Récemment, j’ai découvert un nouveau site Internet qui s’adresse aux musées, les grands comme les petits, j’ai nommé : Pictify !

Pictify essaye de se démarquer par plusieurs aspects :

  • il est conçu pour le contenu culturel et vise un public ayant des intérêts artistiques.
  • il a des fonctions semblables à celles du site Pinterest, (collections diverses, partage, etc.)
  • les artistes et les institutions culturelles peuvent afficher leurs œuvres en ligne, permettant ainsi à d’autres utilisateurs de la communauté de formuler des commentaires et de publier des photos semblables.
  • Les utilisateurs peuvent également suivre leurs profils / musées préférés, tout comme ils le feraient sur Facebook ou Twitter.

L’idée de Pictify est également de posséder une politique sur le droit d’auteur qui est plus claire et protectrice que celle de Pinterest. Son but est également de s’harmoniser dans une plus grande mesure avec les politiques que l’on trouve dans la communauté muséale.

Voici donc Pictify :

Le Musée d’Orsay constitue un bon exemple d’établissement muséal ayant adopté ce nouveau réseau social à des fins de visibilité. Tout simplement, le Musée a téléchargé des photos de certaines de ses expositions les plus populaires et sa page Pictify fait également part de ses heures d’ouverture, des droits d’entrée et d’autres renseignements à son sujet. Le Musée du Louvre a aussi une présence digne de mention sur le site. Parmi les musées canadiens, le Musée des beaux-arts de l’Ontario a créé son profil au mois d’août.

Cependant, la réalité s’arrête là car la plupart des Musées sont encore terriblement à la traîne sur les réseaux sociaux, ne comprenant pas forcément la stratégie et l’intérêt d’avoir sa propre page Facebook, son propre compte Twitter, son propre Pinterest / Pictify ou son propre Instagram (imaginez un musée sur Instagram… :D). Cependant, j’ai toujours  bon espoir que certaines choses évolueront avec la médiation et avec le temps pour s’adapter tout simplement aux usages des gens comme :

  • demander les horaires d’un musée sur Twitter plutôt que d’aller les chercher sur le site du musée
  • « liker » une oeuvre sur Facebook
  • créer son propre musée virtuel avec sa sélection d’oeuvre sur Pictify
  • Créer une exposition collaborative avec Instagram (comme j’avais fait avec les photos de l’expo Tim Burton)
  • préparer sa visite avec Twitter et le compte du Musée qui pourrait nous recommander les moments où venir, etc.
Enfin, pour tout ça, il faut évidemment la volonté du musée, de la médiation et une bonne dose de design d’expérience pour orchestrer le tout de façon organique, l’idée état d’être dans le « flow » du musée et de ses visiteurs.

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12 commentaires

  1. Alors là, Geoffrey, il faut qu’on parle ! Je précise que ce commentaire contient un peu d’auto-promo, vu le sujet 😉

    La majorité des grands musées français, européens et même dans le monde sont aujourd’hui présents sur Facebook, Twitter et même ailleurs, comme Tumblr r et Instagram Instagram. Bien souvent, les musée US, Ca et UK sont en avance comme le SFMoMA, le Brooklyn Museum, le MoMA ou le Met et, bien sûr, la Tate. En France on peut citer le Centre Pompidou, sous l’influence de Gonzague Gauthier, Cluny, le musée du Moyen-Âge, avec Claire Séguret, le musée de la Marine, Les Abattoirs à Toulouse, le musée d’histoire naturelle de Toulouse (parmi les précurseurs avec https://twitter.com/samuelbausson, et même Versailles, Orsay et le Louvre (même si c’est plus timide au Louvre). Mais aussi de plus petits musées, très dynamiques, comme le Château-musée de Boulogne sur Mer par exemple, très actif sur Facebook et Twitter, et avec lequel le musée du quai Branly collabore souvent.

    À titre personnel, je renseigne quotidiennement les visiteurs sur Twitter Twitter et sur Facebook sur les horaires d’ouverture du musée, les expositions et l’ensemble de la programmation. Nous mettons en place une stratégie qui a pour but une plus grande proximité avec les communautés de fan, un service rendu, dans le cadre d’une politique de relation entre le musée et les publics.

    D’autre part, plusieurs musées organisent des livetweets (dont évidemment @gonzagauthier au Centre Pompidou). Enfin il y a les SMV, un soir, un musée, un verre, une initiative de quelques membres actifs de la communauté informelle des museogeeks, dont certains sont à présent organisés en collaboration avec les institutions culturelles hôtes.

    Pour plus d’informations sur la question des musées, du numérique et du participatif, je te suggère mon blog et notamment : Kit de démarrage du #muséogeek débutant, ainsi que Muzeomum, le wiki du numérique au musée, créé par https://twitter.com/_omr . Enfin, si tu le souhaites, je t’invite à rejoindre les groupes Muzeonum et Museomix sur Facebook.

  2. @Sébastien: Oh Oh, tellement de liens que tu étais passé dans l’antispam 😉 Merci pour ton commentaire et pour avoir enrichi l’article, je vois que listes les initiatives, c’est vraiment bien et c’est signe que tout ceci est encore marginal (grands musées et musées parisiens). Nous en somme encore au début, mais ça avance, doucement, mais sûrement. En attendant, j’ai encore la conviction que de nombreux sont et resteront (veulent rester?) en dehors du numérique pendant très longtemps.

  3. Je suis ravi de participer au débat et d’apporter ma modeste pierre à l’édifice.

    Mais je ne dirais pas que c’est marginal. L’implication dans le numérique est ancrée dans les musées depuis plus 20 ans, certains musées ont même été précurseurs dans le développement de dispositifs interactifs pour la médiation. Simplement, deux temporalités s’affrontent : le musée a besoin de mois voire d’années pour intégrer des idées, des concepts qui vonts très très vite. Il y a encore 3/5 ans, peu de gens prévoyaient le succès de Facebook et 3/5 ans, c’est souvent la période à laquelle on prépare la programmation d’expo.

    Ensuite, de plus en plus de musées de province s’investissent comme j’ai voulu le montrer avec Boulogne-sur-Mer, mais aussi le musée des Beaux-Arts de Nantes, Les Abattoirs de Toulouse. Et la preuve : cette année, la deuxième édition de Muséomix se passera à Lyon !

    Il faut le temps que les décideurs prennent conscience de l’intérêt d’investir du temps, de l’argent, du personnel dans le développement d’une politique ambitieuse sur internet et les réseaux sociaux. Mais je reste optimiste car je suis la preuve de cette prise de conscience : le musée du quai Branly m’a embauché justement pour développer cette politique sur les RSN, qui n’était pas vraiment prise en compte auparavant.

  4. @Sébastien: Quand je dis « marginal » c’est compte tenu du nombre de musées. En effet, entre 1200 « Musées de France » (selon la DMF) mais en vérité ce sont 10 000 musées (collections comprises) qui sont présents en France. Ce qui m’intéresse aussi là-dedans, c’est ce lien entre politique, finances, régions, outils numérique, « culture » et…. le public ! 🙂 Les innovations numériques étant de plus en plus rapides, les musées étant souvent très lents, comment éviter ce décalage ? Les musées auront-ils des cellules de R&D en interne pour essayer de faire vivre leurs collections ? 🙂

  5. Je ne partage pas ton enthousiasme pour Pictify. A mon sens, la grande différence est que Pinterest privilégie l’appropriation (tableaux collectifs, etc.) contrairement à son concurrent sectorisé qui présente (en tous cas pour l’instant) une collection d’images « Panini » pour les « fans » des musées et des galeries, des images normées dans le prolongement de celles visibles sur les sites institutionnels classiques (#extension), .

    Par ailleurs, j’infirme que les musées sont la traine sur les réseaux sociaux ! Nous sommes beaucoup à travailler dans ou pour les musées à avoir œuvré pour que justement les musées s’ouvrent aux réseaux sociaux ainsi qu’aux démarches participatives. Par contre, les moyens et la « volonté politique » restent souvent trop faibles pour le développement de nos actions !

    Note : Dans le cadre de MuzeoNum http://omer.mobi/muzeonum/ , nous avons mis en place une liste qui répertorie les musées et lieux culturels de France présents sur Twitter, il y en a déjà une centaine et le nombre ne cesse de croitre : https://twitter.com/#!/MuzeoNum/mus%C3%A9es-france / Voir aussi l’article d’info-histoire.com (mis à jour en juin 2012) « Les musées et châteaux présents sur les réseaux sociaux Facebook », Twitter et Google+ : http://www.info-histoire.com/actualite/8846/musees-et-chateaux-sur-les-reseaux-sociaux-facebook-twitter/

  6. @_omr: Je comprends ta réaction vu qu’il s’agit de ton métier 🙂 Tu l’auras sûrement saisi, Pictify est une excuse pour parler numérique & musées. Quant à la collection d’images, les utilisateurs visitent également ainsi leurs propres expositions qu’ils se créent. « Le musée » c’est bien « mon musée » c’est mieux 🙂 Je ne comprends pas pourquoi tu dis que les musées ne sont pas à la traîne sur les réseaux sociaux ? As-tu vu ça que l’inverse avait été mentionné ? 🙂 Cependant, ils sont loin d’être tous pionniers encore malgré touuuus les efforts qui sont faits, j’en ai bien conscience, vous travaillez en ce sens et je ne peux que vous encourager ! 🙂

  7. Bonjour Geoffrey,

    Ah, enfin des ponts qui se tissent entre design, graphisme et geeks de musée! 😉

    Merci à Seb et Omr pour leurs premières réactions et constats auxquels je ne peux que souscrire. Effectivement les musées français ne sont pas comparables aux musées anglo-saxons et US dans leurs initiatives numériques. Mais les fonctionnements sont différents: budgets faibles mais constants pour nous, plus importants mais désormais menacés de coupes pour les autres, les incitant peut-être à plus de challenges et à être compétitifs.

    Je les rejoins aussi sur cette temporalité qui est propre aux établissements culturels: programmation d’expos, souvent calée sur les avancées de la recherche; moyens humains limités (un fonctionnaire sur deux non remplacé, ça finit par laisser des séquelles); je ne fais pas le mur des lamentations sur le manque de budget car d’aucuns me répondront qu’on peut faire beaucoup avec pas grand chose.

    Et sans doute, oui, j’admets, de la frilosité. Elle tend à disparaître, elle demande du temps, de la pédagogie, de commencer petit et d’avancer pas à pas. Il y a deux ans pile, j’inscrivais le musée de Cluny sur Twitter pour un one shot (Ask a curator) et j’étais sans doute la seule à imaginer que nous allions poursuivre et avancer. Deux ans après, on n’est pas encore sur le toit du monde niveau followers, notre site Internet va mettre du temps avant de refaire surface et nous ne sommes toujours pas sur Facebook, mais le sujet est désormais intégré à nos objectifs d’établissement.

    On est encore les fesses entre deux chaises sur ce domaine dans les musées: entre esprit bisounours et ROI systématique, entre grandes tirades philosophiques (comme la mienne!) version « il faut qu’on, y’a plus qu’à » et la réalité RH et économique. Ca ne se voit peut-être pas encore très bien, mais des petits elfes espiègles comme mes compères et moi oeuvront, à notre modeste échelle, pour passer définitivement à un musée plus numérique 😉
    (et tenter de conquérir le monde, mais ça, c’est une autre histoire).

    Au plaisir d’échanger sur ces sujets avec vous tous 🙂

  8. @Claire: Merci Claire pour ce commentaire très éclairé, en effet tout ce que tu expliques me semble juste. Il est normal que ceux qui font votre métier dans les musées défendent et soutiennent cette démarche. En tant que designer, je ne peux que m’y inscrire également (MuzeoNum IRL quand tu nous tiens!). Oui, petit à petit ça avance. Je suis curieux de connaître l’intérêt du « grand public » sur ces questions. En effet, le public qui va dans les musées est-il demandeur ? Et si oui, comment le manifeste-t-il ? Et le public qui ne va pas au musée, comment s’y rend-il de façon numérique ? Comment la culture muséale l’atteint depuis son écran et son téléphone ? Concernant le public qui ne s’intéresse pas à la culture qui se trouve dans les musées, que pouvons-nous faire pour lui ? Reste-t-il une petite lueur d’espoir ? 🙂

  9. Eh bien, si comme tu le fais justement remarquer, on s’attache à réfléchir en fonction des attentes des visiteurs, oui, il y a de l’espoir!

    On a un peu tendance à l’entre soi, parce qu’on se tient chaud et qu’on se soutient (on a tous dû aller expliquer qu’Internet, c’était pas le Mordor), mais l’effort à fournir dans toutes nos institutions, c’est de remettre le public comme point de départ de nos réflexions.
    On y travaille…

    A bientôt donc à #Muzeonum IRL! 🙂

  10. @Geoffrey Dorne: Ah, vaste question que celle des publics « éloignés », « empêchés », ceux qui ne viennent pas au musée, que ce soit parce qu’ils sont physiquement loin ou parce qu’ils considèrent que le musée n’est pas un lieu pour eux… C’est une question qui occupe les colloques et conférences de muséologie depuis au moins 20 ans, si ce n’est plus, et qui est au coeur de la médiation culturelle.

    Difficile d’y répondre en quelques mots, disons que c’est en partie ce que permettent les réseaux sociaux : aller chercher les visiteurs « chez eux », que ce soit dans leur poche, leur salon, leur salle de classe. Mais ça ne fait que commencer, encore pas mal de travail !


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