Je lisais encore l’autre jour des articles sur l’UX et le design thinking et sur les processus et méthodologies de design (rappelons qu’une méthodologie est un ensemble de méthodes et de technique dans un domaine particulier). Cela m’intéresse fortement puisque tous ces éléments ajoutent de la valeur à notre métier de designer au travers des compétences pour aller toujours plus loin dans la qualité et la pertinence de notre travail. Puisque oui, aujourd’hui, cela ne suffit absolument plus de savoir faire un bon dessin et de le mettre en production au travers d’un produit. Aujourd’hui, on conçoit avec les utilisateurs, on fait des études d’usage, on déroule des outils comme les cartes UX, comme le design thinking, comme les séances de créativité, etc. Aujourd’hui, on parle aussi beaucoup d’AB testing, de lean design, certains cherchent aussi dans le design, une science au travers de la recherche par le design.
(quelques schémas de méthodes UX)
Alors, j’entends parfois parler de « charlatanisme » lorsque certains s’emparent des méthodes et les appliquent froidement (bêtement ?) pour simplement faire un atelier sans chercher, par la suite, à concrétiser le projet. Tout comme l’habit ne fait pas le moine, ce n’est pas la méthode qui fait le designer. D’autres encore sont perdus avec tous ces processus de conception. Lequel choisir ? Quelles cartes UX sont les meilleures ? Comment les choisir ? Faut-il plutôt travailler en lean design ou en méthode scrum ou alors faire du game storming ? Il parait même qu’il y aurait des centaines de méthodes de design… Il y a en effet de quoi se poser des heures de questions avant même de commencer à poser la mine d’un crayon sur son carnet.
Et puis, au fond de moi, je me dis que le design ça ne devrait pas être trop « chirurgical » ni trop « propre. » Le design ne devrait pas non plus être trop guidé par des processus tellement méticuleux qu’ils aboutissent systématiquement à la réussite. Je me dis aussi que l’échec a du bon, que mettre les mains dans le cambouis d’un projet peut parfois offrir de bonnes surprises. Ou alors commencer le projet par un angle différent peut aussi offrir un résultat décalé et inattendu… Parfois je commence même le projet par la fin « à quoi va ressembler ce projet 5 ans après sa sortie ? » et ce, afin de remonter le fil du temps et de travailler autrement.
Enfin, le design c’est avant tout de l’humain, des habitudes, des manies, des soucis, de la sueur, des peurs… Mais c’est aussi de la passion, de l’empathie, de l’altruisme et surtout… beaucoup d’amour ! Tout cela est irrationnel, ne rentre absolument pas dans nos grilles de conception, dans nos méthodes et autres processus et pourtant c’est souvent cela qui fait la force des plus beaux projets de design que l’on a à voir. J’imagine donc, qu’à terme, il faut concevoir une méthode différente pour chaque projet et surtout : en sortir, la modifier, la perturber, la déformer et y ajouter autant d’imperfections que de surprises. Sans oublier l’amour. Celui de l’autre, celui du projet, celui des idées, l’amour fou, l’amour passionnel, l’amour des gens, l’amour du code, de la grille, de la typo, du dessin, l’amour pour ses parents, ses proches, sa famille, l’amour pour ceux pour qui l’on crée et que l’on ne connait pas toujours… Parce que oui, l’amour, c’est le plus important 🙂