Bonjour 🙂
Hier soir, à la Bibliothèque Kandinsky du Centre Pompidou à Paris, j’assistais à l’intervention de Pierre-Damien Huyghe, professeur à l’Université Paris-1 Panthéon Sorbonne. Son travail de recherches porte principalement sur la philosophie et l’esthétique, notamment les conditions d’ouverture des conduites artistiques à la technique et à l’industrie.
Il a récemment publié « À quoi tient le design », un coffret constitué de 6 ouvrages sur le design.
Présentation de l’ouvrage
« À quoi tient le design », cette phrase est dite d’abord pour affirmer que le design fut une attitude historiquement décidée à l’articulation des XIXe et XXe siècle au sein même de la société industrielle. Mais celles et ceux qui aujourd’hui entreprennent d’inscrire quelque chose de leur personne et de leur existence au nom du design tiennent-ils toujours à cette attitude ? Leur paraît-elle seulement plausible ? Ce qui procéda certes d’un élan et d’une conviction, mais sut aussi marquer l’époque de quelques faits décisifs (accrochés à la mémoire en tout cas, comme le Bauhaus) est peut-être en train de perdre quelques traits essentiels de son caractère. Peut-être sommes-nous à un tournant, mais peut-être seulement. Faut-il se presser de conclure sur ce point ? Rien n’est moins sûr. En étudiant, par divers biais et de diverses manières les engagements du design historique, ce livre doute qu’une autre époque nous concerne substantiellement. « À quoi tient le design » n’est donc pas exactement – ou pas seulement – une affaire d’histoire. Même sans savoir précisément en quoi, attendant sans doute une philosophie à la fois précise et inquiète quant à ce qui se joue, nous tenons encore à ce à quoi le design a tenu, nous sommes toujours concernés par ses conditions de possibilité. Aux poussées techniques industrielles qui motivèrent autrefois le design se sont substituées des poussées techniques qui n’ont pas la même nature matérielle. Mais ce sont toujours des poussées techniques, et prises comme avant dans une économie. Si le design tient, c’est, ce sera pour qu’elles ne soient pas seulement ainsi prises, mais pour qu’elles parviennent à un mieux naguère appelé « forme » et qu’ainsi parvenues, elles prennent davantage d’allure.
Quelques citations tweets
Son intervention au centre Pompidou était vraiment passionnante et j’en ai profité pour tweeter un peu même quelques éléments qui m’ont paru intéressants. J’ai remarqué par la suite qu’il n’y avait pas de « s » à « Huygue », j’espère que vous n’en tiendrez pas rigueur ;-)
— Pierre-Damien Huygue : « le design s’est décidé, il est devenu décisif puisqu’il est appelé, demandé, désiré »
— Geoffrey Dorne (@GeoffreyDorne) 18 Mars 2015
— Pierre-Damien Huygue : « le design s’est décidé pour faire quelque chose de mieux sans rétrograder les conditions techniques » — Geoffrey Dorne (@GeoffreyDorne) 18 Mars 2015
— Pierre-Damien Huygue : « le design s’est décidé historiquement en prenant le parti des machines afin qu’elles donnent qqchose de mieux »
— Geoffrey Dorne (@GeoffreyDorne) 18 Mars 2015
— Pierre-Damien Huygue : « si le design tient à son histoire, il pourra alors résister à tous ceux qui lui font la cour » — Geoffrey Dorne (@GeoffreyDorne) 18 Mars 2015
— Pierre-Damien Huygue : « historiquement, le design existe pr que la mise au monde d’objets industriels ne soient pas uniformes » (so old)
— Geoffrey Dorne (@GeoffreyDorne) 18 Mars 2015
— Pierre-Damien Huygue : « le design est une activité seconde mais pas secondaire » […] « en réaction à l’idéologie du design » — Geoffrey Dorne (@GeoffreyDorne) 18 Mars 2015
— Pierre-Damien Huygue : « Les inventions sont voilées, cachées, elles se glissent dans notre société pour les découvrir, les accepter »
— Geoffrey Dorne (@GeoffreyDorne) 18 Mars 2015
— Pierre-Damien Huygue : « une des tâches du design c’est de découvrir formellement les inventions » — Geoffrey Dorne (@GeoffreyDorne) 18 Mars 2015
— Pierre-Damien Huygue : « Le téléphone est maintenant un outil de traçabilité, de mémoire. Mais qui se cache derrière un objet accepté »
— Geoffrey Dorne (@GeoffreyDorne) 18 Mars 2015
— Pierre-Damien Huygue : « Il faut « faire passer comme » une innovation pour quelle entre dans les usages. » — Geoffrey Dorne (@GeoffreyDorne) 18 Mars 2015
— Pierre-Damien Huygue cite Spinoza : « la joie c’est l’augmentation de la puissance d’exister »
— Geoffrey Dorne (@GeoffreyDorne) 18 Mars 2015
Petite anecdote ;-)
Bref, pr assister à la conf de ce soir, il fallait un carton d’invitation, j’ai juste montré une photo de Google image, c’est passé ^^ — Geoffrey Dorne (@GeoffreyDorne) 18 Mars 2015
Pour aller plus loin
Si vous voulez en lire plus pour comprendre la pensée et la force de cet ouvrage, cet article sur Strabic est passionnant !
Et vous pouvez également écouter cette toute récente émission diffusée sur France culture :
Merci Véronique Marrier pour l’invitation 🙂
A noter que Pierre Damien Huyghes est passé tout récemment sur France Culture dans l’émission la Suite dans les idées pour présenter ce même ‘livre’. L’émission, disponible en podcast, était assez éclairante même pour les néophytes en design.
@Clement: génial, je file écouter ça ! 🙂
Génial merci beaucoup !
C’est dommage je ne savais pas qu’il donnait une conférence hier soir… J’essaye de m’informer mais je filtre trop d’informations alors je manque l’essentiel