Hello 🙂
Pour ce premier novembre, voici un billet très intéressant déniché chez “Le Tigre” et ayant pour sujet la mobilité des téléphones et de la langue.
Quelques extraits:
Le SMS n’est pas une langue ; c’est une écriture. Une écriture qui découle de deux contraintes : la structure des touches du clavier, où les lettres de l’alphabet ne sont pas « équidistantes » (là où un geste, tap ! suffit pour obtenir un a, il en faut deux pour un b, trois pour un c), et le nombre limité de caractères (160) par messages. […]
Autre exemple : la langue française a peu de signes de ponctuation permettant de montrer l’intonation. Le langage SMS, sans doute porté par l’émotivité de la jeunesse, fait en revanche la part belle à ces codes typographiques. On ne peut être que d’accord avec ce fait : le lecteur qui lit « oh non ! » ne perçoit pas la même chose que lorsqu’il lit « ohhhh nooon !!! ». Ces graphies expressives, signifiantes, sont pourtant peu usitées dans la littérature, si ce n’est dans les romans de gare. C’est comme si de tels procédés n’avaient jamais trouvé leurs lettres de noblesse dans la littérature française : ça ne se fait pas, voilà tout. Le point d’exclamation a le droit, allez savoir pourquoi, d’être simple oh ! ou triple oh !!! — double, il semble étrangement estropié, quadruple ou plus, il fait mauvais genre. Bizarrement, l’utilisation du clavier (d’ordinateur, de téléphone) a décomplexé l’usage du point d’exclamation. Il faudrait se pencher sur un corpus de cahiers d’écoliers pour voir si les collégiens des siècles passés étaient friands de !!!!!!!!!!!!!!. Reste qu’aujourd’hui, celui qui écrit « j t’M !!!!!!!!! » [14 touches] met autant de temps que celui qui écrit « je t’aime » [9 touches]. Quant à savoir si l’intention est la même de la part de celui qui l’écrit, et si l’effet est le même sur celle qui le reçoit : non.
Bref, un bon état des lieux et des questions très intéressantes.. ce qui m’amène à vous inviter à lire ce billet par ici ;-)