Pour moi, IBM et design riment avec Paul Rand et intelligence de l’usage. Loin de connaître toute l’histoire de la marque depuis 1911, je suis toujours très heureux de constater qu’une entreprise aussi importante pose et arbore la question du design comme vecteur d’innovation. Aujourd’hui, c’est avec plaisir que je découvre le « IBM Design Language ».
L’interface utilisateur et la machine
Pour préparer le terrain au mieux IBM a mis en place le « Design Language », autrement dit, un vocabulaire commun pour le design. Ils ont fait des recherches pour pendant plus d’un an et demi et, en décembre dernier, ils ont publié un site web présentant les idées et progrès réalisés jusqu’ici. Ils partagent maintenant et délibérément ce langage afin que les gens à l’intérieur et à l’extérieur d’IBM puissent en savoir plus sur ce que IBM conçoit et pourquoi elle le fait.
Une belle idée qui me rappelle évidemment ce que fait Apple ou Google (avec le Material Design).
Pourquoi IBM a besoin d’un langage de conception ?
Vous le savez, les langues sont des systèmes vivants, elles évoluent avec le temps et sont sensibles au changement. Difficile donc de se caler sur un principe normatif ou rigide. Il faut donc composer avec une grammaire, une syntaxe afin de partir sur une vision éclairée du design. Un langage cohérent de la conception à travers ce design language d’IBM permet donc à leurs équipes produits d’élaborer des solutions spécifiques pour les besoins de leurs utilisateurs, tout en conservant un aspect familier dans leurs différents produits.
On peut donc considérer que ce langage est le reflet des valeurs de la marque mais aussi de l’ADN de IBM.
Chose plutôt maline et audacieuse, le langage de IBM a été inspiré par le patrimoine de la marque et de ses machines. Ainsi, dans la définition du style d’animation, les équipes de conception se sont penchées sur les archives vidéo des premiers produits de IBM. Ils sont allés en Allemagne pour regarder leurs anciennes bobines, leurs machines à écrire à bande magnétique, etc.
Une façon de replonger dans sa culture pour écrire la suite.
Le design en mouvement
Le processus de design selon IBM
IBM et ses utilisateurs
En résumé, je suis ravi de voir que IBM partage cela comme le fait l’équipe design du Gouvernement Britannique, comme le fait Google, comme le fait certaines entreprises parfois plus petites. Avoir une « vision du design » dans son entreprise c’est travailler intelligemment, c’est aussi oser. Oser prendre le risque de se tromper, d’ajuster, oser s’exprimer à tous et montrer vers là où l’on se dirige.
Bref, je me dis qu’à plus petit échelle cela est également réalisable au sein d’une entreprise, même d’un indépendant. En adaptant évidemment ce langage et cette façon de voir le design pour en faire la sienne, la raconter, se l’approprier autrement et surtout… la partager.
Pour en savoir plus, tout est sur le site de https://www.ibm.com/design