Hello et bon lundi !
Ce midi, une drôle de nouvelle… Je découvre que des policiers anglais ont retrouvé des caractères d’imprimerie en plomb dans la Tamise, à Londres. Ce caractère s’appelle le Dovs et n’a pas été utilisé pendant près d’un siècle. La typo aurait été jetées dans la rivière en 1917… Dur !
Pour la petite histoire, l’ex-disciple de William Morris, T.J. Cobden Sanderson (accompagné du graveur Emery Walker), a établi le Doves à Londres au début du 20e siècle.
La vidéo de la BBC
https://www.youtube.com/watch?v=Sa1L5CbuMsg
Merci pour ce petit article : au-delà du côté anecdotique, il nous rappelle que la création typographique est précieuse, que c’est un patrimoine à préserver !
C’est ce que fit Herman Zapf en relevant des caractères sur un billet de banque dans la basilique Santa Croce, à Florence, et qui allaient devenir sa fameuse police Optima (que j’utilise régulièrement).
Comment les plombs de la Doves ont ils atterri dans la Tamise ? Le mystère semble subsister. Mais qu’elle soit sauvegardée pour les générations à venir est primordial d’un point de vue patrimonial.
Elle est tellement anglaise, cette police, avec son empattement léger, son angle large, ses jambages fins et la queue du Q majuscule extravagante, le délié de jonction du g en oblique…
J’espère qu’elle est disponible ! 🙂
Non, ce n’est pas un mystère : Cobden-Sanderson avait signé un accord avec son associé Walker comme quoi il conservait la propriété de la police jusqu’à sa mort, après quoi Walker en hériterait. Mais Cobden-Sanderson changea d’avis entre-temps et eut peur que sa police ne soit utilisée pour des ouvrages bâclés. Ainsi, soir après soir, il alla jeter, d’abord les matrices, puis les caractères de divers pont de la Tamise comme on a pu le découvrir dans son journal intime après sa mort. Il fit plus de 100 voyages 5 mois pour détourner les soupçons… Tenace le gars !