Démission du PDG, croissance des visiteurs qui s’essouffle, fuite de grands noms : Second Life vit un douloureux retour sur Terre.

(En gros, les sponsors s’enfuient et la concurrence se fait rude) 

Les considérations bien réelles ont rattrapé Second Life. Vendredi, le fondateur et PDG de Linden Labs, la société à l’origine du monde virtuel, a annoncé sa démission. Philip Rosedale n’abandonnera toutefois pas la société dont il deviendra président du conseil d’administration. « C’est l’œuvre de ma vie », a-t-il expliqué à Adam Reuters, le journaliste dépêché par l’agence de presse britannique pour couvrir les actualités du monde virtuel. Officiellement, la décision « n’a pas été précipitée par une crise », promet Mitch Kapor, l’actuel président de Linden Labs et plus important investisseur. A la manière des co-fondateurs de Google, Philip Rosedale avait prévu de passer la main à un gestionnaire, à même d’assurer la croissance de la société. La réalité est peut-être moins rose. Incontournable il y a un peu plus d’un an, le monde virtuel est peu à peu retombé dans l’oubli. Les médias, qui l’avait érigé en phénomène de l’internet, lui ont depuis préféré Facebook.
Si le nombre d’abonnés continue de progresser, le rythme serait ainsi aujourd’hui de 4,6% d’un moins sur l’autre, contre 50% lors du pic en octobre 2006, rappelle Adam Reuters. De même, seuls 500.000 avatars sur les 12 millions d’inscrits auraient une activité virtuelle régulière. La faute à une difficulté d’accès qui n’a toujours pas été améliorée et aux premières expériences peu concluantes des nouveaux venus, rebutés par les grandes étendues dépeuplées de cet autre monde. En décembre, le directeur technique et numéro quatre, Cory Ondrejka, a été remercié.

Départ d’AOL et de Coca Cola

Depuis un an, les polémiques sur l’interdiction du jeu en ligne et des banques après des faillites, ou sur la contrefaçon des avatars et des objets ont aussi davantage attiré l’attention que l’évolution des internautes au sein des mondes virtuels. Au point de décourager plusieurs sociétés, qui y avaient vu l’occasion de se montrer à la page sur internet, de maintenir leur activité dans Second Life. C’est le cas d’AOL, qui a préféré en décembre porter ses efforts sur son logiciel de messagerie instantanée, AIM (les pauvres, il y a beaucoup de travail pour rattraper msn). Mais aussi de Coca Cola, passé avec armes et bagages chez le concurrent There.com. 




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