Bonjour ! Cette semaine, je voulais parler de mes défauts professionnels et comment je travaille pour les résorber et tenter de devenir meilleur. Il ne faut pas se le cacher, on a tous des points à améliorer dans notre manière de travailler et je pense que si l’on veut progresser, il faut y faire face. Alors, je me lance tout en étant curieux de connaître vos propres défauts et voir si vous avez des idées de solutions pour m’aider à m’améliorer 😉

1. Ne pas déléguer mon travail.

Quand j’ai démarré il y a 20 ans, je faisais tout moi-même : design, code, interface, montage audio, vidéo, etc. Puis avec le temps, sur des projets de plus en plus gros, j’ai commencé à embaucher ponctuellement des développeurs, parfois des illustrateurs, des graphistes, etc. Même si les relations de travail se sont toujours bien passées, je remarquais souvent que j’aurais préféré faire les choses moi-même. Pour apprendre, pour aller plus vite, pour faire « à ma manière », etc. Cela ne veut pas dire que le projet aurait été mieux, mais je sais que je suis plus à l’aise quand je fais tout et surtout : j’apprends continuellement de cette manière. Bref, il paraît que si l’on veut faire des plus gros projets, il faut déléguer certaines parties comme la rédaction, l’illustration, le code, mais aussi la gestion de projet, etc. Alors ça fait plusieurs années que j’y travaille.

Pour m’améliorer → J’ai trouvé deux solutions faciles à mettre en place. La première c’est que je ne me lance pas sur d’énormes projets qui nécessitent que je fasse le chef de projet et que je sois éloigné du graphisme. La seconde solution : quand ce sont de gros projets, je m’attèle à une structure (entreprise), qui s’occupe du projet, de sa gestion, des ressources tandis que moi… je m’affaire à de ce que j’aime et ce dans quoi je suis bon : le design ! C’est une manière radicale de déléguer mais cela me convient parfaitement.

2. Promouvoir mon travail

En tant que graphiste freelance, si je veux trouver des contacts pour avoir de nouveaux projets, il faudrait que je promeuve vraiment mon travail. Je vois souvent des designers qui publient tous les jours des vidéos et des photos sur Instagram, sur Twitter, qui ont aussi des comptes Tik-tok, Facebook, qui parlent face caméra pour raconter leurs projets, etc. D’autres encore refont leur portfolio tous les 6 mois et possèdent une communication très « léchée » comme on dit. De mon côté, j’essaye de partager régulièrement mon travail mais je fais souvent ça au fil de l’eau, sans mettre de forme : une photo de là où j’en suis, du projet terminé, parfois je fais juste un tweet pour un projet qui m’a demandé de très longs mois à concevoir et après je passe à autre chose. En fait, ce qui m’intéresse c’est de créer et de faire de bons projets, intelligents, utiles, esthétiques, pas forcément de parler de mon travail.

Pour m’améliorer → Je note de temps en temps dans mon calendrier des rappels pour penser à publier tel ou tel projet sur les réseaux sociaux. J’essaye aussi de créer des mockups ou des images diffusables et présentables dès que j’ai terminé un projet. Cela me demande moins d’efforts lorsque je souhaite partager mon travail sur mon portfolio, en conférence ou sur les réseaux sociaux, de la sorte, je n’ai pas besoin de me replonger dedans, les visuels sont déjà là.

3. Ne pas me disperser dans mes (nombreuses) activités

Je suis designer graphique freelance, web, interactif, mais aussi conférencier, auteur, enseignant, intervenant, podcaster, illustrateur, je sais aussi coder, je suis auteur de livres, j’ai créé mon atelier Design & Human, un labo de design appelé Labo.mg, j’ai créé ma maison d’éditions HCKR.fr, j’interviens aussi parfois à la radio, invité dans des podcasts, etc. Et j’ai pris la décision de ne pas tout mélanger ce qui fait que j’ai 4 comptes Instagram (Geoffrey Dorne, Design & Human, HCKR, Labo.mg), plusieurs comptes Twitter (Design & Human, Editions HCKR, Geoffrey Dorne), j’ai aussi le podcast Fronde(s) et Hackstock (sur lequel on ne diffuse plus hélas) et je ne vous parle pas du nombre de sites et outils web que j’ai à mon actif comme par exemple :

Bref, vous l’aurez compris, tout ça, à gérer, c’est énormément de travail et souvent certaines personnes ne savent pas que je suis derrière tel ou tel projet et le découvre tardivement. Ça ne me gène pas car ce que je préfère c’est que le projet existe plutôt qu’il ai mon nom.

Pour m’améliorer → actuellement j’essaye de catégoriser mon travail en 3 catégories (« ceux qui ont fusil chargé…») :

  • projets sociaux et engagés sur mon atelier Design & Human
  • projets environnementaux sur Labo.mg
  • projets contestataires sur les éditions HCKR

Pour l’instant, chaque création rentre dans une de ces catégories. Ensuite, j’essaye aussi de mettre fin progressivement aux trop vieux projets. Je ferme certains sites, ne communique plus sur certains projets, bref je fais disparaître progressivement certains projets car ils ne correspondent plus trop à mon travail actuel. Mais je reste vraiment à l’écoute de vos éventuelles solutions pour mieux centraliser mon travail, ma communication.

4. Penser au qu’en dira-t-on

Ma manière de faire du design est spontanée et sincère. Autant avec mes clients avec qui je vais jusqu’au bout et pour lesquels je met du cœur et énormément d’énergie… qu’avec mes projets personnels (affiches, maison d’édition, outils web, plugins, etc.). Mais voilà, un projet mis en ligne sera jugé par « Internet », parfois critiqué (si ce ne sont pas des menaces de mort, si si, ça m’est récemment arrivé), parfois certains trouveront ça « joli » ou « moche » en toute sincérité. Et ça me va 🙂 D’autres me disent que je serai bientôt fiché S avec mes affiches ou certains projets de design et que je ne devrais pas les faire. Cela vient forcément parasiter mes pensées, parfois même ma manière de créer et je pense que c’est quelque chose de fréquent chez les créateurs en tout genre.

Pour m’améliorer → je tâche de remettre le destin de mon travail, non pas au hasard, mais aux efforts que je fais. Sur mes projets personnels de design, plus je ressens de craintes, plus je vais travailler fort et faire de mon mieux. J’ai aussi constitué un petit groupe de personnes sincères qui me donnent leur avis sur mon travail avant que je ne le diffuse. En cela, c’est vraiment précieux. Enfin, écouter les critiques et voir si elles sont constructives pour améliorer mon travail ou si elles cherchent juste à me blesser, me faire du mal personnellement.

5. Industrialiser mon travail

Je vois que certains designers se créent leurs propres banques de maquettes, leur set de 5 typographies qu’ils utilisent tout le temps, des processus ultra précis avec des scripts qui automatisent le travail. Pour ma part, je travaille à la manière d’un artisan et non d’un industriel : je ne compte pas vraiment mon temps, je démarre quasiment toujours d’une page blanche pour être sûr d’avoir un travail sur mesure et une fois le projet terminé, je range tout parfaitement dans des petits dossiers. Mais voilà, je sais que si j’avais quelques processus qui automatisent les choses, je gagnerai du temps. Il y a sûrement un juste milieu.

Pour m’améliorer → Premièrement, je demande au fur et à mesure des projets, aux gens avec qui je travaille, comment m’améliorer, comment s’est passée telle ou telle étape et comment, la prochaine fois, nous pourrions faire mieux? De même, je m’organise de plus en plus avec des outils comme Trello, des tableaux d’avancement de projet, je ne traque toujours pas mon temps mais essaye d’être précis sur le détail de ce que je crée pour rester bien focus.

Conclusion

J’ai sûrement d’autres défauts de travail que j’ai oublié mais voici les 5 principaux sur lesquels je m’améliore petit à petit. Comme je le disais en début d’article, n’hésitez pas à me partager vos propres défauts, vos solutions et aussi vos pistes pour que je m’améliore 😉




4 commentaires

  1. Merci Geoffrey pour ce bon résumé détaillé, c’est super d’avoir un feedback comme ça.

    Question : les illustrations c’est de toi ou bien de l’IA ? J’arrive pas à savoir 🙂

  2. N’hésitez pas à faire un répertoire des signes d’extrême gauche également…. ou d’aller vivre à Aubervilliers 20 ans, vous nous donnerez des nouvelles…..

  3. Je vous admire vraiment d’être capable de reconnaître la situation réelle. Plus facile à réparer et plus diversifié. C’est vraiment incroyable de faire partie de cet incroyable espace de développement.


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