C’était une première pour moi 🙂 Une première présentation, publique, de ma thèse en design graphique, que je démarre avec pour mission d’aller au cœur de ce que mon métier peut signifier, et surtout de ce qu’il peut faire. Vous le savez, depuis longtemps, je suis animé par la question de l’utilité et de l’engagement du design graphique. Pas un engagement décoratif ou symbolique, un engagement réel, tangible, dans le monde tel qu’il est, parfois dur, violent, et complexe. Alors, en 2025, c’est dans cette direction que j’ai choisi de consacrer les prochaines années de ma vie de designer et de chercheur : comprendre comment le design graphique peut devenir un outil de protection et de résistance, en particulier dans les contextes extrêmes comme celui des territoires en guerre.

En juin 2025, j’ai eu la chance de présenter ma toute première conférence de thèse lors du colloque international « Cultures visuelles sous surveillance » à la Sorbonne.
Graphisme : une guerre de perception(s)
Dans cette présentation, je développe une analyse critique des tactiques de camouflage graphique face à la surveillance algorithmique exercée par les drones, de plus en plus utilisés dans les théâtres d’opérations militaires. J’y interroge la manière dont des formes, des motifs, des systèmes visuels peuvent perturber ou déjouer la reconnaissance automatisée, et comment ces dispositifs peuvent être utilisés pour protéger des vies, civiles comme militaires.

Vous vous en douterez, ce n’est pas un simple sujet de recherche pour moi, c’est une mission. Dans ma quête de faire que le design graphique soit utile, juste engagé, je consacre mon cerveau et mes années à venir à étudier la manière dont il peut contribuer à sauver des vies, à protéger des corps, à résister à la surveillance, à détourner les technologies de guerre. Ainsi, je m’intéresse en particulier aux conflits où les drones civils détournés à des fins militaires deviennent des outils de mort, et où le camouflage graphique (souvent improvisé) devient un des rares remparts aux mécaniques de surveillance automatisée.
Bref, pour suivre mon travail de thèse c’est sur : https://geoffreydorne.com/these/
Merci aussi à celles et ceux qui m’encouragent, m’écoutent et me conseillent. Et si vous avez des idées, des contacts, des lectures ou des terrains à me recommander, je suis à l’écoute 🙂