Vous le savez peut-être, il y a quelques semaine avait lieu Adobe Max, l’événement incontournable de Adobe. Cette année, j’ai demandé à mon camarade Olivier Saint-Léger d’être mon reporter pour le blog et c’est grâce à lui que j’ai pu publier cette très chouette interview de Kelli Anderson ! Mais Olivier est allé encore plus loin en demandant à Aaron Draplin de se prêter au jeu des questions dans une interview audio qui est traduite ci-dessous. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas encore le personnage, Aaron Draplin est un talent du graphisme américain, avec une bonne dose d’humour, de dérision et ses projets sont magnifiques.
L’enregistrement sonore de l’interview
La traduction de l’interview
Salut Aaron ! Aujourd’hui il y a beaucoup de formats d’expression possible, du dessin à la réalité virtuelle. Es tu tenté par de nouvelles formes d’expérimentation ?
« Je suis plus volontiers porté sur les outils historiques que j’utilise, mes créations étant résolument orientées vers le dessin et le vectoriel pour réaliser des logos. Bien sûr je suis tenté par tous les nouveaux formats que nous voyons apparaître aujourd’hui ! Mais je suis tellement occupé qu’il est impossible pour moi de m’investir dans d’autres types de création. Maintenant, c’est peut-être une question de génération. Je connais qui gamins qui n’ont aucun problème à développer des sites web, faire du design, de la photographie, tout ça en même temps. »
Nous vivons une période compliquée sur le plan social et politique. Quel est le rôle du design dans ce contexte ?
« C’est vrai qu’il y a une forme de responsabilité aujourd’hui qui implique de se rendre disponible pour des projets contestataires. Il m’arrive de m’engager sur certains projets qui me parlent. Et lorsque je le fais, c’est totalement en bénévolat, car la cause me parle. »
Qu’est-ce qui t’inspire ? Qu’est-ce qui te rend toujours aussi unique ?
« Les enfants m’inspirent ! La pureté. Le fait qu’il y ait encore de la place pour que les gens s’entraident. Les gens qui se défendent et qui changent les choses m’inspirent. En ce moment, par exemple, je trouve le travail de Jimmy O’Brien totalement fascinant. »
Lors de cette édition de MAX on a beaucoup parlé d’intelligence artificielle. Quelle est ton point de vue par rapport à cette technologie ?
« Je vais rester calme sur l’intelligence humaine. Dans les faits je ne sais pas grand-chose sur l’IA. J’ai évidemment un peu suivi le débat de l’été entre Elon Musk et Mark Zuckerberg au sujet de l’IA. J’avoue être un peu loin de ces évolutions et vivre une période de ma vie où, à l’inverse, je réduis un peu la vitesse en profitant de ma famille et de mon jardin. »
As tu quelques conseils pour les jeunes designers ?
« Oui ! Le premier : restez le plus loin possible de Portland, Oregon (NDLR : avec un gros éclat de rire). Plus sérieusement, il faut qu’ils sachent que leur métier ne les laissera pas toujours faire ce qu’ils veulent. L’argent qu’ils vont gagner viendra des contrats qu’ils auront avec des clients, mais la satisfaction ne sera pas toujours là. Inutile de batailler à longueur de journée. C’est le soir en rentrant chez eux qu’ils pourront pleinement se pencher sur les projets personnels qui leur tiennent à cœur. Là personne ne sera derrière eux pour leur dire non. Faites de votre passion un hobby dès maintenant ! »
Merci Aaron, t’es un chef !
(Et merci Olivier 🙂 )