Beaucoup d’entre nous, moi y compris, consacrent énormément de temps à trouver des réponses. Des réponses aux petits soucis quotidiens, aux problèmes d’organisation, et même aux grandes crises de notre temps. Nous scrutons chaque situation, en démontons les rouages pour identifier les failles, puis nous nous empressons de trouver comment les corriger. C’est une approche qui est au cœur du design contemporain, souvent perçu comme une discipline dédiée à la résolution de problèmes avec une dimension humaniste.

Pour ma part, j’avoue prendre un certain plaisir à être celui qui découvre la solution. Peut-être en partie pour la reconnaissance, même si ce n’est pas ma principale motivation. Ce qui me satisfait vraiment, c’est d’avoir trouvé LA bonne idée. Parfois, l’idée en elle-même me suffit, sans même ressentir le besoin de la partager.

Cependant, à force de vouloir tout résoudre, nous risquons de tomber dans un piège : celui de considérer chaque aspect de la vie comme un problème à régler, et de penser que chaque problème nécessite une solution innovante. Cela nous pousse à créer de nouveaux objets, de nouvelles méthodes, et à multiplier les interventions pour tout et n’importe quoi. Ce penchant pour le « solutionnisme » devient alors problématique.

En cherchant constamment des solutions matérielles ou organisationnelles, nous finissons par produire une surabondance d’objets et de processus. Pourtant, la solution se trouve parfois simplement dans la communication, dans le fait de laisser de l’espace aux autres, ou même dans la décision de se retirer.

Prenons l’exemple de la crise environnementale. Plutôt que de chercher à inventer de nouveaux systèmes ou solutions, nous devrions peut-être simplement nous contenter de moins. Moins de biens, moins de déplacements, moins de surfaces bâties, moins d’artificialisation… Ensuite, il s’agit de laisser faire. Permettre à la nature de reprendre ses droits, de se régénérer et de rétablir son équilibre.

De même, pour améliorer la communication ou l’équité dans les entreprises, il n’est pas nécessaire de repenser complètement leur organisation. Il suffit souvent de communiquer sincèrement et d’être juste. Plutôt que de chercher un outil parfait pour faciliter les échanges, pourquoi ne pas simplement discuter ? Pour que chacun ait le temps de s’exprimer, il faut relâcher la pression sur la productivité. Plutôt que de créer des hiérarchies cachées, reconnaissons que chacun a la même valeur.

Parfois, la meilleure solution consiste à agir directement, et parfois, ne pas intervenir est la meilleure action à prendre. Il est temps d’abandonner cette obsession de vouloir tout résoudre.




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