Aujourd’hui, je souhaite vous partager le travail de recherche très intéressant de Philippe Gauthier et de Sébastien Proulx. Récemment publiés dans l’ouvrage Des-/Orientierung, Dis-/Orientation, Dés-/Orientation co-écrit avec Ruedi Baur, Stefanie-Vera Kockot, Clemens Bellut et Andrea Gleiniger, les deux auteurs se sont intéressé au couple orientation/désorientation qui guide de nombreuses interventions graphiques, architecturales et spatiales. Ce couple témoigne d’une certaine conception du bien commun qui engage les personnes.
Henry Van de Velde, peintre, architecte, décorateur d’intérieur et enseignant belge, disparu en 1957
Présentation
« Au moyen des concepts de la sociologie pragmatique française, ce texte examine le postulat de ce design qui tend à assujettir la réalité à un ordre fonctionnel. Depuis la parution de l’ouvrage séminal de Luc Boltanski et Laurent Thévenot en 1991, ces concepts ont permis d’expliciter la pluralité des biens communs et de préciser les différentes grammaires sociales qui fondent l’engagement envers chacun de ces biens. Notre lecture politique du design amène à s’interroger sur la façon dont les concepteurs, designers et programmateurs d’espaces imposent un ordre de chose que l’on peut qualifier de fonctionnel. N’existe-t-il pas d’autres ordres de chose dans lesquels l’action ne viserait pas seulement un objectif d’efficacité maximale ? »
Alain Findeli
Lecture politique du design : le cas de l’orientation
Cette lecture, même si un peu difficile au premier abord, nous apporte des éléments structurants comme par exemple la difficulté individuelle des situations dans lesquelles chacun doit s’exprimer publiquement (ce qui soulève la façon de comment le concevoir). On pourra également réfléchir à la question du mode d’emploi (numérique ou papier) développé par les designers et qui vient limiter la liberté des usagers en imposant un ordre de chose particulier sur les situations d’usage. Enfin, la question qui me taraude le plus à la lecture de ce texte est celle des différentes formes d’ordre qui mettent en lumière le processus d’aliénation auquel le design participe. Reste à savoir sur quelles formes d’ordre chaque designer travaille et s’il est possible de ne plus aliéner ceux pour qui l’on conçoit…