Ami(e)s et camarades graphistes, vous le savez, la profession n’est pas toujours facile ni reconnue, cependant, notre métier est un bien beau métier et… oui nous l’aimons ! Cependant, lorsque des affiches d’utilité publique viennent frapper sous nos yeux et qu’elles offrnent une culture visuelle déplorable, je ne connais que trop bien la colère que l’on ressent.
Aujourd’hui, le journal Libération publie dans ses colonnes, ce malaise qui prend de l’ampleur. J’ai reçu l’image de l’article par Facebook, je vous en fait donc par ci-dessous.
L’article
De mon côté, ce que je trouve également difficile en France, c’est cet écart entre la qualité des graphistes actuels (et croyez-moi, il y en a d’excellents!) et le niveau des affiches, des images, des sites internet, des campagnes du Gouvernement ou de la communication publique en général. Pourquoi un tel grand écart ?
source | via | merci Nicolas Ledoux & Jérémy Vey
Ça fait des mois maintenant que le débat sur la condition du design graphique se développe en France, mais concrètement, quelles sont les mesures qui vont être prises ?
Rien, comme d’hab!
C’est du dialogue de sourd. Faut mieux passer son chemin.
C’est terrible pour les graphistes, les pauvres!
Sur la qualité…
Je ne suis pas graphiste, mais j’ai travaillée avec les décideurs.
Souvent, quand on propose une idée créative, elle est littéralement mangé par la politique et par le fait que la personne (le chef suprême!) qui prend la décision n’est pas la personne qui connait rien en Communication.
Tout d’abord, il ne faut pas dépasser les bornes, il ne faut pas trop oser, il ne faut pas ci, il ne faut pas ça; bref, il ne faut pas être trop créatif.
On fait une nouvelle proposition, un peu dilué, un peu lambda. Mais du coup, c’est la partie adverse (opposition) qui ne l’aime plus… Troisième tour.
Apres avoir été payé trois cacahuètes et avoir fait cinq aller-retours, ça se termine avec quelque chose dont on n’est pas du tout fier. Une merde. Mais comme toujours : le client est roi !
@Maija:
Exacte, c’est dangereux comme tout métier où l’on représente l’image du pouvoir, mais faut bien manger.
Le plus prudent, c’est de ne pas s’y frotter.
C’est un problème de société. Il y a bien longtemps que l’histoire des arts visuels aurait due être enseignée dans les écoles au même titre que la littérature.
Il y a aussi un sérieux problème de sensibilisation au travail des graphistes dans la communication. Je fais actuellement un BTS communication et jamais on je nous fait prendre en compte le rôle de ceux qu’ils considèrent seulement comme les exécutants. Et c’est a peine si les « communicants » sont formés aux notion de la création graphique à savoir les symboles, le sens de lecture d’une image et j’en passe… L’éducation de ce domaine est totalement à revoir.
Tant que ce seront des décisionnaires qui n’ont aucune culture graphique qui validerons chaque couleurs et chaque césure, rien ne changera jamais.
Pourquoi un élu choisi la couleur d’une charte ? Parcequ’il doit justifier son poste pour… le garder.
@cataras:
C’est pour cela que être rêveur, comme je l’ai dis à Geoffrey, précédemment, c’est dangereux, lorsque l’on se frotte à certaines personnes, l’image, ce n’est pas leur domaine, le leurs, c’est la manip! Le loup côtoie donc l’agneau, et devine qui gagne!
Je suis jamais aller contre les lois de la nature. Mais c’est pas une raison, aussi pour ne pas travailler avec les loups, je les adore.
En bref, d’accord avec vous deux aussi…
Je le vois biens avec les personnes issues d’école de commerce…
@Arthur Touchais:
Pour la sensibilitation, parles pa
@pony4design:
En bref, d’accord avec vous deux aussi…
@Arthur Touchais:
Pour la sensibilitation, parles pas de ça malheureux, c’est lancer des pinuts aux loups.
@pony4design:
Je vais certainement changer de métier, de toute façon, ils en ont rien à battre, et les graphistes, il y a foison sur le marché !
Désolé pour le doublon !
Dans l’image, en France.
Notre société marche à l’image depuis 68, c’est trop dangereux pour elle de la laisser aux graphistes.
Heureusement on a gagné un fête du graphisme. Quelle victoire syndicale !
Bonjour,
Concernant les quelques mots dans l’article qui reprochent au graphisme de cette affiche d’être « violette, criarde et sans qualité esthétique » et sur l’analyse « attention à vos oreilles et à vos yeux également » je ne suis pas d’accord pour deux raisons.
Avant de vous les donner laissez-moi vous rappeler le seul et unique problème de notre métier : nous créons de la valeur par notre travail et les entreprises, assos, et institutions voudraient qu’on le fasse gratuitement. Mieux, elles trouvent ça normal, c’est elles qui nous rendent un service en nous permettant de nous exprimer (tout en prenant bien garde de nous museler). Puisque chacun le sait bien, les graphistes font ça pour le fun et n’ont pas besoin de remplir leur frigo.
Le modèle du travail gratuit est un danger qui se développe (un triste exemple me vient : Wilogo) et nous avons raison de protester car il risquerait d’être la règle dans l’avenir et ce serait une catastrophe pour nous et surtout nos enfants. Par ailleurs, si notre métier est touché en premier semble-t-il il est évident que d’autres métiers finiront par souffrir du même mal un jour ou l’autre. Alors comment vont s’orienter nos enfants ?
Sur la valeur que nous créons, j’insiste mais c’est pour les entreprises et les marques un levier capital de développent, je dirais même que si on retirait la communication visuelle à bien des sociétés, elles mettraient la clé sous la porte. Donc nous créons beaucoup de valeur, et à ce titre nous ne devrions pas être payés mais payés au prix fort et reconnus en prime comme un des acteurs majeurs de la vie économique. Notre métier et notre pouvoir (pour peu qu’on s’en rende compte nous-même) c’est qu’avec notre travail on fait gagner de l’argent à nos clients (je parle plutôt des entreprises ici).
Bon, maintenant mes deux raisons de m’opposer aux critiques faites à cette affiche :
1. Il faudrait que les graphistes soient plus unis et cessent de parler comme des économistes. On dit en effet : posez une question à 10 économistes, vous aurez 11 réponses. L’interprétation de cette affiche est un piège : c’est pourquoi je n’en ferais pas l’éloge tout en me permettant de dire que j’en aurais aucun mal, question de rhétorique en partie et puis il serait très aisé de pointer les bonnes idées qui ont présidé à sa création.
C’est un graphiste qui l’a réalisée, il a été obligé comme nous le savons parfaitement, de faire des compromis. Compromis qu’auraient été obligés de faire les trois équipes qui n’ont pas été retenues et qui, si elles l’avaient été, auraient eu droit de la part de leurs propres confrères à des « c’est criard et un peu inesthétique », ou encore « oui euh, la sémiologie de cette affiche euh, voyez-vous euh, patati et patata ». Bon vous croyez pas qu’on ferait mieux de se serrer les coudes ? Critiquer cette affiche, c’est critiquer le travail d’un graphiste, c’est donc tendre la perche pour se faire battre. Y a pas meilleure façon de décourager les gens de faire appel à un graphiste, ils vont tous préférer faire ça eux-mêmes sur Word. Et on aura tout gagné !
En résumé cette affiche a des qualités et en particulier celle d’avoir été vendue.
2. La question qui nous préoccupe tous n’est pas la qualité esthétique. « Oui moi j’aurais fait mieux… » Le sens du beau est en grande partie subjectif. Il est aussi communément partagé dans une époque. Et susceptible d’être éduqué aussi un peu. Si nous souhaitons éduquer nos clients, il va d’abord falloir qu’ils payent, il n’y a qu’à ce moment là qu’ils commencerons à ouvrir les oreilles. Donc, chronologiquement, le premier problème à régler est celui de la rémunération. Le reste suivra.
Pour clore ce commentaire un peu long, je dirais qu’il ne nous reste plus qu’a trouver le moyen d’inverser la tendance. Pour ma part, je pense que la première chose serait de refuser TOUS de travailler gratuitement. En comprenant bien que cela nous tire vers le bas. Et ne me dites pas que vous n’avez pas le choix de travailler gratuitement : ça n’a aucun sens. Il vaut mieux chercher des clients gratuitement qu’honorer une commande gratuitement (c’est plus rentable).
Ensuite répéter à tort et à travers que nous créons de la valeur, du retour sur investissement, et que nous sommes indispensables car nous sommes un levier du développement économique de toutes les entreprises et que rien que ça, cela justifie d’être considérés et rémunérés.
Et le fait que nous faisions un métier artistique, passionnant, qui nous permet de nous exprimer et de parfois nous amuser (WOW quel fun) ne justifie pas le contraire (et d’ailleurs, ÇA ME REGARDE si je prends mon pied en travaillant, non ?).
@mael:
Inventer un plugin à mapper sur ses google glass, (si tu as le fric pour te les payer) pour sélectionner les pubs à voir dans le métro et cacher les nuls. A voir du côté de la réalité virtuelle, je sais pas, c’est à voir…
Mais bon, on en est loin. C’est du délire, mais bon.
Si vous avez d’autres idées, c’est à vous ….
Jaloux.
@Photo_1: j’ai un peu de mal à voir le rapport, je pense que mon commentaire lapidaire manque de précision.
Pour éclairer : depuis plusieurs mois les graphistes revendiquent de meilleures conditions de travail et une reconnaissance sociale. Or la seule « avancée » jusqu’à présent est une manifestation culturelle. Ceux qui s’en réjouissent m’épuisent. Les manquements au code de la concurrence seront ils soudain mieux respectés, les appels d’offres rémunérés, les D.A bac+5 payés au dessus du SMIC ?
Cessez de ramener ce problème a des considérations culturelles (éduquer le public au graphisme, quel rapport ?), et élargissez votre compréhension du sujet : les graphistes ne sont pas un cas isolé, d’autres métiers souffrent de problèmes similaires.
Ce mouvement est mort né, si vous voulez vraiment défendre votre profession, agissez en citoyens, refusez les pratiques non déontologiques et dénoncez les abus.
S’il y’a une fête du graphisme, j’espère que ça sera sympa
@mael:
Le monde numérique est impitoyable.
Je suis tout à fait d’accord avec toi, le côté culturel et la reconnaissance des graphistes n’existe pas. Le marché culturel ne compose que 1% du marché, donc tu peux comprendre, que cela ne donne pas de travail. Il faut agir en citoyen et non en rêveur.
Ce mouvement est mort né, ne travaillez pas pour rien, dénoncez les abus, cela servira la profession et soulignera le business caché de certaines formations.
Voici un lien, vers une bonne école…
Vous y verrez, ce qu’on dit des boîtes françaises.
http://www.lisaa.com/actualites/Thomas-Salama-a-Londres-chez.html
Un lien sur ce site, sur actualité design.
http://www.lemonde.fr/style/article/2013/10/15/la-france-cherche-comment-se-doter-d-une-culture-design_3495521_1575563.html#xtor=AL-32280515