Je vous partage une réflexion personnelle au sujet de la décroissance et des logiciels. J’attire dès le départ votre attention sur le fait que c’est une réflexion théorique, pas une explication de comment les logiciels sont codés, ça n’est pas dans mes compétences. Mais rêver, ça l’est, alors j’en profite 😉

Depuis que j’utilise des ordinateurs, j’ai constaté qu’en théorie et en pratique, la plupart des logiciels demandent des ordinateurs toujours plus puissants (en RAM, processeur, etc.). Les jeux vidéos, les navigateurs Internet, les utilitaires, les outils de traitement de texte, etc. la plupart des versions actuelle ne tournent plus sur les ordinateurs que j’avais il y a 10 ans.

Pour l’exemple de ma rêverie, je vais prendre une suite d’outils que je connais bien : les logiciels Adobe (Photoshop, Illustrator, inDesign, etc.). En ce moment, chez l’entreprise Adobe, ils prônent l’intelligence artificielle (c’est la mode). Mais ces logiciels veulent 8 ou 16Go de RAM, un processeur de folie et une carte graphique récente. Ce qui oblige parfois (souvent ?) les gens à acheter un nouvel ordinateur plus puissant alors que leur ordinateur actuel fonctionnait parfaitement. Bref, cette course m’énerve d’un point de vue financier et environnemental et personnellement : plus je peux garder un ordinateur longtemps et plus je peux utiliser des logiciels stables et léger et mieux je me porte.

Rêverie logicielle

Alors voici ma réflexion : imaginons que mon logiciel Photoshop puisse par exemple apprendre de mes usages. Qu’il analyse les outils que j’utilise, les filtres que je n’utilise jamais, les fonctionnalités qui ne m’intéressent pas et dont je n’ai jamais besoin ainsi que toutes ces options qui ne me servent pas. Imaginons qu’il analyse cela pendant quelques semaines. Passé ce délai, le logiciel Photoshop pourrait se « recomposer en version légère » et lorsque je le lance, ne charger seulement que les choses que j’utilise (ce qui représente surement 10% du logiciel). Évidemment, ce serait une version générée sur-mesure et qui serait différente de celle d’un autre utilisateur qui a d’autres usages, etc.

Cette version serait donc moins gourmande en ressources, adaptées à mes usages. Elle serait moins gourmande pour mon ordinateur, me permettrait de mieux travailler aussi (ça ne ramerait pas). Elle serait également moins gourmande pour mon cerveau ! Cognitivement j’aurais moins d’informations sous les yeux et donc une une interface moins complexe et chronophage. Je vous avais dit que j’allais rêver !

Ci-dessous : j’ai caché en vert quelques-unes des options dont je n’ai pas besoin.

Cette réflexion étendue plus largement à d’autres logiciel pourrait peut-être nous mener à des logiciels plus léger et adaptés à qui nous sommes, à nos usages. Évidemment je propose de le faire de façon automatique mais l’on pourrait imaginer que mes logiciels me demandent, au moment de l’installation de quoi j’ai réellement besoin (si je le sais déjà).

Conclusion

Bref, je sais que tout ceci n’est pas simple à fabriquer, à coder, à développer, à imaginer. Et pourtant, je rêve d’outils numériques qui vont vers le léger (j’en parlais ici l’autre jour avec mon idée de navigateur low-tech) – ce qui ne veut pas dire le simple ou le simpliste, la complexité étant une bonne chose.

Cela permettrait donc :

  • Un apaisement intellectuel
  • Des interfaces plus élégantes, moins minuscules
  • Des outils adaptés à nos usages
  • Des outils plus accessibles pour certains
  • Des outils qui tournent sur nos anciennes machines
  • Des outils qui durent plus longtemps
  • La fin de l’obsolescence de nos ordinateurs
  • …et sûrement bien d’autres choses auxquelles je n’ai pas pensé.

Bref, je serais ravi un jour de concevoir el design de ces interfaces « responsives » adaptatives et comment un même logiciel peut avoir des allures différentes en fonction des usages de chacun.




6 commentaires

  1. L’automatisation de la custo du logiciel nécéssiterait un développement spécifique, à ajouter en plus du code de base, donc comme tu le dis le plus simple serait d’avoir le choix à l’installation, et même après en ayant les options dans les préférences.

    Ça me fait penser vite fait à la gestions des addons de Blender : beaucoup sont désactivés par défaut, et il suffit d’un clic pour activer au besoin.

  2. Réflexion intéressante, mais pour moi la solution pour vous c’est plutôt de vous tourner vers des outils libres.

    Majoritairement ils sont plus léger que leur équivalents propriétaires, fonctionnent beaucoup en modules que l’on peut ajouter/activer/désactiver selon les besoins.
    Beaucoup fonctionne aussi sur distribution linux, qui est aussi un OS plus léger que Windows et un peu moins que Mac Os.

    Le tout fait que l’on peut facilement garder une bonne machine 10 ans voir plus.

    Et à la lecture de votre capture d’écran un Krita est déjà largement trop équipé pour vos besoins, mais je ne vous propose pas Gimp qui est trop éloigné du fonctionnement des outils d’Adobe.

    Bonne journée.

  3. Je suis entièrement d’accord, mais ces réflexions, nécessaires à nous, utilisateurs clients pieds et poings liés, sont totalement en opposition à la position monopolistique et capitalistique de l’entreprise sus-citée.

  4. Je ne suis pas développeur non plus, mais je dois admettre que cette réflexion m’intrpelle sur un point un peu différent : collent se fait-il que les développeurs n’arrivent plus à optimiser leurs développements pour ne pas nécessité des machines outrageusement puissantes ???

    Au travail, j’ai beau avoir un belle station de travail HP avec processeur Xeon et 24 coeurs, et pas mal de RAM, il m’arrive de taper du texte dans Word ou dans un mail et de devoir patienter quelques secondes avant qu’il ne s’affiche. Ça me rappelle l’époque où je restait Word pour Windows 2.0 dans Windows 3.1 pour MS-DOS 6.2 sur mon 386DX2-66Mhz !!

    Sauf que l’écart de fonctionnalités entre Word 2.0 et le Word d’Office365 n’est certainement pas aussi important que l’écart de performance entre les deux machines…

    Donc je me dis qu’il doit sûrement de l’optimisation à faire quelque part… (mais ça doit prendre du temps en développement, et ça ne ferait pas plaisir aux partenaires vendeurs de PC sans doute)

  5. Je suis parfaitement d’accord avec ton point de vue. Phtotoshop par exemple, il y a tellement de fonctions qu’on utilise jamais ou presque. Je trouve que le logiciel Paint.NET a fait un bon travail pour simplifier leur interface.


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