Hello 🙂

Ce week-end, on se focalise sur une actualité et cette semaine c’est la sortie de la machine à turlute. Je m’intéresse depuis très longtemps au retour du tangible dans le monde du design. Oui, depuis des années on nous parle de virtualisation, de numérisation, de « digitalisation » même. Et bien sachez que le retour à l’objet est primordial. Avec nos téléphones et nos tablettes tactiles, nous touchons chaque jour des interfaces mais il nous manque encore quelque chose… le volume, la forme, la troisième dimension à laquelle nous tenons tant !

C’est donc dans cette tendance très forte que s’inscrit cet instrument, cette machine à turlute. Présentée comme un objet musical mobile qui permet au grand public d’apprendre un style de chant folklorique traditionnel composé des pièces de musiques uniques.

Allez, je vous raconte l’histoire de la machine à turlute ;-)

Dans les années 1920, Marie Travers, également connu sous le nom de La Bolduc, a été la première chanteuse féminine de la classe ouvrière québécoise et dans la langue de la classe ouvrière. Connue comme la Reine des chanteuses folkloriques canadiennes, elle s’est faite un nom à travers le pays avec son fameux « Turlute », un style de chant populaire traditionnel, semblable à un style de chant irlandais (ou un peu tyrolien selon moi) qui chante sur des partitions instrumentales des phonèmes évocateurs : Tam ta da dee ta tam.

Or, en 2011, l’équipe de « Daily tous les jours » a été mandatée par les Films Lusio afin de développer une machine à Turlute pour le projet intitulé « Les Enfants de la Bolduc ». Ils ont ainsi invité des artistes célèbres du Québec dans le but de redécouvrir le patrimoine musical de La Bolduc. Cette machine à Turlute devait ainsi apporter la musique pour accompagner les chanteurs et le public au travers d’un voyage au cœur du Québec.

La machine en question

Cette machine est donc une interface qui produit des sons de Turlute et a pour but de se propager le plus largement possible. Pour la petite histoire également, « les Enfants de la Bolduc » ont également un site internet très vivant, interactif et immersif (accessible via l’adresse lesenfantsdelabolduc.com). Son design est très simple

Le site des Enfants de la Bolduc

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Et dans cette continuité du retour au tangible, de l’objet et ce, au travers de la musique, après cette machine à Turlute, j’ai eu la chance de découvrir cette semaine le projet de Niklas Roy. Ce jeune designer a créé un synthétiseur fantaisiste avec… une bûche de bouleau évidée ! Oui, on reste presque au Canada avec ce designer qui s’est improvisé bûcheron mais également geek en utilisant un ATmega8 en guise de générateur de sons. Le design de l’appareil est assez simple mais charmant dans son exécution, je vous laisse constater.

La bûche musicale

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Pour l’expérience de ce bien drôle instrument, l’utilisateur place les balles à l’intérieur de la bûche de bouleau et joue les notes en les touchant avec un marteau. Le marteau est relié à la masse, ce qui complète le circuit et faire sonner le synthétiseur avec des notes qui ne sont pas sans rappeler les premières consoles de jeu vidéo et leur sonorité « chip-tune ». Heureusement, la documentation complète sur ce projet peut être consulté sur le site de Niklas si vous souhaitez fabriquer l’instrument par vous-même.

Démonstration

Cette tendance du retour à l’objet et notamment l’objet sonore finira par nous envahir avec des objets comme les cubes Sifteo. Leur toute nouvelle version a été présentée cette semaine par Dave Merrill, le co-fondateur de Sifteo. Ces petits cubes souhaitent nous faire poser nos téléphones et remettre du lien réel entre les gens et nous au travers de petits objets simples et de jeux, d’exercices pour apprendre.

Sifteo est également le sujet d’un groupe de chercheurs orientés sur le jeu et sur les joueurs dans le but d’apporter un plaisir viscéral dans le jeu comme on trouve dans les échecs, dans les dominos ou les jeux de carte. Initialement développés au MIT Media Lab, chaque cube fait 4,5 centimètres carrés et est équipé d’un émetteur Bluetooth, d’un accéléromètre et d’un écran tactile couleur. Les différents jeux se pratiquent en secouant, en mélangeant et en disposant les différents cubes. Dans cette idée, tout reste encore à explorer dit Merrill. De même, l’équipe a déjà envisagé de modifier le design de ses cubes en changeant leur forme, leur matériaux, etc. mais ils ont à peine gratté la surface de ce qu’il est possible de faire avec un tel objet. Patience donc.

Compte tenu de la mission de cette entreprise qui est de réinventer le jeu, il n’est pas surprenant d’apprendre que ces cubes sont proposés avec un kit de développement pour que chacun puisse créer de nouveaux logiciels. Cela permettra aux développeurs et aux bidouilleurs de concevoir leurs propres jeux. De même, cette tendance du retour à l’objet numérique change la donne lorsqu’il faut fournir une API et outils pour créer ses propres jeux. Nous ne sommes plus uniquement dans du logiciel mais également… dans du matériel !

La démo des cubes Sifteo

http://www.youtube.com/watch?v=LA7HR_f8UOU

Conclusion

Pour conclure sur ce grand retour à l’objet, le vrai, une interview dénichée sur Graphisme.tv avec le designer français Etienne Mineur qui, après avoir travaillé pendant des années dans le design sur écran, s’attaque aux objets tangible, au jeu, le tout avec une finesse, un oeil et un discours qui font rêver les enfants que nous sommes.

(vidéo interview réalisée par Damien Tenenbaum :-) ! )

Bonne fin de semaine et gardez l’oeil ouvert ! ;-)




3 commentaires

  1. un mot pour dire que ce retour a l’objet est bien plus qu’une question de design. Depuis longtemps, des specialistes de l’interaction homme-machine soulignent que la dexterité de nos manipulations est fortement dependante de la perception issue de nos mains. Et la question ne se limite pas à un probleme geometrique (forme et 3eme dimension) mais s’etend aussi a la dynamique de l’objet.
    Pour avoir manipuler la turlute, je dis bravo a ce projet, tres bien realisé !


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