Aux Etats-Unis, SOMA détecte les schémas comportementaux des groupes criminels sur le web. Ce logiciel permet ainsi la constitution d’une communauté d’experts en ligne.

De nombreux réseaux terroristes se tissent sur le web. Un type d’organisation qui nécessite des technologies nouvelles afin de les pister et de les débusquer. C’est dans cette optique que les chercheurs de la University of Maryland Institute for Advanced Computer Studies (UMIACS) ont développé un logiciel capable de repérer l’activité de ces groupes en ligne. Baptisé SOMA, il permet aux analystes de repérer les schémas de comportements plus ou moins automatiques et typiques des communautés à risque. Ce système réussit ainsi à anticiper des agissements potentiels liés à ces modèles et favorise la collaboration entre spécialistes autour de ces sujets. Le fonctionnement est le suivant : des experts anti-terrorisme enregistrent sur le logiciel une quantité de schémas comportementaux observés au préalable. Ces schémas sont modélisés mathématiquement et un système d’algorithmes permet de les mettre en relation.

Un réseau d’experts en ligne

Un modèle qui se rapproche d’une intelligence artificielle capable de prédire et analyser les attitudes potentielles des groupes à risque. ” Les analystes ont besoin de bien plus que des données,” explique Aaron Mannes, chercheur à la UMIACS. “Il faut un réseau pour déjouer un autre réseau, et c’est sur cette logique qu’a été lancé le programme SOMA. Les analystes ont donc besoin des trouvailles des autres analystes.” D’où la constitution d’un portail collaboratif qui permet aux multiples utilisateurs de partager leurs données. La plate-forme fonctionne ainsi sur le mode d’un Wiki, sur lequel les utilisateurs peuvent ajouter les schémas qu’ils ont observés, mais aussi commenter ceux déposés par les autres experts. Ainsi, chaque analyste peut juger de la pertinence des modèles décrits et surtout de leur utilité pour débusquer les groupes terroristes sur le Net. “Nous considérons SOMA comme une table ronde virtuelle, autour de laquelle peuvent se retrouver les experts,” ajoute Aaron Mannes.

Prévoir les comportements à risque

On dénombre actuellement parmi les utilisateurs du logiciel quatre agences de défense. SOMA est l’aboutissement d’une collaboration active entre les acteurs des sciences de l’électronique et des sciences sociales (politiques, sociales, économiques). Cette coopération a déjà généré des dizaines de milliers de schémas déterminant les comportements à risque potentiels d’une trentaine de groupes et permettant de démanteler en amont certains d’entre eux.Ce projet est juste un exemple de ce que réalise le Laboratory for Computational Cultural Dynamics, le partenaire de l’UMIACS” précise Aaron Mannes. En effet ce laboratoire développe des théories et algorithmes nécessaires à l’élaboration d’outils contextuels utiles à la prise de décision dans des différents cadres culturels.

via l’atelier




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