Il y a quelques mois je rencontrais Anna Hervé, une jeune designer qui participait au projet d’affiche WWF Saxoprint. Elle me parlait de son projet de diplôme qui traitait de la question de la mémoire, sujet qui m’intéresse énormément puisque j’ai déjà travaillé dessus lors de la conception de Ligne de Mémoire, une application pour la mémoire des personnes âgées.
Anna m’a donc plus récemment présenté Scrap’, une expérimentation numérique autour de la mémoire du quotidien. Cette web application s’apparente à un outil dans lequel on vient déposer son contenu numérique afin de le retrouver sous une autre forme via une expérience nouvelle.
L’interface de Scrap’
Démonstration en vidéo
Et Anna ne s’est pas arrêtée là puisqu’elle a également publié son mémoire en lige. Mémoire dense et travaillé sur la question du lien entre numérique et souvenirs.
Présentation du mémoire
Le but de ce mémoire était d’enquêter sur la représentation des souvenirs avec l’évolution des technologies numériques dans la vie quotidienne. Dans ce contexte, mes recherches ont tourné autour des domaines de la psychologie cognitive, de la technologie, de la sociologie et de la culture. Je me suis appuyé sur des articles, des sites et des livres, mais aussi sur certains outils personnels (un café numérique avec vingt personnes pendant une semaine, une enquête quantitative et une rencontre avec un biographe). Les supports numériques aident les utilisateurs à établir des priorités et à développer leurs souvenirs à travers des histoires. Ces histoires peuvent être racontées individuellement ou collectivement. La construction de la mémoire collective est plus facile et plus rapide grâce au numérique, favorisant ainsi le partage d’expériences. Dans le même temps, la diffusion facile des informations sur le réseau soulève également des questions sur la protection de la vie privée.
La mémoire, sa représentation et sa transposition numérique
Le projet soulève à mes yeux des questions très importantes puisque la mémoire aborde le sujet de la transmission de soi à l’autre, d’une génération à une autre ou des autres vers soi. Il faut ainsi regarder cette question de la mémoire comme une question qui traverse les époques, depuis l’Histoire avec un grand H jusqu’au futur de nos mémoires totalement numériques sans oublier le contenu que l’on produit sans même le savoir (nos traces numériques) et la question de leur encombrement physique et mémoriel.
De quoi faire de beaux projets pendant des années… 🙂
Merci encore Anna | source
Mille mercis pour cette publication, ma joie est immense 🙂