Depuis que j’ai commencé mes études de design, mon métier de designer, mes conférences, mes écrits, mes projets, je suis, comme tous mes camarades designers, à la recherche de LA réponse à LA question : « Qu’est-ce que le design ? ». 😉
C’est une question à laquelle j’ai toujours refusé de répondre en me justifiant sur le fait qu’il y a autant de définitions au mot design qu’il y a de designers. Au final c’était peut-être ça ma définition : qu’il n’y en avait pas. Évidemment, Internet regorge de définitions du mot design avec certaines qui me semblent absurdes comme celle de Wikipedia : « Le design, le stylisme ou la stylique est une activité de création souvent à vocation industrielle ou commerciale […] ». Alors que d’autres m’évoquent déjà plus de choses comme celle d’Alain Findeli qui ne dit pas ce que c’est mais qui dit à quoi ça sert : « Le design a pour fonction d’améliorer l’habitabilité du monde. ».
Même si je me suis toujours refusé de donner une définition généraliste du design, j’ai pour autant toujours réfléchis à ce que le design a comme impact sur le monde, sur les gens, sur la société… et sur moi-même. La véritable question serait donc : « Le design, pour toi, qu’est-ce que c’est ? ».
Vous le savez, cette drôle de discipline est bien plus que mon métier, c’est aussi ma passion, mon regard porté sur le monde, c’est ma manière d’évoquer des solutions devant les problèmes et c’est avant tout un ensemble modeste de compétences que je mets au service de ma vie, de mes projets et ceux des gens avec qui je travaille.
C’est donc la manière dont j’invoque le design qui vient m’imposer cette définition. En effet, je n’ai pas cherché une définition mais c’est le design et ce que j’en fait qui est venu se définir à moi. Cette définition sera donc toute personnelle.
« Le design, c’est l’outil de mes engagements. »
Une définition qui engage
J’en fait une définition de terrain, une définition de peu de moyens, une définition intime aussi puisque mes engagements guident ma vie et donc mon travail. C’est aussi une définition vivante puisque réduire le design à un outil, à la manière d’un artisan, c’est permettre de l’améliorer, de le faire grandir, de le réparer, d’évoluer vers plus de maîtrise, de savoir-faire, de précision et de créativité. Cet aspect évolutif se retrouve aussi dans mes engagements car, au fur et à mesure de ma vie, ces engagements se développent, se croisent, convergent à la manière des luttes de notre époque. Ils sont aussi un ensemble de responsabilités (qui vient de « répondre de ») qui viennent se refléter sur mon quotidien. S’engager c’est se lancer dans l’action, c’est faire les choses, c’est y aller.
Bref, j’ai mis 20 ans à savoir ce qu’est le design… pour moi. Je vais enfin pouvoir passer les 20 prochaines années à en faire 😉
Je suis également designer donc je ressens beaucoup de sympathie pour vous. Merci pour l’excellent article