arrivera même s’il doit partir à l’étranger, je lui souhaite d’avoir la chance que je n’ai pas eu. Un peu HS peut-être et 3615 Mylife, j’en suis désolé.

  10. Un des principaux problèmes de la pratique du design graphique et de se référer à des noms, des formes sans jamais invoquer le contexte dans lequel ils existent. Le graphisme est une pratique de la médiation, et ce, sur plusieurs niveaux : médiation entre un client (industrie, institution, entrepreneur) et le public, médiation entre un contenu et sa réception, médiation entre une information et le sensible. Il y a une fascination de l’objet, de la personne qui voile un regard plus panoramique.
    Même dans le milieu du design graphique, nous avons un système de représentation à mon avis désuet : le designer graphique est celui qui se confronte essentiellement au support physique (papier, impression, architecture), il suffit de regarder les programmations successives du festival de Chaumont. Une place quasi inexistante pour les nouveaux media, la video… Alors même que la notion d’auteur, dont le festival se fait le porte-étendard, provient du champ de l’image animée (le cinéma, la Nouvelle Vague). Le design graphique exposé reste statique et quasi mono-media.
    Il serait par ailleurs intéressant de déconstruire la notion de graphisme d’auteur. Apparue quand des plasticiens des années 90 (Pierre Huyghe, Dominique Gonzalez Foerster, Philippe Parreno en tête) appréhendaient la matière cinématographique pour la déplacer dans le champ des arts plastiques et qu’ils collaboraient avec M/M, qui sont justement la figure emblématique du graphisme d’auteur.
    Sans renier les fondements historiques essentiels de la discipline, pourquoi ne nous posons pas la question de ses fondamentaux et de ses contextes d’exercice. Transmettre une information, un contenu, en faisant appel à certaines images, certains signes, certains codes, à destination d'(un) usager(s) dans un environnement social, culturel, historique, marchand déterminé.
    Entre l’impératif d’énonciation d’un message lisible tout de suite par tout le monde (est ce que ça existe et qu’est ce ça veut dire ?) et l’enjeu de faire appel à l’intelligence de l’usager par images et signes elliptiques lui laissant la place de son interprétation, le design graphique est coincé entre efficacité et poésie. C’est de cette position intermittente qu’il tire son essence. Si une critique naissante du design graphique est pertinente, elle se réfère néanmoins plus au champ des arts qu’à celui du design, entrainant le graphisme plus du côté des arts graphiques que de celui du design graphique.
    Je pense qu’il est temps pour le graphisme de s’affranchir de certains mimétismes, à l’égard de l’art comme à l’égard de l’ingénierie, d’en faire la synthèse pour construire les fondements de sa définition. Notre époque en crise, où les définitions et les représentations préexistantes ne correspondent plus à la situation contemporaine, a tout à gagner de cette pratique hybride qu’est celle du graphisme.

    J’ai été graphiste indépendant pendant une dizaine d’années. Je vais reprendre mes études pour enrichir mes expériences et mener un projet de recherche qu’un travail d’indépendant ne me permet pas de réaliser (cf les 7 ans de Sagmeister : http://www.ted.com/talks/stefan_sagmeister_the_power_of_time_off.html).

  11. Pas mal de points à aborder, je veux juste discuter un peu de la notoriété.

    Le graphiste / Da dont on parle dans cet article relate plus de l’illustration que de la direction artistique Web / Video&Motion / Photo / Mode / Musique etc…

    Dans un cas comme dans les autres, il existe évidemment des gens « reconnus ».
    Quid de la reconnaissance dans le métier ? Le talent ou le gros réseau ? On pourrait en parler longuement.

    Je me permets de généraliser mais le créatif « Français » est caractériel et narcissique – surtout s’il a l’impression d’avoir réussi – et je dis ça sous couvert d’avoir sillonné l’Europe et travaillé dans pas mal de pays.
    Lorsqu’il fait face à une personne intéressée, il l’ignore. Par contre, le « succès » est – trop souvent -dénigré. Nous avons chez nous moins d’éthique créative que partout ailleurs.

    Du coup – comment faire front quand le ver est dans le fruit ?

    Ce cher pays possède un grand vivier de talents créatifs. Dans tous les domaines. Au passé comme au présent. Je ne pense pas que nous ayons les yeux moins éduqués ou aiguisés que d’autres.

    Si on apprenait déjà à se serrer les coudes, à partager nos connaissances, à tirer nos concitoyens vers le haut et abandonner momentanément notre nombrilisme latent, ce serait déjà une bonne chose.

  12. Très bel article, et très beau « résumé ».

    j’ajouterai qu’il faut arrêter l’amalgame des « gens de l’image » et des graphistes.
    Je m’explique, nombreuses sont les fois on j’entends quelqu’un me dire « je suis graphiste », alors qu’ils sont (à la base) illustrateurs, peintres, ou photographes.
    Loin de moi l’idée que c’est incompatible, au contraire, je pense que ces pratiques se nourrissent les unes des autres.
    Mais par contre, je pense que l’un n’implique pas les autres.
    C’est faux de penser (et très français) qu’un mec (ou meuf, osef, pour simplifier) qui est capable de faire une belle illu, ou une belle photo, sera à même de bien gérer une typo, un titrage, un texte, ou de simplement composer une affiche, couverture, ou quoi que ce soit d’autre.

    Voilà, c’est pas un gros coup de gueule mais une précision ^^

  13. Rien de neuf sous le soleil hélas… On en parle chaque jour dans notre école. Le graphisme des écoles françaises est un graphisme utopique qui n’existe que dans les écoles et les festivals comme Chaumont. Je reviens d’un Erasmus à Bâle, là bas, le design graphique répond à des besoins économiques et à une vraie demande. La culture graphique y est également bien plus élevée qu’en France et notre profession n’est pas remise en cause sans cesse.

    Le graphiste-auteur doit se réfugier dans le monde de l’art pour s’épanouir et la commande devient alimentaire. Le graphiste devient donc un espèce hybride entre artiste et designer, qui ne trouve ni sa place sur le marché de l’art qui a un modèle économique bien précis, ni sur le marché du design graphique qui est saturé par les agences de comm et de pubs.

  14. Moui, les écoles de graphisme en France sont pas jojo.
    Peut-être aller sur la côte Ouest des US, bon ok c’est plus cher, mais j’imagine que le niveau est pas le même…

  15. Pour moi le problème se situe au niveau du client, qui prend souvent le graphiste ou l’agence de com pour une joyeuse bande de branleurs qui vont se gaver sur son dos. Ils se complaisent dans cette l’image clichée de l’agence de com des années 80. (ce sont les décideurs aujourd’hui)

    Dès lors les clients s’enferment dans ce dénigrement et ce mépris, et vont dire au DA comment il faut faire les choses. C’est presque si il le ferait pas lui-même si il avait le temps, hein.

    Un résumé parfait : http://www.stoufetjeanouf.net/archives/2010/05/11/17866465.html

    Cette ambiance générale sclérosée, nous pousse à nous remettre en question ainsi que la définition même de notre profession.

  16. @Ni-no: ça dépends de quel design il parle. je ne vois pas en quoi un développeur (qui doit écrire des phrase bizare et sans fautes) peut trancher sur l’expertise d’un designer graphique (qui doit barbouiller de l’espace correctement). C’est peut être un ami mais… son argument est stéril : il n’a pas besoin de boulanger non plus, il n’a qu’à cuire son pain dans le four, après tout c’est quoi, un peu de farine et d’eau.

  17. @alexandre:
    Le graphiste-auteur doit se réfugier dans le monde de l’art pour s’épanouir et la commande devient alimentaire. Le graphiste devient donc une espèce hybride entre artiste et designer, qui ne trouve ni sa place sur le marché de l’art qui a un modèle économique bien précis, ni sur le marché du design graphique qui est saturé par les agences de comm et de pubs.

    Bien résumé, personnellement c’est le ressenti que j’ai. J’ajouterai que même en agence le problème n’est pas la structure mais bien la clientèle.

  18. Très bon article et un constat hélas partagé depuis bien longtemps.

    Je suis à la base Designer produits et j’ai effectué à mes débuts un stage chez Jean-Marie Massaud (un ex du Tim-Thom de Starck, qui a bcp travaillé dans le meuble également). Il est vrai que quand je cherchais un emploi dans le Design à ma sortie d’écoles, l’ANPE me cataloguait uniquement dans Designer de mobilier ou d’automobile. Et il en est de même aujourd’hui pour le graphisme.

    Il est vrai également qu’une poignée de graphistes peuvent être considérés comme des Artistes, tandis que d’autres seront considérés comme des concepteurs d’outils de Communication (il fut une époque où chacun avait une place précise dans une entreprise, aujourd’hui on demande l’homme orchestre, caméléon, capable de tout « maîtriser », pour un salaire rarement à la hauteur des exigences, mais la loi de l’offre et de la demande, en est la principale cause).

    Le fait est que nous travaillons tous dans le domaine plus ou moins proche de la Communication et que nos métiers, justement, communiquent très peu auprès des écoles/médias et enseignes professionnelles. Et que dire des sites de crowdsourcing qui enfonce le couteau dans la plaie, en voulant niveler les tarifs et la qualité du travail vers le bas, parce qu’ils savent que beaucoup ont faim et ont besoin de payer leurs loyer et de quoi survivre (je parle pour les freelances bien entendu). Merci pour ce blog très intéressant.

  19. @xavier:
    D’accord avec Xavier… En ai déjà parler sur d’autres postes sur ce blog, sous d’autres pseudos.Malheureusement, il ne faut pas tomber dans ce piège, et je pense, qu’il ne s’agit pas de devenir malheureux, à cause de l’égo et de l’écart très dangereux, qui se trouve entre le monde pro et celui de l’enseignement.
    C’est comme dit Xavier Niel, le monde de l’éducation Nationale, ne fonctionne, que pour lui et rien d’autre, même si il reste très intéressant sur ce point là aussi….

  20. L’article est intéressant. Il est vrai qu’il faut arrêter de faire toujours l’amalgame entre le Design et les meubles ou les chaises. Le design touche beaucoup de domaines et comme l’a dit Oriane Juster : Designer, c’est concevoir et créer quelque chose, un objet, une image, ou un lieu.

  21. Bon, ça y est, j’ai tout lu…

    D’abord, merci pour ce texte juste et argumenté. Le constat fait un peu peur. Cette question de l’éducation (ou plutôt la non-éducation) à l’image est récurrente en effet. Comment faire pénétrer un champ disciplinaire dans les programmes de l’éducation nationale quand l’objectif n’est pas l’acquisition de compétence professionnalisantes mais bien l’apprentissage d’un regard critique ? C’est pas vraiment tendance en ce moment, d’apprendre aux jeunes à penser, non ? On va à l’école pour apprendre un métier pas pour apprendre à développer son libre-arbitre ou son esprit critique. En fait, on touche quand même à une question éminemment politique, finalement.

    Dans le désordre et sans transition, l’autre question que fait émerger ce texte dans mon cerveau de « graphiste » (maintenant, je doute quand j’utilise ce mot… ), c’est la nuance entre artiste et créatif. Instinctivement, j’aurais tendance à dire que l’artiste produit une œuvre sans autre objectif que s’exprimer (même s’il peut en atteindre d’autres au passage, ceux-ci ne sont pas nécessaires à faire une œuvre d’art) alors que le créatif est « au service de… » Il ordonne ses idées dans un but précis : permettre de s’asseoir, faire passer un message, surprendre, etc. et même vendre aussi. Je ne sais pas si je suis très claire, mais pour moi Starck n’est pas un artiste par exemple… Plutôt qu’une œuvre, lorsqu’il dessine une chaise, il dessine un objet qui comporte une fonction précise. De même, lorsque je crée une affiche, j’ai comme objectif de produire un support qui fasse passer le mieux possible un message défini.

    N’étant pas aussi douée qu’Oriane et Geoffrey pour produire des mots sur la question, je m’arrête là. J’espère que ce type de textes feront leurs chemins et continuerons à provoquer des débats. Encore merci.

  22. @Olympe:
    Oui
    On va à l’école, pour apprendre un métier et travailler avec les autres…
    Les temps ont changés, le regard critique, beaucoup de jeunes l’ont grâce au web, ça c’est top!
    Aussi, si tu pense qu’une école, est faite, plus pour les profs que pour toi, quittes là immédiatement, encore faut il l’expliquer à sa famille, (pas facile)!
    Un école est faites, pour y rencontrer des élèves extraordinaires, et ça il y en a*.
    Car les métiers de la création graphique, sont les plus durs au monde.

    Quand au regard critique de toi même sur ton propre travail, c’est tout de même un très bon moyen de pouvoir t’en sortir dans la roue perpétuelle de la création.

    Je t’invite à lire ce livre « Tu n’utilisera pas le comic sans »

    Pour les affiches, regarde Widmer, Miehe, les polonais, les japonais, et autre….

    http://www.amazon.fr/s/ref=nb_sb_noss?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85Z%C3%95%C3%91&url=search-alias%3Daps&field-keywords=Tu%20n'utilisera%20pas%20le%20comic%20sans

    Et surtout dessine, sans jamais critiquer les autres, mais que toi même!

    http://www.flickr.com/photos/teohyc/9031292734/in/photolist-eL4JHh-eL4JFG-eKSjv2-eKSjHp-eKSjz2-eKSjDc-eL4JKf-dCDi3a-dFdYXn-dFjqh3-dFepoe-dFjQTm-dFjX4w-dFdYV4-dQpwF1-dV4UYo-9VGiAa-9tK7vb-coEBEq-9fQQsA-cLqR6J-eG4ASW-cyyAg3-f6RRp7-eEdoxB-f3ekwo-f2ZpZ2-f3f7nw-cF7Ahw-e39qLU-f3TCnr-8T3uJ5-dQJn7J-dxwSh3-9sW1W9-9MSzUP-e57FL2-9ouwDK-aag7b7-7UpoyN-cGiPiG-b1UbiR-8ndhsf-8ef2NZ-8ehVJi-9YsBzo-aa8VwU-9a3QDT-94HYJY-8CdRAC-ayRgDD/

    ______________

    Soo long…

  23. @Olympe: Bonjour Olympe,

    Merci d’avoir partagé ta réflexion. Je suis d’accord avec tout ce que tu dis. En revanche, je pense que l’esprit critique est encore de mise à l’école, heureusement ! Il y a une loi de refondation de l’école qui vient d’être votée au Sénat. Elle comporte un volet « Education Artistique et Culturelle » assez important — ou en tout cas, qui vise à donner plus d’importance à ces enseignements que l’école actuelle ne le fait. Actuellement, ce projet me semble favoriser l’éducation au spectacle vivant (danse, musique, théâtre, etc.), et moins aux arts visuels. Mais les choses bougent !

  24. « Car les métiers de la création graphique, sont les plus durs au monde. »

    Faut peut être pas s’emballer non plus hein…

    Il y a certainement des efforts à faire du côté de vos interlocuteurs, mais ya aussi du boulot de « votre » côté. Une certaine part des designers/graphistes/* ne savent pas (problème de formation certainement) comprendre les attentes de leurs clients, et s’égarent entre travail graphique et démarche artistique.

    Le problème est clairement le flou entre ces deux métiers, ces deux mondes. Et autant je suis d’accord pour dire qu’il y a un manque d’éducation de l’opinion publique sur cet aspect, autant j’ai l’impression que ce flou est entretenu par vous même à vouloir porter les deux casquettes.

    C’est mon avis de jeune ingénieur web/mobile.

  25. @Bof:

    Euh excuse, j’ai été un peux emballé…

    L’innovation, c’est une situation qu’on choisit parce qu’on a une passion brûlante pour quelque chose. Et je suis trop passioné, comme dit Steeve.

    Tout à fait d’accord, sur le manque d’effort de certains profs interlocuteurs, un bon prof ne te brime pas, il encourage ta curiosité, si toi de ton côté, tu suis ce qui se fait en web ,mobile, c’est tout bon. En tout cas, have a great job et éclate toi!

    Bref, comme qui Steeve « Ayez le courage de suivre votre cœur et votre intuition. L’un et l’autre savent ce que vous voulez réellement devenir. Le reste est secondaire. »

    Soo long….

  26. L’ENSAD délivre donc un diplôme, de niveau master, de concepteur créateur
    avec une spécification du secteur. Le cinéma d’animation est l’un des secteurs
    qui font l’objet d’un enseignement de l’ENSAD, après une première année
    commune à tous les étudiants. Cette section rassemble 60 étudiants sur les
    quatre années restantes.
    Dans les objectifs pédagogiques de l’école, l’accent est fortement mis sur la
    créativité et l’innovation. Il est donc parfaitement clair que sa vocation n’est pas
    de former des techniciens pour l’industrie de l’animation, pas plus que
    l’industrie de l’animation ne constitue pour elle un horizon privilégié. Il y aurait
    donc quelque injustice à lui reprocher son éloignement de ses enjeux et
    préoccupations.
    Toutefois, l’enseignement dispensé n’ignore pas l’apprentissage technique et
    ses évolutions, et n’est pas absolument indifférent aux contraintes de la
    commande. Symétriquement, les studios et sociétés de production, si contraints
    qu’ils soient par les nécessités techniques et les impératifs de productivité, ont
    conscience que les talents graphiques, narratifs, de mise en scène leur sont
    également indispensables s’ils se soucient le moins du monde de conférer une
    identité à leurs productions.

    Soo long…

  27. @aurélie: votre commentaire

    Pas de problème, fait passer…
    Tu te pose des questions, quand tu vois la difficulté du concours de l’ensad, bref, faut que tu ai vraiment une force de titan, une fois à l’intérieure.
    Cf Grève des etudiants ultèrieurement.
    Soo Long…

  28. Super, je viens de voire le nouveau site responsive de l’ensad, vu ce matin…
    Cela change, et donne un sacré coup de rafraîchissement, en mettant les étudiants en avant, bref super!

  29. Merci pour cet article. Ce qui est intéressant avec le graphisme, c’est qu’il permet de travailler en toute indépendance sans forcément appartenir à une structure en entreprise. Les futurs étudiants ont tout intérêt à s’y pencher en sachant que rien ne vaut le fait de se faire soi-même au niveau professionnel.

  30. Plus besoin de star en graphisme car la star, c’est le web maintenant!
    Mefiez vs des stars qui ne savent pas dessiner! Bcp de stars parlent trop.
    Même si le pouvoir est tjrs dans les mains de celui qui parle.
    Ne vs faites pas avoir car vous devez en vivre, en sortant de l’ecole!

  31. Autre pavé, mais vous devez connaitre!
    http://animatorium.xooit.fr/t24-Quelques-pages-sur-les-etudes-dans-l-animation.htm

    Lire le Post de FilOo.., suis d’accord avec lui…

    Pour ce qui est des écoles publique un constat assez alarmants. La plupart des filières rares (Anim, Illu) et beaucoup de grande écoles recrute pas mal d’élèves venant de Manaa (totalement injuste soit dit en passant mais passons….).
    Donc essayer d’avoir un minimum de 13 de moyennes si vous les visez (le niveaux en dessins passe après les notes). C’est ce qui explique selon moi l’énorme différence de niveaux entre le public et le privée ( qui met une raclée monumentale aux écoles publique ), le public regarde en priorité les grosses moyennes (Estienne), le privée en priorité le dessins (Gobz). Et c’est bien malheureux !

    Voilà, pour dire l’importance du dessin…
    http://www.lamaindesmaitres.com/

    Soo long !

  32. @Ni-no:

    Voici un extrait du post de Parisinev sur

    http://www.telerama.fr/scenes/graphistes-en-colere-pourquoi-ils-ne-veulent-plus-fermer-leur-gueule,99666.php#xtor=EPR-126-newsletter_tra-20130702

    Je cite

    «  »Enseigner le graphisme pour rentrer dans cette profession tient de la schysophrénie :

    « Madame, on sera payé combien quand on sortira de l’école?…. »

    -euh, mmh…. Trouvez déja un emploi…..

    « Mais on m’a dit qu’il y avait du travail dans cette profession?… ».

    -Bon passons à l’exercice suivant

    « Mais madame… »………………………………………..????…..!!!!!..??….SOS.??????? «  »

    Moralité et encore pour votre bien, n’ayez pas les boules en sortant de l’école après six ans d’études!

    Soo Long…

  33. @travail à domicile:

    Jean Louis Frechin, a parfaitement raison.
    Dans les entreprises SSii, il s’est développé des service de R&D, dans les quels des designers, ont travaillé sur les projets pr leurs entreprises dans des services IT…

    Ensuite, du côté non entreprise, il s’est développé ce qu’il appelle des genious, qui se sont greffés sur les médias sociaux, afin de faire du buzz, et autres initiatives.

    Tout cela pour dire, qu’il y a deux mondes, et le précédant était bien là avant l’autre…

    Jean Louis Frechin, est donc parfaitement dans le coup!

    La seule différence, c’est que c’est top utile les médias sociaux, on se greffe sur le compte twitter d’un genious, et on est sûr, que cela sert à faire de la veille!

  34. C’est top cynique. Travail à domicile.
    « Merci pour cet article. Ce qui est intéressant avec le graphisme, c’est qu’il permet de travailler en toute indépendance sans forcément appartenir à une structure en entreprise. Les futurs étudiants ont tout intérêt à s’y pencher en sachant que rien ne vaut le fait de se faire soi-même au niveau professionnel.  »

    Quand on vois cela, faut mieux se tirer de l’école en question.

    Soo long!!

  35. Je trouve souvent pertinent les articles et sujets de Geoffrey, mais la je dois admettre que je suis « dubitatif » sur l’intérêt et la manière dont les gens extérieurs a nos « métiers » nous perçoivent.

    Pour ne pas trop m’étaler je vais prendre un exemple simple et quelque peu brutal :
    – Le client veux une salle de bain
    – On appelle le carreleur, le plombier, l’électricien, le peintre ?
    – je m’en fous, je veux une sale de bain.

    Je rejoint complètement Kaes, je me considère comme un Artisan, et certainement pas comme un Artiste, (sauf si j’étais illustrateur).

    Si la question est, est-ce le bordel dans l’intitulé de nos métiers , oui,
    doit on se masturber le nombril la dessus, de mon point de vue non, l’essentiel pour moi, étant de « s’éclater »sur les projets.

    Pour avoir de la reconnaissance « populaire », fallait faire acteur 🙂

  36. coucou, je suis celui dont les parents ont dit : tu seras ingénieur. Et je l’ai fait 🙂
    J’entends le coup de gueule de Oriane : designer francais = designer de mobilier.
    Je suis personnellement assez intéressé par le design (produit 😉 oui je suis concepteur mécanique) et je trouve aujourd’hui que trop souvent le web nous parler de : design = graphisme
    Effectivement, je suis d’accord qu’il y a toujours une etape de representation graphique (de même pour nous ingénieurs) mais il y a autant de design que de disciplines.
    Graphistes, n’enfermez pas le design dans votre discipline :*

  37. Voici la première phrase que vous pouvez trouver sur la page d’accueil de Wikipedia: “Bienvenue sur Wikipédia Le projet d’encyclopédie libre que vous pouvez améliorer”… si la définition des métiers du design en France n’est pas assez clair je propose que les personnes qui ont du temps la modifie. Ça fera déjà un problème de réglé \o/

  38. L’article est assez intéressant mais je ne suis pas sûr de comprendre le problème avec le fait d’éduquer un client. Pourquoi devrait-on demander à un non- professionnel de l’image d’avoir des connaissances dans le domaine? Mon mécanicien ne me demande pas de connaître la mécanique-auto ou mon médecin de m’y connaitre en médecine.
    Je suis un designer expatrié. Je travaille actuellement en agence mais je rencontre très régulierement des indépendants. Nous éduquons tous nos clients. La raison est qu’ils n’ont pas connaissance des codes du design et de l’image, quelque soit leurs origines culturelles, le domaine professionnel dans lequel ils se situent ou le pays dans lequel ils sont: Chine, USA, EU, etc.
    Dans les pays Anglo-Saxons les agences de design ainsi que les designers indépendants prennent beaucoup de plaisir à rencontrer et éduquer leurs clients. Ils se remettent aussi beaucoup en question et cherchent sans cesse à mieux comprendre leurs clients pour proposer un service adapté. Le but étant de gagner la confiance du client et ainsi d’obtenir une plus grande libertée de création et une meilleure flexibilitée dans les relations.
    N’y aurait-il pas là un indice sur la façon d’améliorer la situation des métiers de l’industrie graphique en France? Je crois que la solution est entre les mains des designers et non celles des clients, de l’état ou des enseignants.


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