Hello 🙂

Parfois, des clients viennent me trouver pour travailler ensemble car… « leur designer a quitté le projet » ! En général, je prends cela comme un point négatif pour eux car je me dis qu’ils ont dû le faire fuir, qu’il y a une mauvaise base de départ et qu’ensuite les délais deviennent très courts. Cependant, j’essaye toujours de savoir pourquoi, de travailler avec eux et de réfléchir à instaurer une méthodologie pour que cela ne se reproduise plus. Car oui, lorsqu’un designer quitte le projet, cela peut mettre en danger le projet, les fichiers sources peuvent disparaître avec le designer, le projet peut perdre une partie de son âme et surtout… cela ralenti terriblement la production.

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Parfois aussi, des amis designers me racontent qu’ils ont arrêté brutalement un projet car ça ne tournait pas rond, car il y avait des problèmes, etc. Cela ne m’est jamais arrivé de quitter un projet en cours de route même si certains projets sont parfois difficiles, cela arrive, comme partout 🙂

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J’ai donc décidé de dresser cette petite liste afin de répondre à la question :

Pourquoi votre designer a quitté votre projet ?

  • Vous leur avez fait faire et refaire et rerefaire 100 fois les maquettes
  • Vous ne leur avez pas versé d’acompte et il n’a plus d’argent pour vivre jusqu’à la fin du projet
  • Vous essayez de lui faire faire des choses qu’il juge moches, mauvaises, mal conçues
  • Vous le prenez pour un exécutant
  • Vous lui demandez de faire des powerpoint ;-)
  • Vous ne le faites pas participer aux décisions générales du projet
  • Vous lui demandez des choses qui sont trop en dehors de ses compétences techniques
  • Vous ne lui faites pas confiance sur son intuition
  • Vous êtes dans une structure trop hiérarchique
  • Vous ne le laissez pas utiliser les outils dont il a besoin a
  • Vous le prenez pour quelqu’un du marketing
  • Vous lui mettez trop de pression sur les délais
  • Votre projet est contre son éthique
  • … Il peut y avoir encore beaucoup d’autres raisons citées dans les commentaires ;-)

Evidemment, ces raisons sont souvent valables pour d’autres métiers, elles ne sont pas non plus absolues car beaucoup de designers essayent de joindre les deux bouts et acceptent de travailler parfois dans de mauvaises conditions.

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Heureusement, il vaut mieux prévenir que guérir, je vous invite donc aussi à partager votre expérience dans les commentaires sur « Pourquoi j’ai quitté ce projet » et « Comment éviter cela à l’avenir! » 😀




13 commentaires

  1. Je n’ai pas (encore) quitté de projets en cours, même si il est arrivé que la situation soit assez proche de la rupture. Par contre, la conséquence c’est que par la suite, j’ai décidé de ne plus retravailler avec ces clients-là même si financièrement c’était intéressant. C’est un choix à assumer, mais au final il y a la satisfaction de :
    1/ ne pas être pris pour un exécutant
    2/ ne pas avoir à faire, refaire et rerefaire les choses 100 fois (= projet mal préparé à la base)
    3/ ne pas faire des choses moches, mauvaises, mal conçues
    4/ ne pas travailler pour un projet en décalage avec notre éthique
    5 / ne pas être trop pressurisée sur les délais (qui souvent amène au 3/)
    (c’est en gros mon top 5 des agissements rédhibitoires -en dehors, évidemment, des questions primordiales de politesse et de respect des personnes).

  2. j’ai déjà quitter des projets !
    car on m’ajoute des tache de plus sans commissions
    car on ma donne des descriptions incompréhensible alors tu doit refaire les maquette
    car le gout du client est nul est je ne peu pas crée un truc nul et dire voila c moi qui l’a fait !
    bon il y’a d’autres encore mais j t patient 🙂

  3. Je n’ai jamais quitté de projet en bientôt 10 ans de freelance mais je trouve toujours « bizarre » quand le client me dit que son graphiste a quitté le projet sur un coup de tête. Il m’est arrivé une fois de (bien) connaître le graphiste déserteur et l’abandon en question était du fait que le client ne l’avait pas payé. Je n’avais donc pas donné suite.

    Dans ce contexte d’abandon, je fais doublement attention au paiement de l’acompte et selon la taille du projet de demande un paiement par tranche (début, milieu et finalisation du projet).

    Et parfois, on comprend pourquoi :
    – client hyper exigeant voire parfois très limite niveau comportement – ca m’est arrivé deux fois. Une fois en répondant sur le même ton et dans le même style de vocabulaire que le client. Il ne s’y attendait pas, encore moins de la part d’une femme. Le projet s’est ensuite très bien déroulé ! Une autre fois, c’était un chef de projet dont les emails étaient ouvertement insultants (feignasse de graphiste / t’es vraiment conne ou quoi ?…) alors qu’en réunion ou lors de point ou son boss (mon client donc) étaient présent, c’était tout le contraire. J’ai profité d’un point ou son boss devaient être impliqué dans le processus pour répondre à son email tout en ignorant ses remarques mais en laissant son mail original, dessous ma réponse 🙂
    Le ton de échanges a brusquement changé après ca 🙂
    (oui je sais c’est un peu p…te mais quand la remise en place ne fonctionne pas, que faire ?)
    – Un cas qui m’est arrivé récemment. La cliente a voulu travailler avec l’un de ses cousins qui est graphiste freelance, entre autre pour lui donner un coup de pouce car son business ne tourne pas très bien. En le rémunérant bien entendu. Le confrère lui a proposé un choix de couleur qui ne lui convenait pas, elle lui a demandé une autre gamme de couleurs et à partir de la, le type est parti en sucette et l’a laissé en plan (alors qu’elle l’avait payé d’avance). Elle a été assez secouée moralement. J’ai lu les échanges de mails entre elle et son cousin et effectivement il y a bien eu pétage de plomb. C’est d’ailleurs assez hallucinant. Je récupère donc actuellement le bébé et l’eau du bain. Par change, j’ai pu récupérer le logo en vectoriel via un PDF et je gère donc avec elle, tout ce qui est print, en plus du web. Alors qu’initialement, je devais travailler uniquement sur la création du site.
    Le pire c’est que le boulot fait, techniquement parlant, est parfait. Je trouve assez triste, d’une part pour notre profession et pour ce type qui ne supporte pas une demande de changement de couleur. Du coup, avec elle, je suis super carrée, je documente tout, on fait des points réguliers, histoire de lui montrer que tous les graphistes ne sont pas comme son cousin 🙂
    Comme ma client l’a dit, maintenant elle sait pourquoi l’activité freelance de son cousin ne marche pas.

    Dans ces deux premiers cas un peu extrême j’ai finalisé le projet mais refusé de re-travailler avec eux, même si pour le premier, il n’y avait pas de problème de paiement et n’hésitait pas à me demander des avenants au contrat pour toute nouvelle demande.
    Quant au deuxième, entre le ton schizophrène des échanges et le projet mal géré (le chef de projet par ex, considérait s’il ne faisait aucune retour sur une maquette, il la validait mais comme ses retours pouvaient prendre plus d’un mois – malgré relances – niveau suivi c’était une horreur et le client prétendait ne pas comprendre pourquoi je lui demandait confirmation de la validation silencieuse).

    Je rejoins Kaes, les clients ou prospects sont bien souvent étonnés quand on leur dit « non ». Parfois ils oublient que le graphiste, malgré qu’il soit un prestataire, est aussi entrepreneur (solo certes mais entrepreneur) et que nous avons le choix de refuser ou d’accepter un projet 🙂

    Un point, Geoffrey, qui me fait sourire car je trouve cela très « français » (comme tu le sais je vis aux USA), faire du Power Point ou des éléments purement marketing ne me dérangent pas, dans le sens ou une charte graphique est faite pour vivre et être utilisée par tout le monde.
    C’est moins noble peut-être, c’est moins prestigieux, mais pour ma part je n’en ai pas honte, on ne fait pas une charte graphique pour soi mais pour qu’elle vive et évolue chez le client. Au moins on est sûr que la charte n’est pas massacrée 🙂

  4. Je ne me suis jamais fait plaqué par un graphiste mais il m’ai arrivé de voir le point de rupture où l’on sent qu’il fait ce qu’on lui demande sans réfléchir (pas très bien du coup) quand il y a trop de demande de corrections… Cela veut généralement dire que la commande était mal énoncée ou pas claire dans la tête du commanditaire.

  5. Je n’ai jamais réussi à partir d’une salle de cinéma avant la fin d’un film, alors un client qui me demande de recommencer 100 fois, c’est insupportable mais je n’arrive pas à partir au milieu du projet.
    Ce qui me fait fuir avec le plus de puissance, c’est quelqu’un qui veut absolument me faire faire un truc moche. LE truc moche qu’il a dans sa tête et qu’il a essayé de faire sur son PC avec la première appli naze qui lui est tombée sous la main mais comme il n’y arrive pas il veut que je lui fasse, si possible en pire 😉

    Sinon, je suis assez d’accord avec toi, stefiegraphie, sur la vie trépidante mais nécessaire d’une charte graphique, dans tous les types de supports utiles au client.

  6. @NLProjets:

    C’est arrivé qu’un client me demande tellement de modifications qu’à la fin, ce qu’il a validé c’était la V1 de la maquette que je lui avait initialement fourni 🙂

    Je te rejoins sur le fait qu’il est difficile de travailler avec des gens qui veulent que l’on fasse l’exacte idée de la maquette qu’ils ont en tête, sans tenir compte de notre expertise et conseils.

    Dans ce cas, je me demande pourquoi le client tient absolument à travailler avec un DA, si c’est pour faire mettre en forme un truc sans queue ni tête.
    Je suis nature assez calme et pédagogue, si le client refuse d’écouter ou d’appliquer quelques conseils simples qui ne défigurent ni ne remettent totalement en question son « bébé », j’estime, éthiquement, avoir fait ma part du job.

    Dans ce cas la, je plie le projet au plus vite, je reste pro, je ne bâcle pas le travail, je livre comme il était prévu de livrer et je me dit que ce projet ne sera pas sur mon book mais ca me laisse un triste sentiment de gâchis.

    Ce n’est pas toujours évident d’apprendre à lâcher prise, certains projets nous tenant plus à coeur que d’autres.

  7. Perso, je ne suis ni graphiste ni designer, mais développeur front-end… et j’ai vécu les mêmes trucs que vous. Points clé: la gestion de projet et les termes du CONTRAT. Si tout est bien spécifié, en général cela se passe super bien. Si le projet est bien géré et pour cela pas besoin d’en faire des pataquès mais au minimum de communiquer (régulièrement), et que les situations « difficiles » (rupture, demande de modif après validation,…) sont spécifiées dans le contrat, en général tout se passe bien. … bon, « en général »… il est vrai que le client reste humain, et qu’il y a des humains pas faciles à « gérer » 😉

    Allez jeter un œil :

    c’est la conf’ de Mike Monteiro « Fuc* you, Pay me »

  8. Tiens (« et pas je »), ce billet résonne tout particulièrement avec une de mes préoccupation du moment qui est, justement, « je claque la porte ou non d’un projet en cours ? ».

    Dans mon cas, c’est surtout l’inertie de l’organisation du client qui en est la cause. Des mois et des mois pour appliquer ce que je livre (c’est du front-end) et, plus c’est long, plus les besoins évoluent et remettent en cause le travail déjà fait. L’impression de ne jamais pouvoir en sortir alors que je travaille justement en freelance pour voir le bout de mes projets.

    Mais de la même manière que plusieurs autres commentaires ci-dessus, je me dis qu’il faut partir mais je ne le fais pas. Mélange fourre-tout d’attachement, de lâcheté et de conscience professionnelle.

  9. @ThomasF:
    Si tu es payé en conséquences du changement dans le cahier des charges, ca limite les dégâts.
    Sinon, n’hésite pas à faire une projet/finances avec ton client, ca vous permettra à tous les deux de faire un point sur le projet d’en connaître le vrai prix et surtout de remettre les choses à plat pour repartir sur une base claire.
    A chaque modification importante ou ajout d’un projet dans le projet (si si déjà vu, entre autre j’avais designé une App pour le client, il pensait que j’allais lui faire le re-design du site pour ses beaux yeux bleus) ne pas hésiter à dire clairement au client si ca va rentrer dans le budget initial alloué à la prestation ou si un avenant sera nécessaire pour sa réalisation. Tout comme je fais des points réguliers sur l’avancée du projet, ce qui m’aide aussi à faire un point de mon côté et d’échanger avec le client.
    Bon courage à toi !

  10. Je n’ai jamais quitté un projet et pourtant j’ai regretté un paquet de fois d’avoir accepté certains projets… J’ai toujours considéré que je m’étais piégée toute seule et que je devais me sortir de ce sac de noeuds en faisant de mon mieux et en ravalant ma rancoeur. Une fois, j’ai même dû sous-traiter avec un autre graphiste que je ne connaissais que de réputation par un ami. Il m’a sauvée d’un projet dont le cahier des charges avait été modifié à la dernière minute. Il s’agissait de la préparation d’un salon et de son stand et je ne pouvais en aucun cas négocier un délai supplémentaire… Je crois qu’au fil du temps, j’apprends à dire non mais c’est difficile parfois quand on a besoin d’argent, sans compter que le paiement arrive souvent avec du retard et qu’il faut relancer encore et toujours.. 🙁

  11. Ah, les loops hiérarchiques c’est l’enfer aussi. Là je suis sur un petit projet de plaquette + com web pour une exposition. Déjà, comme j’étais ancienne stagiaire chez ces clients, un musée privé, c’est la croix et la bannière pour me faire payer normalement sur facture et pas en enveloppes venues de Luxembourg, mais en plus j’ai le sentiment d’être prise pour une débile alors même que je me plie en 4 pour leur produire un contenu original et bien ficelé. À chaque fois que je fais quelque chose de vraiment ciselé en termes de détails (aka alignement des majuscules sur les hampes), ils me demandent de recommencer parce que ça fait «bizarre» ou que c’est «compliqué».

    Et ça, ça peut venir soit de la fille qui s’occupe des affaires courantes, comme de la directrice partante, comme du fondateur de l’institution, comme de l’agence de presse, comme du curateur de l’exposition, comme de son assistant. Pas moyen d’avoir un unique interlocuteur qui regroupe l’ensemble des changements, tout vient au compte-gouttes et est extrêmement confus.

    C’est vraiment pénible pour quelqu’un qui a passé 5 années d’études à s’occuper de print, plus deux années d’expérience, de se résoudre de transformer un projet ambitieux graphiquement en quelque chose de complètement banal, surtout quand le client voulait que ce soit ambitieux. J’appelle ça le lapin qui s’est pris pour un lion. Et pendant qu’ils se prennent le chou sur des détails, ils ignorent mes mails de relance sur le catalogue qui doit être fini pour hier.

    Il y a aussi ce moment où, renonçant à toute pédagogie − pourquoi se casser le cul à donner cours à un client qui s’en fiche et perdre du temps et de l’argent − on entérine les modifications moches, le cœur en sang. Et on ne signe pas son travail. Je crois bien que c’est la dernière fois que je travaille avec eux sur un projet graphique. Je suis certaine qu’ils vont être très étonnés de ma décision. Mais il y a un moment où on ne supporte plus d’être mal considéré, mal payé et traité comme une espèce de larbin rampant le long des murs. Qui plus est comme ce n’est pas mon occupation principale (je suis artiste et graphiste est un job d’appoint), ça les conforte dans l’idée qu’ils ne doivent pas me traiter comme une professionnelle de l’image, alors que je le suis. L’an prochain, ils n’ont qu’à se faire faire des posters moches par leur belle-sœur.

    Du coup oui pour résumer, quitter un projet est une combinaison de facteurs d’insécurité: mal payé, mal considéré, obligé de travailler à l’encontre de ses principes professionnels, gaspiller du temps à cause de l’incurie des autres.


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